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Marche du 20 février : Une nouvelle page s'ouvre ?
Publié dans Les ECO le 21 - 02 - 2011

Y aura-t-il un avant et un après 20 février ? En tout cas, ces milliers de jeunes qui sont descendus dans les rues y comptent bien. Qu'on le veuille ou pas, cette marche pacifique est bel et bien un événement auquel il faut prêter la plus grande attention. Ne serait-ce qu'au titre des aspects organisationnels et de gestion de ce jour. Cet événement est né sur les réseaux sociaux et ses organisateurs ont profité de leur force de frappe pour mobiliser le plus grand nombre de personnes (le groupe du mouvement du 20 février sur Facebook compte pas moins 22.000 personnes). Une rupture, donc, à analyser de près.
Et l'après 20 février ?
Personne ne peut encore le prévoir, mais on parle déjà d'une autre marche programmée le 6 mars prochain. Venons-en aux questions qui fâchent et qui divisent les acteurs politiques: que penser des revendications de ces groupes de jeunes «apolitiques»? Ces derniers sont-ils assez mûrs pour étaler leurs revendications sur la place publique? Quoiqu'il en soit, et fondées soient-elles ou pas, ces revendications sont claires. Demander, à titre d'exemple, la destitution du gouvernement et l'organisation d'élections transparentes a, certes, l'effet d'un électrochoc, mais cela fait dire à certains observateurs politiques que cet événement a au moins le mérite de susciter des débats houleux sur des questions fondamentales (gouvernance, démocratie, indépendance de la justice...). Par ailleurs, d'autres analystes s'arrêtent plutôt sur le timing de cette marche. Celle-ci intervenant dans un contexte de fortes tensions qui secouent plusieurs pays arabes. Opportunistes ? oui... ces jeunes le sont et veulent tirer le maximum de profit de cette conjoncture, pour que leur événement ait le plus fort impact possible, aussi bien au niveau national qu'international. L'autre constat qui revient aussi dans les appréciations des observateurs a trait au fait que cette marche a l'effet d'une gifle pour le gouvernement et les partis politiques, qui n'ont pas arrêté de crier sur tous les toits que le Maroc est une exception dans la région. Une exception certes, mais qui a ses limites et qu'il faut surtout consolider. Le fait que l'Exécutif fasse état de sa compréhension des revendications socio économiques des jeunes, lors de ses dernières sorties publiques tout en appelant en filigrane, à la retenue, n'a pas eu l'effet escompté. Une chose est sûre : tout le monde, ou presque, est dépassé par la tournure qu'a pris cet événement. Dans ce tableau, les partis politiques sont les premiers à payer. Et cash ! Leur neutralité en dit long sur le grand malaise qu'a créé ce mouvement du 20 février dans leurs rangs. Ce n'est qu'à la veille de la marche en question, que certaines formations politiques ont annoncé clairement leur désaccord avec l'organisation de cette manifestation. Le dernier exemple en date est celui du PAM. Par contre, des ONG, notamment celles se proclamant droits-de-l'hommiste, des personnalités publiques et des partis d'extrême gauche, ont pris part à la marche. Une manière de cautionner les revendications de ces jeunes descendus dans les rues. Du coup, le risque de récupération politique des bases de ces revendications, dans sa dimension la plus large, planait sur l'évènement.
Actualité oblige, la marche du 20 février a pesé de tout son poids lors de la rencontre organisée, vendredi dernier, par le quotidien arabophone «Akhbar Al Yaoum» et consacrée aux événements qui agitent le monde arabe. Il faut dire que les invités prestigieux, issus de plusieurs horizons n'ont pas mâché leurs mots. Le volet idéologique des révoltés arabes a vite cédé la place, durant le débat, à la «situation spécifique» du Maroc et du cadre dans lequel les demandes de réforme doivent être inscrites. Présenté comme historien, Hassan Aourid a, à sa manière, planté le décor dans un cadre beaucoup plus général. Il a insisté sur «la nécessaire implication de l'Occident dans ce mouvement qui ne peut réussir sans son implication positive». «Il est plus question maintenant de sortir des démocraties formelles à celles profondes», a expliqué l'ancien porte-parole du palais royal, en citant plusieurs piliers essentiels à cette transition, dont notamment «une administration impartiale et une distribution plus équitable des richesses». La question de l'équité sociale évoquée durant le débat, a vite amené les conférenciers à la question «essentielle qui est relative aux relations entre les opérateurs économiques et le centre de décision». Si Samir Abdelmoula, député du PAM au Parlement et ancien maire de Tanger, croit savoir que «les hommes proches du pouvoir peuvent être des opérateurs sans être des investisseurs», plusieurs invités ont pour leur part fustigé les relations qui font encore de la monarchie marocaine, un investisseur à part entière dans le secteur économique. L'idée abordée sous forme d'annonce par Noureddine Ayouch du «retrait de Mounir El Majidi -directeur du secrétariat particulier du Roi- de tout ce qui a trait à l'ONA/SNI», a permis de recadrer le débat et l'amener vers la question qui l'a focalisé durant cette rencontre.
