Défense des intérêts suprêmes du Maroc : Bensaid souligne le rôle crucial de la presse    SGTM : Feu vert de l'AMMC pour son introduction à la Bourse de Casablanca    Campagne agricole 2025-2026 : Programmation de 5 millions d'hectares de grandes cultures    Industrie à haute et moyenne technologie : La valeur ajoutée franchit le cap symbolique des 50%    ONU : Le Maroc préside la 6e Conférence sur le Moyen-Orient sans armes    Football: les 34 pays déjà qualifiés pour le Mondial 2026    8es de finale CDM U17 : Maroc-Mali en fin d'après-midi    Après sa libération, Boualem Sansal hospitalisé à Berlin : le dernier chapitre d'une année d'arbitraire    Liban : Israël tire toujours sur les Casques bleus    Corées : Seoul propose des pourparlers à Pyongyang    Mobilité propre : 78 MMDH mobilisés au Maroc à l'horizon 2029    ( Entretien) Région Dakhla Oued Eddahab : « La bataille "Laklat", une épopée lumineuse au cœur de la Fête de l'Indépendance », indique le Dr.Mohamed Bentalha Doukkali    JSI Riyad 2025 : Le Maroc améliore son classement    Prépa. Coupe Arabe FIFA Qatar 25 : Les Lions refont la victoire contre Djibouti    Interview avec Malak Dahmouni : « L'identité du FICAR s'est forgée sur 30 ans d'engagement envers le cinéma d'auteur »    Rationalité et idéologie: Quand la deuxième triomphe de la première!    Tourné en grande partie au Maroc, « The Odyssey » de Nolan mobilise plus de 600 km de pellicule    Sahara : Le Polisario veut impliquer l'UA dans les futures négociations    Dubaï Airshow 2025 : spectacle captivant de la patrouille de voltige "Marche Verte"    Sous pression, le polisario prêt à revenir aux négociations    Mondial U17 : Baha confiant avant le choc contre le Mali    Lancement d'une licence d'excellence en cinéma au profit des étudiants-détenus    COP30 : le Maroc appelle à un compromis ambitieux sur le financement climatique    Guterres : la résolution sur Gaza, une "étape importante" vers la consolidation du cessez-le-feu    Jeff Bezos, va prendre la tête d'une startup spécialisée IA    Livre : Nadia Sabri présente «Les femmes et l'art au Maghreb» à Tunis    GP de la presse : Bensaid souligne le rôle fondamental du quatrième pouvoir    Aéroport Rabat-Salé : la structure organisationnelle se mue d'un commissariat spécial à une zone de sûreté    Dinos Alive à Casablanca : Plongez dans l'ère préhistorique des dinosaures    Marrakech. Arrestation d'un Franco-algérien recherché par Interpol pour tentative de meurtre    Nador. Un trafiquant arrêté avec plus de 5 kilos d'héroïne et près d'un kilo de cocaïne    Luís Filipe Tavares : « La résolution 2797 ouvre une nouvelle ère d'intégration africaine »    Bénin. Une révision constitutionnelle à six mois de la présidentielle    Christian Cambon : « Le développement prime sur les conflits, le Sahara marocain en est la preuve »    CAF Awards 2025: la liste finale des nommés dévoilée, forte présence marocaine dans toutes les catégories    Hassan Alaoui : «Les provinces du Sud sont désormais un pivot stratégique intercontinental »    Dakar Fashion Week : L'élégance africaine défile    Aminux signe son grand retour avec son nouvel album "AURA"    Dakhla : Three new agreements to boost digital transformation and energy transition    Maroc - Espagne : Des exercices conjoints pour la sécurité maritime dans le détroit de Gibraltar    Sahara : Le président israélien félicite Mohammed VI après la résolution du Conseil de sécurité    Revue de presse de ce lundi 17 novembre 2025    Dakhla-Oued Eddahab : 3 conventions pour la transformation numérique et la transition énergétique    Les aéroports du Maroc se mettent aux couleurs de la CAN 2025    Initially called up by Morocco, Nayef Aguerd returns to Marseille for recovery    Spanish group Cirsa acquires 50 percent of La Mamounia Hotel casino in Marrakech    Italie : La cheffe marocaine Wijdane Merdad remporte le prix du meilleur couscous    Jeux de la solidarité islamique : L'équipe du Maroc de taekwondo remporte l'or et le bronze    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'appel des chikhate
Publié dans Les ECO le 08 - 12 - 2009

Adulées, sublimées et puis mal jugées... les chikhate, ces chanteuses porteuses de joie et de spleen, n'ont cessé depuis leur première aïta de fasciner le public et d'exalter les imaginaires. Par leur voix blessées et tendres à la fois, par leurs paroles sages et profondes, mais aussi par leur engagement et leur force de caractère, ces artistes pas comme les autres n'ont jamais cessé de faire parler d'elles. L'Institut français de Casablanca, fraîchement rénové, a choisi de démarrer en beauté sa nouvelle saison culturelle en proposant «L'appel des chikhate». Un événement pluridisciplinaire, dont le thème est complètement dédié à cet art, à ses femmes et ses hommes. La Fabrique culturelle des abattoirs de Casablanca vibrera ainsi, le 19 et 20 décembre, aux rythmes de la aïta dans toutes ses représentations.
