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Abdelilah Hifdi, Président de la Fédération du transport (FT/CGEM) : «Le timing est mal choisi»
Publié dans Les ECO le 07 - 06 - 2012

Les Echos quotidien : Comment avez-vous accueilli la décision du gouvernement d'augmenter les prix des carburants au sein de votre fédération ?
Abdelilah Hifdi : D'abord, le timing est pour nous mal choisi. Nous sommes à la veille du mois de ramadan qui est un mois de consommation de masse et cela va impacter le pouvoir d'achat des ménages. Ensuite, la procédure suivie par le gouvernement pour valider cette mesure ne respecte pas les dispositions de la nouvelle Constitution, une année seulement après son adoption. L'article 12 est clair à ce niveau, quant à l'implication des citoyens, de la société civile et de l'ensemble des acteurs dans le cadre de l'élaboration des politiques publiques. Ce qui n'a pas été le cas.
Souhaitez-vous dire par là que vous n'avez pas été consulté ?
D'aucune manière et cela nous inquiète, surtout de la part de ce gouvernement qui dans toutes ses déclarations, affirme lutter contre la mauvaise gouvernance. Or cela nécessite l'implication de tous les acteurs et le respect de certaines conditions de forme à respecter pour ce genre d'annonces.
Pourtant cette mesure qui entre dans le cadre de la réforme de compensation, a été annoncée depuis des années, vous êtes donc en principe au fait de cette dernière...
Effectivement, cela fait des années que nous réfléchissons à cette problématique. L'enjeu pour nous les opérateurs du secteur est très important, puisqu'il s'agit d'améliorer la compétitivité de l'entreprise marocaine de transport en particulier, et de l'entreprise marocaine de façon générale. Nous avons déjà un scénario allant dans ce sens et qui prend en compte le défi de la libéralisation du transport des marchandises avec l'Union européenne, dans le cadre du statut avancé. Surtout, dans le cadre des nouvelles discussions pour le renforcement de ce statut qui vise à créer, in fine, un marché commun sur le pourtour méditerranéen, il nous est apparu opportun de nous appuyer sur des mécanismes qui existent là-bas, de façon à harmoniser notre législation et pouvoir jouer à armes égales avec nos concurrents.
Quelles mesures préconisez-vous ?
Selon le système qui est déjà appliqué là-bas, tout transporteur européen bénéficie de deux mesures clés pour le transport routier. Il s'agit d'une première mesure qui concerne la matière première à partir de laquelle nous produisons notre service et qui est le carburant. Il y a une directive européenne qui a instauré le carburant professionnel pour les professionnels. Ensuite, au niveau même de la structure du prix du carburant, il existe une part de fiscalité incitative que nous réclamons.
Quelle est la différence avec le système marocain ?
La taxe intérieure sur les produits pétroliers, ou TIPP, équivalente à la TIC au Maroc, est évolutive avec l'importance des prix, à la différence de la TIC marocaine qui est figée. Les transporteurs européens récupèrent donc une partie bien précise de la TIPP. La deuxième mesure se situe au niveau de la TVA appliquée sur le gazole. Elle oscille en fonction des pays, 19,6% en France et 25% en Scandinavie. Au Maroc, elle était à 7% il y a deux ans, elle est maintenant à 10%. Au Maroc, je paie donc le gazole 10% moins cher que vous ne le payez à la pompe. Mais en France, on paie 19,6% moins cher, sans oublier ce que l'on récupère de la TIPP. Avant même cette nouvelle augmentation des prix, le transporteur marocain payait donc déjà plus cher son carburant que les transporteurs européens. Ce concept de TIPP est connu au Maroc. En Europe, on récupère une partie de la TIPP et ici, nous exonérons deux secteurs, à savoir le transport aérien et les pêcheries maritimes. Depuis des années, nous demandons des mesures fiscales pour améliorer la compétitivité et amortir les chocs répétés des augmentations des postes de coûts, dont le principal, avec près de 40% des charges, est le carburant.
Le gouvernement fait semblant de contrôler la situation et souligne que cette mesure était nécessaire et surtout qu'elle ne répercute qu'une partie de la hausse des cours au niveau international...
L'augmentation des prix du carburant est une décision très importante qui concerne la Caisse de compensation. Cela doit faire l'objet d'un débat national incluant les partis, la société civile, les acteurs économiques, etc. Or, aujourd'hui, rien n'a été fait. Enfin, concernant notre secteur, tout le monde sait que nous sommes un secteur très important. Nous sommes le plus grand consommateur. Nous absorbons 37% de la consommation nationale en énergie. Et l'un des défis majeurs de la profession est justement de trouver les moyens d'assurer une certaine indépendance par rapport aux sources énergétiques qui se tarissent de plus en plus. En tant que Fédération du transport au sein de la CGEM, nous représentons tout de même l'aérien, le maritime, le ferroviaire et le routier.
Pourtant pour le gouvernement, la répercussion des prix ne s'impose pas nécessairement...
La répercussion est inévitable puisque le secteur du transport des marchandises est un secteur libéralisé. Je dirais même que c'est scientifiquement prouvé rien qu'à s'en tenir aux chiffres. Cette hausse est d'une telle ampleur que nous ne pouvons pas continuer à la supporter avec toutes les augmentations que nous enregistrons ces dernières années et qui impactent la charge des opérateurs.
Concrètement, avez-vous évalué l'impact réel de cette hausse du carburant sur vos activités ?
En fonction des véhicules, cela va de l'ordre de 4 à 7%. Si vous ajoutez l'augmentation du SMIG l'année dernière, les nouvelles mesures sur les huiles et les pneumatiques, l'impact se situe entre 9 et 10%. C'est une proportion énorme.
Visiblement, cette mesure n'est que la partie visible de l'iceberg concernant les doléances du secteur. Où faudrait-il agir et comment comptez-vous vous y prendre ?
Nous avons une réelle capacité de nuire, cependant nous avons des responsabilités. Nous ne voulons pas seulement être des caisses de résonance du secteur mais nous n'allons pas cacher notre colère quand les événements tournent en notre défaveur. Ce qu'il faut pour le secteur, c'est une véritable régulation avec les outils nécessaires de contrôle et les mécanismes adaptés. Comme cela a été signé à travers le contrat-programme. Il faudrait que l'on sorte de la conception réductrice du secteur pour une véritable économie des transports au Maroc. Il ne faudrait pas oublier que le secteur revêt également un aspect social.


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