La Fondation marocaine pour l'éducation financière vient de dévoiler sa stratégie nationale de l'éducation financière et son plan d'action pour la période 2013-2015. L'éducation financière, composante majeure de l'inclusion financière et de la protection des consommateurs, prend une dimension de plus en plus importante à l'échelle internationale. Au Maroc, un ensemble d'initiatives individuelles a été lancé en particulier par les régulateurs du secteur financier et les pouvoirs publics. Néanmoins, la capitalisation sur les expériences en matière de gouvernance de l'éducation financière tend vers la création de structures spécifiques chargées de mettre en œuvre les stratégies nationales qui visent l'unification des efforts et leur consolidation dans un cadre plus global, pour une plus grande efficience des programmes établis auprès des populations visées. C'est dans ce cadre qu'intervient la création de la Fondation marocaine de l'éducation financière. La stratégie nationale de l'éducation financière, elle, a été définie en tenant compte d'un premier diagnostic des besoins et de la cartographie des initiatives existantes en matière d'éducation financière, ainsi que de meilleures pratiques observées. Ce sont ainsi 6 MDH qui seront mobilisés pour la concrétisation du plan d'action triennal 2013-2015 de la fondation marocaine, lequel s'articule autour de deux principaux axes, à savoir «la mise en place de programmes de sensibilisation et d'éducation financière qui soient adaptés aux différents segments de la population et le développement des compétences de la population pour l'acquisition de capacités à assumer les décisions et les risques financiers», explique-t-on auprès de Bank Al-Maghrib (BAM). L'école, meilleur lieu pour l'éducation financière La Fondation entend accorder une importance particulière aux enfants et aux jeunes. Cette dernière a dressé tout un programme de formation pour vulgariser les services financiers auprès de cette catégorie dans le but d'encourager le recours aux services financiers avec des comportements responsables dans le futur. «Cette action s'appuiera sur le système académique, bénéficiant ainsi d'une couverture territoriale optimale et de ressources pédagogiques d'ores et déjà mises en place», soulignent les responsables de la Banque centrale. Elle portera sur deux volets, à savoir l'organisation d'actions ponctuelles de sensibilisation à l'éducation financière pour les jeunes dans le cadre des activités parascolaires. Il est utile de préciser que la seconde édition des «Journées de la finance» pour les enfants et les jeunes, qui se sont déroulées du 18 au 22 mars dernier, était initialement prévue pour une cible de 50.000 élèves. En revanche, les activités organisées dans le cadre de cette édition ont profité à plus de 57.000 bénéficiaires dans 16 régions du royaume. Outre les activités parascolaires, la fondation prévoit l'intégration de l'éducation financière dans le cursus scolaire, en collaboration avec le ministère de l'Education nationale. Il s'agit certes d'un volet très ambitieux. Toutefois, il ne fera pas l'objet d'examens de fin d'année. La Fondation entend à cet effet mettre à la disposition du ministère les cadres d'apprentissage adéquats ainsi que les modules d'éducation financière puis accompagner la formation des formateurs. Pour ce qui est du second axe, «l'accent sera mis sur l'amélioration des connaissances de la population par rapport aux produits et risques financiers», précisent les responsables de Bank Al-Maghrib. Pour ce faire, la Fondation entend promouvoir le rôle des institutions financières dans l'éducation financière en vue de l'inscrire pleinement dans leurs principes de gouvernance vis-à-vis de leurs clientèles. En outre, elle déploiera un large dispositif d'information en s'appuyant sur les médias afin de favoriser la compréhension des mécanismes de fonctionnement des produits et services financiers et améliorer les connaissances financières des populations pour mieux appréhender les risques inhérents aux produits financiers. La PME également visée Les programmes de sensibilisation s'adresseront également à la très petite et moyenne entreprise (TPE/PME). À cet égard, la Fondation apportera sa contribution et son appui en matière d'éducation financière aux actions initiées par les différents acteurs qui soutiennent cette catégorie d'entreprises. Comme toute organisation, la Fondation est également appelée à s'ouvrir sur son environnement local et international pour réaliser ses objectifs. Son plan stratégique accorde ainsi un intérêt particulier à la coopération nationale et internationale en matière d'éducation financière. À cet effet, «la Fondation concevra un cadre de coopération avec l'université qui se déclinera en cycles de conférences et en programmes de soutien à la recherche», précise-t-on encore auprès de BAM. Il est à préciser que la Fondation marocaine pour l'éducation financière s'attèlera à conclure des cadres de partenariat avec les institutions nationales et internationales impliquées dans la promotion de l'éducation financière. Une association d'acteurs publics et privés La Fondation marocaine pour l'éducation financière est une association à but non lucratif qui réunit des acteurs privés et publics, dont Bank Al-Maghrib, le ministère de l'Education nationale et celui de l'Economie et des finances, la Bourse de Casablanca, la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM), le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). La création de cette fondation vise à assurer la mise en œuvre de la stratégie nationale d'éducation financière. La Fondation s'attache d'abord à promouvoir les principes et les bonnes pratiques relatifs à la sensibilisation, elle s'attèlera ainsi à encourager les campagnes nationales en vue d'améliorer les connaissances des risques financiers et des moyens pour s'en prémunir. Le Conseil de la Fondation marocaine pour l'éducation financière a tenu sa première réunion à Rabat le 19 mars dernier.