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Banques et PME, une relation complexe
Publié dans Les ECO le 26 - 09 - 2012

L'Etat aura beau mettre en place des mesures de soutien aux PME, tant que les banques ne suivront pas, le développement de cette catégorie d'entreprises sera compromis. C'est du moins l'avis partagé par plusieurs participants à la rencontre des banques francophones, organisée la semaine dernière à Marrakech et dont la thématique était dédiée aux PME. Il faut dire qu'aujourd'hui, plusieurs patrons de PME se plaignent des difficultés d'accès au financement, particulièrement bancaire. Or, en parallèle, les représentants du secteur bancaire continuent d'affirmer leur prédisposition à accompagner ces entreprises dans leur financement. Chacun jette donc la balle dans le camp de l'autre, mais il s'avère néanmoins que chacune des deux parties est responsable de la situation actuelle. Selon une récente note du think tank britannique, Oxford Business Group (OBG), «malgré la place prépondérante qu'occupent les PME au Maroc, les prêts qui leur sont accordés représentent seulement 24% du total des prêts consentis sur le marché intérieur». La raison évoquée est que l'accès au financement représente sans doute le principal obstacle pour les PME. «L'obtention d'un prêt par les PME reste extrêmement difficile dans la mesure où la plupart de ces entreprises ne remplissent pas les conditions financières requises par les banques», note OBG. Dans un contexte marqué à la fois par une sous-liquidité accrue et des risques importants, induits par la conjoncture économique, il n'est donc un secret pour personne que les banques ont durci leurs conditions d'octroi des crédits. De plus, de l'avis de plusieurs banquiers, certaines filiales marocaines des grands groupes bancaires étrangers sont également tenues depuis quelques années, de respecter une politique de gestion des risques plus stricte imposée justement par leurs maisons mères. Résultat des courses, les banques sont de plus en plus regardantes sur le profil de risque des entreprises, particulièrement les petites structures. Une situation qui, rapportée par ce patron de PME, explique que «malgré tout ce que l'on rapporte sur l'accompagnement des banques des PME, force est de constater que nous sommes toujours confrontés à un véritable parcours du combattant pour bénéficier d'un crédit». Pour ce dernier, le besoin est aujourd'hui surtout exprimé au niveau des trésoreries.
Or, ce n'est pas la catégorie de crédit que les banques octroient le plus facilement. «Nous avons des délais de paiement assez importants qui pénalisent fortement notre trésorerie», souligne la même source. Ce témoignage reflète les difficultés qu'éprouvent les PME marocaines. Ceci dit, force est de souligner que même les PME ne sont pas exemptes de reproches pour ce qu'il est du financement. En effet, au niveau du secteur bancaire, on explique que les dossiers de financement qui sont refusés sont principalement ceux qui sont, soit mal élaborés par l'entreprise, soit ceux qui correspondent à des structures qui ne sont pas transparentes. À ce niveau, il y a lieu de noter qu'en l'absence d'une maîtrise des techniques bancaires et d'un accompagnement spécifique, la PME aura beau être performante et avec de fortes ambitions, son dossier de crédit aura peu de chances de passer devant les banquiers. C'est d'ailleurs la raison qui pousse aujourd'hui les experts à dire que pour faciliter l'accès des PME aux financements, il y a d'abord un travail de communication et de sensibilisation à faire. Les PME doivent en effet maîtriser les exigences des banques pour bien préparer leur dossier. Il reste maintenant à savoir qui doit assurer cette mission de communication et de sensibilisation. Aujourd'hui, l'Etat et la CGEM ont déjà pris l'initiative d'entamer une tournée dans différentes régions du Maroc, afin de sensibiliser les PME. Cependant, cette mission est souvent consacrée à faire connaître les outils de financement que propose l'Etat. Au niveau des banques, BMCE Bank avait initié une première expérience pour la formation des dirigeants de PME et leur initiation aux techniques bancaires à travers le lancement du «club PME». Objectif, fidéliser les PME clientes, mais surtout, instaurer une approche de proximité visant la sensibilisation des PME. D'autres banques sont aujourd'hui appelées à en faire de même. En attendant, l'ANPME a mis en place un système d'accompagnement basé sur la mise à disposition aux PME d'experts, souvent d'anciens banquiers, visant à soutenir ces entreprises dans l'élaboration de leur dossier. Cependant, cette mesure reste aujourd'hui restreinte aux entreprises intéressées par les programmes Moussanada et Imtiaz et n'est pas généralisée à toutes les PME marocaines. C'est dire que des prémices d'une action en faveur de cet accompagnement technique sont là, encore faut-il les développer davantage pour rendre la PME apte à accéder aux crédits bancaires.
Latifa Echihabi,
DG de l'ANPME.
«Nous espérons donner un coup d'accélérateur à nos programmes»
Les Echos quotidien : Comment peut-on analyser l'évolution des programmes de financement de l'ANPME en partenariat avec les banques ?
