C'est dans une ambiance chaude, très chaude même, que s'est déroulé, dimanche après-midi au Complexe sportif Mohammed V, le 107e derby entre les deux frères ennemis, le Raja et le Wydad Casablanca. Tant attendu, l'événement a tenu toutes ses promesses. Un public venu nombreux, plus de 50.000 spectateurs, une belle organisation et une large couverture médiatique. Tous les ingrédients d'un grand «Classico». Et ce n'est pas un hasard si la FIFA a classé le derby casablancais parmi les dix premiers au monde. Lors de cette rencontre, qui s'est jouée à guichets fermés, il y avait du bon football, du spectacle, mais aussi des buts. Les Rouge et Blanc, au summum après avoir enregistré trois victoires consécutives, étaient les premiers à ouvrir le bal grâce à l'enfant fétiche du club, Aït Laârif (9e min), bien servi par Ayoub Skouma. Douche froide chez les supporters rajaouis, notamment les «Green Boys», qui s'attendaient à une réaction d'orgueil de la part du champion en titre. Mais, il n'en fut rien. Il faut dire qu'avant cette rencontre José Romao, l'entraîneur du Raja Casablanca, était confronté à un sérieux problème, celui de la défense. Pour limiter les dégâts, le Portugais n'avait d'autre alternative que de faire appel à des joueurs expérimentés et habitués à ce genre de rencontres comme Abdellatif Jrindou, de retour après plusieurs mois de tractations, ou encore Rachid Slimani, las de figurer sur le banc de touche, tous les deux souffrant d'un manque de compétition. Un mauvais choix, selon certains. Car les poulains de Zaki ont failli alourdir l'addition à plusieurs reprises. Tout d'abord, à la 19e sur un coup franc tiré par Louissi, puis, suite à une balle brossée par le redoutable buteur du championnat Mouithys (34e min). Alors que tout le monde s'attendait à une victoire des coéquipiers de Aït Laârif, sur un centre de Ngome, le petit Nejdi, sorti de nulle part met la balle au fond des filets permettant ainsi à ses coéquipiers d'arracher le match nul, le 51e de l'histoire du derby classique entre les frères ennemis. Après ce match nul, le WAC leader à côté du DHJ, avec six longueurs d'avance sur le Raja, qui reste, quelle que soit sa prestation, un des sérieux prétendants au titre. En attendant le match retour, les supporters des deux camps auront tout le temps de s'adonner à leur jeu favori : la taquinerie.