La Chambre des conseillers a été le théâtre d'une série de modifications majeures apportées au projet de loi de finances 2025, après que le gouvernement a donné son feu vert à plusieurs amendements déposés par les groupes de la majorité. Parmi les mesures les plus marquantes figure la révision à la baisse du droit d'importation appliqué aux smartphones, désormais fixé à 2,5 % au lieu des 17,5 % en vigueur jusqu'ici. Cette réduction concerne l'ensemble des appareils téléphoniques intelligents, qu'ils soient importés sous forme complète, totalement démontés (CKD) ou partiellement démontés (SKD). Elle s'étend également aux autres types de téléphones destinés aux réseaux mobiles ou à d'autres systèmes de communication sans fil. Pour les groupes de la majorité, le maintien d'un taux de 17,5 % nuisait à la compétitivité du secteur structuré et contribuait, de fait, à l'essor de pratiques illégales d'importation. La baisse du taux est ainsi présentée comme un moyen de rétablir des conditions de concurrence équitables tout en limitant les circuits parallèles. Dans la même dynamique, un autre amendement proposé par la majorité a trouvé un écho favorable auprès du gouvernement : celui visant à porter le droit d'importation sur le safran à 60 % par kilogramme. Les promoteurs de cette mesure expliquent qu'elle répond à la situation préoccupante des producteurs nationaux, particulièrement dans la région de Taliouine, confrontés à l'afflux massif de safran importé, notamment d'Iran et du Pakistan. Cela, alors même que la production marocaine est jugée suffisante pour satisfaire les besoins du marché intérieur et assurer l'exportation. Les groupes de la majorité alertent par ailleurs sur un phénomène jugé problématique : une partie du safran importé serait réexportée comme un produit local, présenté comme originaire de Taliouine. L'instauration d'un droit de douane élevé est ainsi défendue comme un dispositif protecteur essentiel pour la préservation de la filière nationale. Sur un autre registre, les conseillers ont également adopté, ce jeudi et à la majorité, la première partie du projet de loi de finances 2026, lors d'une séance législative plénière consacrée à l'examen des amendements présentés. Cette validation intervient après celle de la Chambre des représentants et concerne le dernier budget à élaborer dans le cadre du mandat gouvernemental actuel. Le texte a reçu l'aval de 38 conseillers, tandis que 12 s'y sont opposés et que 7 se sont abstenus, dans une séance marquée par une large absence des parlementaires. Au total, le gouvernement a donné son accord à 72 amendements sur les 227 déposés par les groupes et groupements parlementaires au sein de la Chambre des conseillers concernant le budget 2026. Ce chiffre contraste avec celui enregistré à la Chambre des représentants, où seuls 30 amendements sur les 350 proposés avaient été retenus.