Latifa Echihabi : Il est clair qu'en parlant aux banques et en faisant un tour d'horizon, on remarque que l'on parle beaucoup de la conjoncture actuelle. Les gens sont dans une phase d'attentisme. Qu'on le veuille ou non, les effets de la crise se reflètent aujourd'hui au sein des entreprises et de leurs demandes auprès de l'ANPME. Cela n'empêche pas le fait que nous continuons à discuter avec les banques et il nous arrive même de discuter one to one pour des dossiers qui sont repérés par les banques et qui souhaitent notre accompagnement. C'est ainsi qu'il nous arrive d'aider les entreprises à monter leur dossier avec l'aide d'experts, afin d'éviter les problèmes d'évaluation après. En ce qui concerne l'édition 2012, il faut encore attendre pour dresser un bilan puisque les demandes ne sont pas linéaires sur toute l'année et il peut arriver que nous enregistrons une forte demande lors des dernières semaines. Ceci dit, il faut savoir que nous avons surtout entamé le travail pour l'après 2012. Notre cadre contractuel concerne la période 2009-2015, mais pour ce qui est du financement, notre plan était arrêté à 2012. Actuellement, nous sommes en train de travailler sur le bouclage du financement de la période 2013-2015 et nous espérons donner un véritable coup d'accélérateur à nos programmes.
De nombreuses personnes expliquent les difficultés d'accès des PME au financement par une question de transparence. Comment les encourager aujourd'hui dans ce sens ?
La question de la transparence est toujours mise en avant dans notre travail. Nous avons mis en place des outils pour encourager justement les entreprises à monter ces états financiers, les faire agréer en prenant en charge 60% des frais. Nous avons également des conventions avec les experts comptables et les comptables pour qu'ils puissent accompagner les entreprises. En outre, ce qui est aussi positif dans Imtiaz, au delà des aides financières, mais qui n'est pas souvent mis en avant, c'est que sur les années 2010 et 2011, nous avons traité 91 projets, qui ont généré plus de 7.000 emplois. L'Etat doit donc absolument encourager les grandes entreprises comme Renault et Bombardier, mais sans pour autant omettre l'accompagnement des PME qui peuvent créer autant d'emplois directs. Nous avons constaté également que quand les PME déposent leurs dossiers, elles ont l'habitude de déclarer des déficits, alors que dès lors qu'elles sont accompagnées, elle commencent spontanément à annoncer des résultats nets positifs. C'est donc clairement un outil de transparence et l'Etat ne peut que s'en réjouir, puisque ce qu'elles dépensent en aides, est récupéré en partie grâce à cette meilleure transparence des entreprises.
Le travail de l'ANPME n'est-il pas aujourd'hui fait en doublon avec ce que sont censées faire les banques en faveur des PME ?
Nous sommes avec les banques dans l'accompagnement. Nous avons d'ailleurs des comités de suivi chaque mois. Cependant, croire que la banque va procurer de l'assistance technique n'est pas possible, parce que ce sera trop coûteux pour elle. C'est pour cela que l'Etat a mis en place des outils et logiquement les Chambres de commerce doivent contribuer à ce rôle. À l'ANPME, nous référençons par exemple un certain nombre d'experts et d'anciens banquiers pour aider les entreprises, ce qui permet de réduire sensiblement les coûts d'accompagnement.
D'un côté, les PME se plaignent des difficultés d'accès au crédit et d'un autre les banques démentent. Qui a raison selon vous ?
À notre niveau, il faut d'abord savoir que nous suivons les projets que l'on finance. Néanmoins, nous disposons de statistiques de Bank Al-Maghrib qui montrent effectivement qu'il y a des financements qui sont octroyés aux PME. Il reste à savoir quel type de crédit nous devons leur octroyer. Souvent, ce sont des crédits d'exploitation. À part ces chiffres, il faut que les associations mettent en place des sondages qui permettent de savoir quels sont les crédits sollicités et qui a pu en bénéficier.
Quels arguments faites-vous valoir aujourd'hui pour convaincre les banques d'accompagner vos programmes ?
Les arguments sont de deux natures. Pour Moussanada, on leur démontre qu'en finançant la PME, elles améliorent leurs fondamentaux. De plus, le développement des systèmes d'informations par exemple ou des programmes d'amélioration de la productivité, donnent un ressenti positif au niveau des coûts et des chiffres d'affaires. Une banque qui agit avec logique ne pourra qu'accompagner ces entreprises qui, plus tard, deviendront également des clients. Via Imtiaz, nous prenons 20% de l'investissement, donc le risque est partagé, ainsi, l'entreprise devient plus apte à accéder aux crédits, puisque nous avons renforcé ses fonds propres. C'est finalement une relation Win-Win.
Point de vue
El Hadi Chaibanou,
Directeur général du GPBM
Nous avons une commission nationale qui inclut Bank Al-Maghrib, la CGEM, l'ANPME, la Caisse centrale de garantie et les pouvoirs publics. Cette question qui débat de cette problématique a mis en place un plan d'action qui s'est traduit entre autres par des campagnes régionales... La principale conclusion à laquelle nous arrivons en parlant aux gens est qu'il existe aujourd'hui un grand déficit de communication. 40 à 50% des problèmes peuvent ainsi être évités grâce à la communication. Cette dernière est donc importante et il faudrait l'améliorer par des actions de proximité. Par ailleurs, nous constatons aujourd'hui qu'une PME, sans fonds propres suffisants, ne disposant pas de garantie, croit qu'elle a droit aux crédits bancaires. Il faut savoir également que sans transparence, l'accès au financement n'est que des plus difficiles. Sur un autre registre, il faut arrêter de voir le financement comme le grand problème des PME. L'expérience a en effet démontré que l'accès au financement n'est que le quatrième ou cinquième frein à la création d'entreprise, devancé de loin par la lenteur des procédures, l'accès au foncier...


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