Ainsi, pour Karim Tazi l'homme d'affaire et acteur associatif, «le secteur des télécoms présente un cas typique d'incompatibilité, puisque le directeur de l'ANRT est nommé par le roi qui est lui-même opérateur dans le secteur». Une opinion partagée par Ali Bouabid, membre du bureau politique de l'USFP, qui a conclu que le «Chef de l'Etat doit observer une neutralité idéale lui permettant de bien différencier ses intérêts personnels et ceux de la collectivité». La question du budget consacré par la Loi de finances à la monarchie, a été également discutée, sans que les intervenants ne puissent pourtant proposer de solutions. Mohammed Sassi, membre du parti socialiste unifié et ancien secrétaire général de ce parti, a préféré évoquer l'exemple du secteur agricole et a conclu que «les incitations fiscales qui vont se poursuivre jusqu'à 2014 provoquent un conflit d'intérêt flagrant, du moment que le centre des décisions est en même temps le plus gros agriculteur du pays». La concentration sur la monarchie ne signifie pas pour autant qu'elle cristallise à elle seule les demandes de réformes que cette conférence a voulu éluder la veille de l'annonce de la «marche» du 20 février.
«L'hégémonie» du PAM a été également évoquée, tout comme «la peur suscitée par la mouvance islamiste non parlementaire». La présence de Samir Abdelmoula ainsi que celle de le député PJD, Mustapha Ramid, n'a pas permis de mieux positionner ces deux composantes de l'échiquier politique marocain, même si des critiques acerbes ont été formulées contre le parti de Fouad Ali El Himma par les autres formations politiques qui ont donné l'impression que le processus de la réforme ne les concernait pas. C'est pour dire finalement que la réforme, telle que comprise par les intervenants au cours de cette conférence, se situe exclusivement et maintenent plus que jamais, au sommet de la pyramide du pouvoir. «L'histoire a montré que l'attachement à la monarchie est un attachement à son évolution», a résumé Hassan Aourid. L'institution monarchique a des amis inquiétants et n'a pas d'ennemis», a-t-il souligné en guise de conclusion à ce débat qui voit dans les appels lancés à la jeunesse via le net, une occasion historique ou simplement inespérée, de réconcilier les jeunes avec la politique et pouvoir enfin renverser la tendance de l'indifférence à l'égard de ce qui se passe dans le champ politique, après l'enregistrement du plus faible taux de participation aux élections en 2007 depuis l'indépendance. L'intérêt de ce type d'évènements est, pour les partis politiques, de se décider s'ils veulent, ou pas, réussir le rendez-vous de 2012 avec les jeunes ?
Moncef Belkhayat persiste et signe
À la veille de la manifestation du 20 février, le ministre de la Jeunesse et des sports a confirmé et maintenu sa prise de position contre le mouvement du 20 février. Pour le membre du bureau politique du RNI, sa conviction est claire et ferme et surtout assumée, même si elle pourrait être interprétée comme aux antipodes de la position du gouvernement. Moncef Belkhayat a affirmé qu'il est avant tout un homme politique et " un homme politique, se doit de prendre position et je m'interroge d'ailleurs pourquoi les autres hommes politiques ne l'ont pas fait jusqu'à présent", reconnaissant toutefois la légitimité des revendications exprimées par les jeunes, le ministre a déclaré que le moment était mal choisi pour initier de tels agissements qui sont de nature à brouiller le regard sur le Maroc, au vu du contexte régional. Belkhayat a d'ailleurs décliné les principales raisons qui justifient son choix. D'abord la question liée à la défense de l'intégrité territoriale avec la décision attendue en avril prochain sur le dossier du Sahara, du rôle de la Minurso. Il estime que la manifestation pourrait servir de canal pour» certains ennemis«du Maroc, (citant nommément l'Algérie), afin de provoquer des troubles destinés à jeter l'opprobre sur le royaume. Vu les teneurs des revendications, il existe d'abord tout un processus de négociations à tenir en amont, avant de descendre dans la rue. Enfin, le ministre est revenu sur les progrès réalisés depuis les dix dernières années, mettant en lumière les multiples réformes engagées par le Maroc et qui font qu'on ne peut comparer le Maroc aux autres pays. Belkhayat a, enfin de compte, salué le débat qui se tient sur le net, soulignant même que» contrairement à certains pays, le Maroc s'ouvre sur Facebook» et a invité les jeunes à aller au delà du virtuel en externalisant le débat sur le réel, pour marquer la vitalité de notre démocratie.
M.D & Y.B


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