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Une pluie d'accords et de conventions
Publié dans Les ECO le 05 - 04 - 2013

Un accueil enthousiaste et haut en couleurs ! Le président français, François Hollande, a eu droit à tous les honneurs en foulant le sol marocain ce mercredi 3 avril. Arrivé avec sa délégation en début d'après midi sous un ciel chargé, le locataire de l'Elysée a été accueilli à sa descente d'avion par le roi Mohammed VI. Un signe révélateur de l'importance accordée à sa venue dans le royaume, confirmé par la foule nombreuse massée tout au long de l'itinéraire emprunté par le cortège des deux chefs d'Etat, entre l'aéroport international Mohammed V et la Place «Lemaigre Dubreuil», dans le centre-ville de la capitale économique. Après un tête-à-tête au Palais royal de Casablanca, les deux hommes ont présidé la cérémonie de signature de plusieurs accords et de contrats bilatéraux. La dizaine de ministres accompagnant le président français, ainsi que la soixantaine de patrons ont signé une trentaine d'accords et de contrats, en particulier dans le domaine des transports (ferroviaire, tramway, métro, ligne à grande vitesse), de l'agroalimentaire, du traitement de l'eau, et des énergies renouvelables. L'Agence française de développement (AFD) a notamment signé plusieurs conventions de prêts dont celui de 30 M€ avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) pour le programme d'amélioration des performances des réseaux d'eau potable. Il y a lieu de noter aussi la convention de prêt de 150 M€ avec la Société d'aménagement Zénata (SAZ), filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), pour l'aménagement de la ville nouvelle de Zénata. Ce financement concerne la première phase de ce projet, d'un coût total de 350 M€. Le reste sera complété par une subvention de 300.000 € consacrée aux aspects environnementaux et sociaux. La BEI devrait également accorder un prêt de 150 M€, ce qui rendra le programme éligible à une subvention de 10 à 15 M€ de la Commission européenne, au titre de la Facilité d'investissement pour le voisinage (FIV), qui sera gérée par l'AFD en qualité de chef de file. L'AFD a, en outre, signé un protocole d'accord relatif au financement du «programme emploi et développement des compétences» (50 M€). La finalité du programme est d'appuyer la structuration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement marocain en vue d'améliorer l'adéquation des compétences produites par le système de formation professionnelle aux besoins du marché du travail et l'efficacité et la réactivité des services d'intermédiation sur le marché du travail. Un autre protocole d'accord relatif à la poursuite du financement du pilier II (agriculture solidaire) du Plan Maroc Verta a également été signé. Le dernier document signé par le bras financier de l'Etat français engage l'AFD et la banque Attijariwafa bank. Il est relatif à l'accompagnement d'entreprises marocaines et françaises dans leur stratégie d'implantation en Afrique subsaharienne. La visite du président Hollande au Maroc a servi également d'occasion pour la formalisation du projet de construction du parc éolien de Tarfaya, le plus grand d'Afrique du genre. Avec une puissance de production de 300 MW, le projet d'une valeur de 450M d'euros a été entériné en février dernier et sera réalisé conjointement par le groupe français GDF Suez et l'entreprise marocaine Nareva. Sa mise en service avant 2015 permettra de doubler la capacité de production éolienne du Maroc. François Hollande devait aussi inaugurer une station d'épuration des eaux, à Médiouna. Ce projet a été mené par la Lydec (Lyonnaise des eaux de Casablanca, filiale de GDF-Suez). Le chef de la magistrature suprême française devait également rencontrer une partie de la communauté française installée au Maroc. Celle-ci est estimée à près de 100.000 personnes.