Les nuits étoilées de Casablanca
Deux jours ... pour dire une reconnaissance longtemps refusée, pour sublimer une musique et une parole, tout en leur restituant leur statut d'art à part entière. «L'appel des chikhate» prend les allures d'un hommage empreint de nostalgie et surtout de gratitude pour la grâce unique et sans pareille qu'offrent les chants de la plaine marocaine. Il sera le premier événement d'une série de manifestations intitulées «Les nuits étoilées de Casablanca» que l'Institut français de la ville compte organiser au fil de l'année. Le bal sera ouvert par une balade dans l'univers musical, social et historique de la aïta. Appel mélancolique de femmes et explosion joyeuse de mélodies et de voix, cet art datant de la première moitié du XIXe siècle, est né dans les plaines océanes des régions de Safi et d'Essaouira. Voix lancinantes et chaudes portées par les sons de kamanja, taârija et autres bendirs... le charme ne tarde pas à éblouir les amateurs à travers le pays. Des mariages aux circoncisions, en passant par les autres fêtes privées, le statut de la chikha, qui était estimée et surtout respectée, n'a pas tardé à perdre de son prestige. De l'aura de la cantatrice doublée d'une virulente résistante, elle se retrouve à traîner une mauvaise réputation de femme facile aux mœurs libertines. Le chemin de la réhabilitation se trouve assez difficile à remonter et ce sont des chikhate «engagées» qui vont porter dans leur cœur cette grande mission.
Le dire de toutes les façons
Avec «l'appel des chikhate», l'Institut français se joint à cette initiative en programmant un «beau» concert avec Chikha Khadija Margoum, digne héritière de la grande Fatna Bent Lhoucine. Pour l'occasion, la diva et sa troupe seront habillées par la fameuse styliste marocaine Fadéla El Gadi. En concoctant le programme, les organisateurs ont essayé d'impliquer des artistes issus de différents horizons. Toujours dans ce sens, Bouchra Ouizguen, danseuse et chorégraphe de la compagnie «Anania», va mettre en scène la vie des chikhate à travers un spectacle inédit dénommé «Madame Plaza». Création spéciale pour le Festival de Montpellier Danse, «Madame Plaza» est une chorégraphie contemporaine énergique empreinte d'une abstraction raffinée. «L'appel des chikhate» marquera sa première présentation au public casablancais. Pas nouveau, mais toujours aussi agréable à voir, le film documentaire «le blues des chikhate» d'Ali Essafi est au programme. Emouvant, profondément humain, le film d'Essafi nous rapproche pour la première de la vie des chikhate, de leurs rêves, de leurs déceptions et de leurs douleurs. Le réalisateur réussit à révéler les femmes «ordinaires» qui se cachent derrière les chanteuses courtisées. Souvenirs, réminiscences nostalgiques, rires et larmes... Essafi propose là un voyage solennel en images et en paroles pour dire une réalité souvent méconnue. Le second documentaire programmé n'est autre que «Aïta», signé par l'incontournable Izza Genini. Une occasion de revoir cette production de 1980 dans laquelle la défunte Fatna Ben Lhoucine partage tout un parcours, toute une vie. La réflexion aura une place de choix dans le cadre d'une table ronde réunissant chercheurs et amateurs (Ghita El Khayat, Hassan Nejmi, Ali Essafi, Jean-Paul Montanari) autour de la aïta d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Ce débat, voulu «informel», selon les organisateurs, sera modéré par le journaliste Jamal Boushaba. Cinéma, musique, chorégraphie, débat... autant d'expressions artistiques et intellectuelles pour dire toute la grâce d'un art profondément marocain ayant souffert pendant longtemps d'injustice et de préjugés.
La aïta ou la mémoire chantée
Originaires des plaines océanes, la aïta est à la fois une expression verbale et musicale. C'est toute une tradition artistique qui porte en elle la mémoire de la société. Chantant à la fois l'amour et le dépit, la gloire et la nostalgie, la aïta serait une façon «artistique» de raconter l'histoire. D'ailleurs, les répertoires de cette musique regorgent de récits de grands événements ayant marqué le Maroc. Les chikhate résistantes, volontaires et battantes, le public en connaît bien des noms. Kharboucha et son histoire avec le caïd Lâayyadi est restée dans les annales. D'ailleurs la aïta a toujours été très liée à la tradition des cavaliers, surtout dans les régions de la Chaouia, des Doukkalas et de Abda. C'est un art qui s'est épanoui particulièrement auprès des tribus arabes et bédouines appréciant improvisation poétique, musique rythmée et épopées équestres traditionnelles. Les régions des Zaërs, de Béni Mellal et du Haouz sont également connues par leurs variantes locales de la aïta, tout autant appréciées.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.