"Bien" mais peut mieux faire. C'est ce qu'a conclu l'organisation «Reporters sans frontières» dans son rapport annuel titré «Après les printemps, les espoirs déçus». Le Maroc s'y est stabilisé à la 136e place sur 179 pays dans le baromètre de la liberté de la presse, mais il reste beaucoup à faire. «Si des réformes du système des médias ont été annoncées après la mise en place du gouvernement d'Abdelilah Benkirane en novembre 2011, les promesses, notamment la dépénalisation des délits de presse, tardent à se concrétiser», note le rapport. En fait, s'il n'y a eu aucune arrestation dans le corps journalistique l'année dernière, il existe un nombre d'incidents qui font que la question de la liberté de la presse est toujours à développer au Maroc. A commencer par le 5 octobre 2012, quand le gouvernement a retiré l'accréditation d'un journaliste de l'Agence France-Presse, Omar Brouksy. La raison officiellement invoquée est la “diffusion d'une dépêche anti-professionnelle au sujet des élections législatives partielles à Tanger". Il est aussi question du procès Youssef Jajili, directeur de publication du magazine Al-Aan et du ministre marocain de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Aâmara, pour diffamation. Un procès pour lequel Jajili risque désormais une peine de trois mois à un an de prison ferme et une amende allant de 1.200 à 100.000 DH. Notons que le rapport parle d'un retour à la normale après que les «printemps arabes» et les mouvements contestataires ont provoqué des hausses et des chutes au classement mondial de la liberté de la presse. Le classement mondial de la liberté de la presse 2013 publié par Reporters sans frontières marque un retour à une configuration plus habituelle car le rang d'un grand nombre de pays y est moins lié à l'intensité de l'actualité politique. Ainsi, avec ce dernier classement, apprécie-t-on mieux l'attitude et les intentions des régimes vis-à-vis de la liberté de la presse à moyen ou à long termes.