Discours au Parlement : appuyer les réformes à la marocaine
L'intervention du président français devant le Parlement ce matin est l'un des moments forts de cette visite historique. Avant ce discours, François Hollande aura rencontré le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, ainsi que les présidents des deux Chambres de l'institution législative nationale. Face aux parlementaires, le chef d'Etat français devrait revenir sur les grands dossiers internationaux qui intéressent le Maroc. «Il utilisera cette tribune pour s'exprimer sur les grands sujets très suivis par le royaume. À commencer par la Syrie et le Mali, les conséquences des révolutions du Printemps arabe ainsi que le processus de paix au Proche-Orient», rapporte-t-on de sources proches du cabinet présidentiel. Concernant le Printemps arabe, l'Elysée indique que le président français devrait «prendre acte que le Maroc a trouvé sa voie [et] va dans le bon sens». En un mot, Hollande confirmera la fameuse «exception marocaine» dans ce tourbillon de protestations populaires qui ont déjà emporté plusieurs régimes et réaffirmera «l'accompagnement de la France dans cette voie». Sur le Sahara, pas de grandes surprises : le gouvernement socialiste français s'inscrit dans la continuité de ce qui a été décidé par la droite : soutien de Paris au Plan d'autonomie marocain comme «base sérieuse et crédible» de discussion pour parvenir à une «solution négociée dans le cadre de l'ONU». Dans la presse française, cette position du gouvernement Hollande est justifiée par «l'aide [apportée par le Maroc] à l'intervention militaire française au nord du Mali, en autorisant notamment le survol de son territoire par des avions français».
point de vue
Pouria Amirshahi, Député des Français de l'étranger Secrétaire national du parti socialiste
Coopération sur plusieurs fronts
Quelques semaines après le déplacement du premier ministre Jean-Marc Ayrault, celui de François Hollande vient confirmer l'importance stratégique du lien entre Rabat et Paris. Relation structurante d'une ambition méditerranéenne renouvelée, elle doit se traduire par des mesures concrètes dans les domaines universitaires, culturels, scientifiques et économiques. Elle devra inévitablement permettre une plus grande mobilité des personnes et en particulier des étudiants, des artistes, des chercheurs et des chefs d'entreprise. Dans le domaine économique, je suis également heureux de constater que la stratégie de «co-localisation» industrielle pour laquelle je plaide depuis de nombreuses années est une formulation désormais commune. Le lien dynamique qui existe entre nos deux pays peut aussi être utile à la consolidation d'un espace francophone qui rassemble nos cultures au Sud et au Nord. Elle est aussi utile au développement économique de l'Afrique. Enfin la visite d'Etat du président de la République doit permettre d'accompagner les sociétés civiles de nos deux pays et en particulier nos jeunesses, désormais incontournables dans la définition des politiques publiques. Elle peut aussi s'appuyer sur nos diasporas respectives - Français au Maroc et Marocains de France - souvent bi-nationales, et porteuses du dialogue permanent entre nos deux pays.
Interview
Joël Sibrac, Président de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM)
«Les entreprises françaises au Maroc se portent bien»
Les ECO : La visite du président Hollande a été précédée de la 3e édition de la Conférence d'Attijariwafa bank, portant cette année sur les «autoroutes de croissance» des échanges économiques entre la France et le Maroc. Quel a été l'intérêt de cette rencontre ?
Joël Sibrac : Ce forum a été tout à fait d'actualité, parce qu'en effet, il précède de quelques jours la visite du président François Hollande au Maroc. De même, il fait suite à la rencontre de haut niveau tenue en décembre dernier entre les deux pays. La participation importante qu'a connue cet événement témoigne de son intérêt. C'est un bon succès. Je pense aussi que les thèmes abordés ont été d'actualité. Que ce soit «le partenariat public-privé», «le Maroc comme plateforme des pays émergents», notamment en Afrique subsaharienne, en collaboration autant que possible, avec des entreprises françaises. Sur ce dernier point, nous pouvons nous appuyer sur le réseau de la Chambre française de commerce et d'industrie présente dans tous ces pays, mais aussi sur Ubifrance, qui est l'agence française pour le développement international des entreprises.
Comment se portent les entreprises françaises au Maroc ?
Nous vivons dans une période qui n'est pas forcément de crise, mais qui est tout de même difficile, avec l'impact de la crise européenne. En dehors de ce facteur conjoncturel, je dirais que les entreprises françaises se portent généralement bien au Maroc.
