Les 500 Global 2025 : les champions marocains de l'économie    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    CAF Awards : le Maroc prépare une razzia    Province de Benslimane : l'INDH, moteur d'émancipation pour les femmes rurales    Enseignement supérieur : El Midaoui trace les contours d'une réforme pédagogique ambitieuse    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    Libre circulation entre le Sénégal et le Kenya    Maroc–Algérie : l'heure d'un nouveau réalisme    CAN Maroc 2025 : le calendrier complet et les horaires des matchs dévoilés    Sahara : L'ONU somme le Polisario de cesser ses violations répétées du cessez-le-feu    Entretien téléphonique entre Nasser Bourita et le ministre sud-coréen des Affaires étrangères    Limogeage de la directrice régionale de la Santé de Rabat-Salé-Kénitra (Source ministérielle)    Le Zimbabwe fait face à une montée inquiétante du crime    Le Maroc s'apprête à recevoir 1000 autobus de nouvelle génération    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Tiflet accueille le Festival "NAFAS", un espace de dialogue et de créativité pour la jeunesse    Football : De l'Europe et du Golfe au Maroc, des transferts qui remodèlent les clubs ?    From Europe and the Gulf to Morocco : Transfers reshaping local clubs    Yassine Bounou considera a Lamine Yamal como marroquí a pesar de su elección por España    Maroc : 49 nouveaux centres de santé pour réduire les disparités territoriales    Le Conseil supérieur des oulémas publie sa fatwa sur la zakat    Conseil de sécurité : Washington pour l'autonomie au Sahara, le Polisario menace de retrait politique    Manifestations GenZ au Maroc : 2 068 détenus et 330 mineurs devant la justice, selon l'AMDH    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    Maroc Telecom améliore son CA et compte plus de 81 millions de clients    Newrest prolonge son accord avec Ryanair, incluant le Maroc et six pays européens dans un réseau de vingt-quatre aéroports    À Madrid, des ingénieurs marocains et espagnols approfondissent les études du tunnel sous-marin Tarifa–Tanger    "Il a choisi l'Espagne, mais il reste des nôtres" : le message de Bounou à Lamine Yamal    Le FC Séville relance son intérêt pour Amir Richardson    Mondial 2030 : Rafael Louzan estime "inexplicable" que la finale n'ait pas lieu en Espagne    La Bourse de Casablanca ouvre en territoire négatif    Quand l'opposition se réinvente sous le regard de la majorité    Le Maroc, "pays à l'honneur" du prochain EFM de Berlin    Le Maroc vise à éliminer le charbon de son mix-energétique d'ici 2040    Driss El Hilali elected vice president of World Taekwondo Federation in Wuxi    Jeux de la Solidarité Islamique : le Maroc hérite d'un groupe relevé en futsal    France : Le Maroc s'invite à l'Olympia pour les 50 ans de la Marche verte    Un documentaire néerlandais suit un étudiant marocain bloqué après avoir fui l'Ukraine    Services de santé : L'accès à la plateforme "MARFI9I" ouvert aux usagers du "Pass Jeunes" à partir de ce vendredi    Edito. Le défi du remplacement    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    Météorologie : Le Maroc et la Finlande signent à Genève un mémorandum d'entente    Droits de l'enfant : Signature à Skhirat d'une convention de partenariat entre l'ONDE et l'IBCR    Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie "menacent" la trêve à Gaza    Un rabbin orthodoxe avertit que l'élection de Mamdani pourrait mettre en danger les Juifs de New York    Présidentielle en Côte d'Ivoire. L'UA et la CEDEAO à l'écoute des urnes    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Relance et résilience. Ce que le CESE propose
Publié dans Les ECO le 19 - 11 - 2020

économiste et ex-ministre de l'Emploi et des affaires sociales
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de publier, suite à une saisine de la Chambre des représentants, un rapport sur «Les impacts sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie de la "Covid-19" et leviers d'actions envisageables».
Cette publication a eu lieu au moment où le PLF 2021 est en pleine discussion au sein du Parlement et l'on se demande dans quelle mesure les parlementaires, notamment ceux de l'opposition, en ont fait usage dans les débats pour proposer des alternatives au projet gouvernemental sur un certain nombre de problématiques qui demeurent toujours en suspens. Le CESE, à l'instar d'autres institutions nationales, dont la Cour des comptes, le HCP, Bank Al-Maghrib, pour ne citer que ces trois-là, ont à leur actif des productions de haute facture qui devraient, normalement, être exploitées comme il se doit dans la mise en œuvre des politiques publiques. Tel n'est malheureusement pas le cas.
