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CO2, produit futuriste d'un marché balbutiant
Publié dans Les ECO le 19 - 07 - 2012

La pollution marocaine se vend-elle bien ? Depuis 2005, l'année d'enregistrement du Maroc de son premier projet répondant au Mécanisme de développement propre (MDP), qui permet aux pays en développement de bénéficier d'apports financiers par la vente des crédits carbone de leurs projets de réduction des émissions de CO2, une quarantaine d'initiatives sont déjà en œuvre à ce jour. Selon les dernières actualisations obtenues auprès des responsables du département de l'Environnement, il s'agit plus précisément de 37 projets. Ce lot permet ainsi une totalisation d'environ 5,7 millions de tonnes équivalant CO2/an, en réduction d'émissions de Gaz à effet de serre (GES). De plus, 8 autres projets MDP ont été enregistrés au niveau du Conseil exécutif du mécanisme. «Deux de ces projets génèrent déjà des crédits carbone. Il s'agit en l'occurrence du parc éolien de 10 MW à Tétouan et de celui de 60 MW à Essaouira», apprend-on auprès de la tutelle. Au-delà de ces initiatives ponctuelles, sur un plan financier, le Fonds capital carbone Maroc (FCCM), créé à l'initiative de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), est en phase avancée de son premier projet de financement, lancé il y a un peu plus d'une année. FCCM s'est en effet associé en consortium à d'autres acteurs internationaux du marché, que sont Orbeo, filiale du français Rodhia Energy, et le Fonds carbone pour l'après 2012 (P12). Objectif : concrétiser une «opération d'échange de quotas d'émissions antérieures et postérieures à 2012 avec l'Office national de l'électricité (ONE)», à l'horizon 2018. En pratique, il s'agit d'un contrat de commercialisation de droits d'émission, portant sur un volume de près de 2 millions de tonnes de CO2 en équivalence. Le contrat porte sur le site du parc éolien de Melloussa, aux environs de Tanger, d'une capacité installée de 140 MW. Ce projet est encore, pour l'heure, l'une des plus grandes concrétisations du business marocain du CO2. Pour information, le FCCM est doté d'un capital d'investissement de 300 MDH, entièrement dédiés à l'achat de crédits carbone issus de projets MDP. Le Fonds devrait permettre ainsi la réalisation d'investissements dans des secteurs clés comme les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et les déchets.­­
«Petit pollueur»
À l'échelle continentale, ces acquis, bien qu'encore très limités, ont tout de même permis au royaume de se positionner dans le peloton de tête de la course à ce nouveau type de business, entamée récemment en Afrique. «Pour ce qui est de notre pays, nous avons récemment encouragé l'approche programmatique pour le développement de projets MDP», commente Fouad Douiri, le ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement. «Ces programmes MDP sont en cours de développement et concernent les secteurs de l'énergie et des déchets. Ces programmes permettront de renforcer notre position et de faire bénéficier notre pays de ressources financières additionnelles du marché du carbone, en tenant compte de notre particularité en tant que pays faible émetteur de gaz à effet de serre (2.2 tonnes équivalent CO2/habitant)», poursuit le ministre. Ce statut de «petit pollueur» a en effet, fait en sorte que la contribution du continent au marché carbone soit bien en retrait par rapport aux pays plus industrialisés. L'Afrique, avec seulement 2% du total des projets enregistrés, est effectivement le continent qui a, pour le moment, le moins bénéficié du marché du carbone. «Cette situation est due essentiellement à la faible attractivité du marché africain en termes de potentiel d'émissions, en comparaison avec les grands pays émergents et au faible dynamisme du secteur privé dans ce domaine», explique le ministre.
Ecran de fumée
Cependant, un autre boulet vient se rajouter à ce retard : la mauvaise conjoncture économique mondiale. Même nouveau et très prometteur, le marché du CO2 n'a pas été épargné par cette situation économique défavorable des principaux pays qui l'animaient. Les pays peu industrialisés comme le royaume ne dérogent évidemment pas à ce cas de figure. Les responsables marocains gardent tout de même l'espoir d'une certaine résilience de ce secteur encore naissant, surtout au lendemain de la conférence des Nations-Unies sur le développement durable et l'environnement, tenue à la fin du mois dernier dans la ville brésilienne de Rio de Janeiro. Si le concret n'a pas réellement été au rendez-vous, la Rio+20, à laquelle une importante délégation marocaine conduite par le chef de gouvernement lui-même, a participé, aura au moins été le théâtre de renouvellement d'engagements. «Nous pensons que ce créneau d'investissement sera très prometteur dans l'avenir, en dépit de la mauvaise conjoncture», espère le ministre. Pour celui-ci, «les décisions de Rio+20 sur l'économie verte, ainsi que le processus lancé à Durban dans le cadre de la Convention climat, relatif à la conclusion d'un futur accord climatique en 2015», laissent entrevoir la chance d'une prompte reprise de la demande sur les crédits carbone dans un avenir proche. Le Maroc devra d'ici là se tenir prêt à s'insérer dans cette donne en perspective. Le chantier ne fait que commencer...
Le juridique sera remis à niveau
Le niveau juridique et institutionnel du royaume sera-t-il prêt à servir d'encadrement et de garde fou à l'émergence de ce nouveau marché et au rush des investissements qu'il devrait favoriser ? C'est certes loin d'en être le cas aujourd'hui, mais la tutelle promet une rapide mise à niveau. D'ailleurs, pour joindre l'acte aux paroles, un projet est déjà en cours de préparation dans ce sens, en partenariat avec la Banque mondiale dans le cadre du Partenariat pour le marché carbone. Il porte en effet sur un important programme d'ajustement du cadre institutionnel et juridique national, afin de mieux tirer profit des opportunités qui vont s'offrir à travers les nouveaux mécanismes du marché du carbone. Ces textes en projet devraient en effet aussi bien toucher au financement du secteur, qu'à des aspects connexes, comme le transfert de technologies. Cette mise à jour ne devrait pas être d'une difficulté particulière pour le royaume, puisque le pays est déjà engagé à travers des conventions internationales, portant sur la promotion de l'économie verte, dans sa globalité. La signature du Protocole de Kyoto est la parfaite et la plus significative illustration de cet engagement. Cela a permis au royaume d'être le premier pays dans la région Nord-Africaine, à mettre en place des structures institutionnelles relatives au marché du carbone en particulier et au MDP en général. C'est le cas de l'Autorité nationale désignée du MDP, mise en place depuis 2003.


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