C'est la ligne droite pour les importations de blé et la fin d'année s'annonce des plus tendues. Ces dernières semaines, les cours de blé à l'international se sont engagés sur une tendance ascendante qu'ils ne sont pas prêts d'abandonner pour les semaines à venir encore, selon le consensus des analystes. Ajouté à cela le besoin incompressible du Maroc... La facture céréalière promet d'être salée. Pour récapituler la situation valeur aujourd'hui, Nizar Baraka, ministre chargé des affaires économiques et générales, a précisé, lors d'une intervention au parlement en début d'octobre dernier, que le Maroc doit importer 12 millions de quintaux de blé tendre entre la mi-septembre et fin décembre afin de satisfaire la demande interne. Depuis cette déclaration et jusqu'à fin octobre ce sont 7,66 millions de quintaux de blé tendre qui ont été effectivement importés. En effet, selon les statistiques publiées par l'Onicl ( office national interprofessionnel des céréales et légumineuses), 2,72 millions de quintaux ont été acheminés vers le Maroc durant le mois de septembre. Ce à quoi s'ajoutent 4,94 millions de quintaux importés en octobre. Ces expéditions ont été opérés à des coûts de revient invariablement haussiers sur la période. Selon Nizar Baraka, le coût de revient des importations de blé tendre s'est élevé en début d'octobre à 450 DH, frais de transport et frais de douane compris. Le mois d'après, du fait de la suppression des droits de douane, le coût de revient a pu être amené à un niveau proche de 340 DH. Partant, le calcul est vite fait et les opérateurs estiment le coût total de blé qui a été importé jusqu'à présent à 2,9 milliards de DH. Qu'en sera-t-il pour la suite ? Au vue de ce qui a déjà été importé, il reste à fournir au marché local quelques 4,34 millions de quintaux. Sur la base d'un cours observé courant novembre aux alentours de 400 dirhams (A titre indicatif, les calculs pour la journée du 15 novembre dernier font ressortir un coût de revient de 406 DH), c'est 1,8 milliard de dirhams qui restent à débourser pour boucler la boucle. Cela devrait faire au total, un montant de près de 4,7 milliards de dirhams pour la facture céréalière globale. A ce niveau, on reste loin de la facture céréalière dépassant les huit milliards de dirhams de l'année passée laquelle avait été dopée, certes par un maintien des droits de douane. Néanmoins, cette année bien plus qu'en 2009 les temps sont durs pour les finances publiques. Aussi, l'équation se complique davantage pour la caisse de compensation. À ce titre, rappelons qu'afin d'assurer la stabilité du prix du pain à 1,20 DH/unité, en vertu des accords passé en 2007 entre le gouvernement et l'interprofession meunière, les pouvoirs publics s'étaient engagés à garantir pour la profession meunière l'accès au blé tendre au prix de 260 DH/ql rendu moulin. De leur côté, les minotiers s'engagent à céder la farine de luxe au prix de 350 DH/ql sortie moulin. À cette fin, la caisse de compensation assure le versement de 20 DH aux meuniers par quintal, et engage 300 millions de DH pour les importations de blé tendre. En dépit de ce recul et malgré une restitution forfaitaire à l'importation fixée à 19,8 DH/q et la suspension des droits de douane, le coût de revient demeure élevé relativement au prix de référence qui s'élève à 280 DH/ql.