Le rapport du CESE dont il est question, élaboré selon la méthode généralement suivie par cette institution, est structuré en deux parties comme annoncé dans le titre : une partie bilan qui fait le point sur les multiples impacts de la pandémie Covid-19 avec une revue quasi exhaustive de la littérature existante en la matière, enrichie par des témoignages et des analyses recueillis au cours d'une série d'auditions ; une partie constituée de propositions et recommandations qui s'adressent aux décideurs et aux différents acteurs de la vie politique et sociale. Le tout est précédé d'un résumé exécutif. Que propose le CESE comme stratégies post-Covid-19 et leviers de mise en œuvre ? Ces propositions/inflexions, pour un développement inclusif, durable et résilient, s'articulent autour de 7 axes : vivre avec la Covid-19 entre les impératifs de l'urgence et la nécessité d'adaptation ; renforcer trois missions fondamentales de l'Etat et réorienter les politiques publiques pour un Maroc plus inclusif et plus résilient ; passer d'un système de soins à un système de santé ; mettre en place un système de protection sociale généralisée et des stratégies innovantes pour réduire l'informel ; relancer l'économie à court terme tout en renforçant sa résilience à moyen terme face aux éventuels chocs futurs ; développer les secteurs stratégiques pour renforcer la souveraineté du pays ; mettre en place une politique nationale intégrée et globale de la transformation digitale. Il s'agit en somme d'un véritable programme qui est exposé en 149 mesures et actions. Voyons-en quelques-unes. Pour ce qui est des missions de l'Etat, elles sont au nombre de trois : un Etat assureur systémique pour tous (individus et entreprises) en période de crise sévère. À cette fin, il est proposé de mettre en place un fonds permanent de stabilisation, contre les chocs majeurs, permettant à l'Etat de jouer un rôle d'assureur en dernier ressort, à travers des mécanismes permanents d'assurance contre les crises sévères, pour mutualiser les risques et mitiger les pertes subies par les ménages et les entreprises ; un Etat social servant l'intérêt du citoyen et garantissant l'accès aux droits en toutes circonstances ; un Etat stratège et investisseur, avec une vision de long terme en s'impliquant fortement dans l'éducation et la santé, quitte à reconsidérer la politique de privatisation de ces deux secteurs pour le bien-être des citoyens et la cohésion sociale.
Au niveau du 5e axe relatif à la relance économique, il est proposé notamment d'expliciter et détailler davantage le plan de relance des 120 milliards de DH en spécifiant les mesures et les priorités, avec une répartition plus fine des rubriques, des ressources et des emplois, ainsi que des indicateurs de suivi et de performance, de soumettre ce plan à un vote au Parlement dans le cadre d'une loi ordinaire, distincte du PLF 2021.
Concernant les secteurs stratégiques devant renforcer la souveraineté du pays, l'accent est mis sur trois sortes de souverainetés : la souveraineté énergétique pour sécuriser les approvisionnements et réduire la dépendance aux importations des énergies fossiles ; la souveraineté sanitaire en développant notamment l'industrie pharmaceutique nationale ; la souveraineté technologique de telle sorte que, à moyen et long termes, le pays passe d'un consommateur net à un producteur actif de la connaissance dans les domaines scientifiques et technologiques de l'avenir. Le choix fondamental consistera, in fine, à prioriser dans les politiques sectorielles les secteurs relevant de «l'économie de la vie», dont la finalité est l'amélioration des conditions de vie de l'humain (la santé, l'hygiène, l'économie circulaire, l'alimentation et l'agriculture, l'énergie propre, le sport, le commerce, la recherche, l'éducation, le transport public, le numérique, le traitement de l'information, la sécurité, etc.), via des mesures incitatives et de soutien, ainsi qu'un accompagnement de restructuration et de modernisation, dans le cadre de plans de développement sectoriels pluriannuels. En publiant ce rapport, le CESE a fait œuvre utile. Il appartient désormais à tout un chacun de le lire, de le commenter et pourquoi pas de le compléter et de le critiquer. C'est de la discussion (et de la critique constructive) que jaillit la lumière. À ce titre, nous estimons que le rapport aurait gagné en clarté si on avait pris le soin de mettre en exergue une dizaine de mesures et les faire sortir du lot. Aussi, la problématique du financement, qui est le nerf de la guerre, nous semble insuffisamment analysée. Les seules indications à ce sujet se résument dans l'élargissement de l'assiette fiscale, la rationalisation des dépenses fiscales, l'instauration d'un impôt sur le capital non affecté à l'investissement, outre la création d'une banque publique de développement. De telles mesures sont importantes, mais elles ne sont pas suffisantes, et encore moins originales. On s'attendait de la part du CESE, qui reproche à juste titre au gouvernement son manque d'ambition, à beaucoup plus. Car il en a les moyens intellectuels et l'ambition nécessaire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.