Quels sont les secteurs les plus dynamiques actuellement ?
Le secteur de l'automobile est bien évidement celui qui en est le plus dynamique. Il constitue un grand succès et une marque de confiance pour le Maroc, qui a vu l'implantation sur son territoire de la plus grande usine de Renault de ces dernières années. L'aéronautique connaît également un certain dynamisme. Je pense aussi, en dehors de ces deux secteurs, à l'offshoring, qui ne veut pas forcément dire les centres d'appel. Je fais référence surtout aux centres de développement informatique, avec des ingénieurs et informaticiens marocains pour la plupart. Ils sont d'un haut niveau de compétence et sont très spécialisés. En plus de ces trois grands secteurs que je viens de citer, je crois que les trois nouveaux métiers mondiaux du Maroc (chimie, métallurgie, pharmacie, ndlr) auxquels le ministère de l'Industrie veut s'attacher ont également un potentiel important.
Selon vous, quelles sont les possibilités de réussite dans ces trois grands métiers ?
Personnellement, je crois beaucoup à la réussite dans ces métiers. Il nous faut certes encore travailler dans ce sens. Lors de la conférence économique organisée par Attijariwafa bank, le ministère de l'Industrie a présenté ces différents métiers. Il a notamment été question de la chimie, qui tourne autour d'OCP et tout ce qui suit avec, comme la parachimie. La pharmacie a également été bien expliquée, ainsi que la métallurgie. Il faut juste préciser qu'on ne parle pas ici de la métallurgie lourde, mais plutôt de la métallurgie légère. À ce niveau, vu que les importations sont encore très importantes, je crois qu'il y a de la place pour une industrie de la métallurgie légère au Maroc.
Comptez-vous vous y engager en partenariat avec les entreprises marocaines ou plutôt y aller sous l'étiquette française uniquement ?
En général, nous essayons toujours de stimuler le partenariat. Maintenant, dans ce cas précis, nous avons besoin de discuter encore pour examiner les différents plans en détails. Dans ce sens, l'ambassade de France a proposé d'organiser des journées thématiques pour chaque secteur, afin de proposer aux entreprises françaises qui sont intéressées, des rencontres B to B.
Le secteur des énergies renouvelables est également en plein essor et la France n'y cache pas ses ambitions. Comment comptez-vous procéder en tant qu'acteurs économiques français ?
Il y a beaucoup d'entreprises intéressées par ce secteur. Alstom en est peut être la plus connue, mais les prétendants sont nombreux. Je dirais que dans ce secteur, les choses sont déjà en cours.
À votre avis, quelles sont les principales difficultés auxquelles les investisseurs sont confrontés dans le royaume ?
Vous savez, je suis au Maroc depuis 10 ans. Je ne dis pas que tout est parfait, mais je peux affirmer que les gens sérieux qui arrivent avec de bons projets sont généralement bien accompagnés. Notre interlocuteur au plus haut niveau, à savoir le ministère de l'Industrie, est toujours à nos côtés pour nous aider à résoudre des problèmes qui sont parfois liés à des aspects administratifs. Globalement, on peut dire que les conditions sont réunies pour parvenir au succès.
Cela dit, des problèmes spécifiques ne manquent pas, quand même ?
À ce niveau, je pense plus aux problèmes liés au foncier. Les investisseurs qui veulent s'implanter au Maroc font souvent face à cet obstacle. Nous essayerons d'y remédier en partenariat avec le ministère de l'Industrie à travers les zones industrielles. Celles-ci ont l'avantage d'offrir une structure en place et d'éviter, ou de limiter les problèmes de foncier et d'investissements liés à la location par exemple.
Les entreprises françaises font face à une rude concurrence, notamment espagnole, chinoise ou encore turque. Quelle est votre stratégie de défense ?
Cette concurrence est logique. Le Maroc est un marché ouvert, il faut que le meilleur gagne. À mon avis, c'est de bonne guerre. En tant que président de la CFCIM, j'essaie de privilégier les entreprises françaises, mais je pense que c'est une concurrence saine. Il faut faire avec !


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