Pharmacie : Un nouveau chapitre pour la FMIIP    Botola Pro D1 / J3 : Désignation des arbitres    Botola Pro D2 / J1 : Le programme et les arbitres de la journée d'ouverture (25-26)    Hammouchi en visite de travail aux Emirats Arabes Unis    Maroc-Russie: Examen à Montréal des moyens de renforcer la connectivité entre les deux pays    Antidopage : Une nouvelle convention d'enquêtes et d'investigations entre en vigueur    Le congressman Joe Wilson qualifie le Polisario d'organisation terroriste et rappelle un projet de loi dans ce sens soumis au Congrès    La réunion annuelle de l'AG de l'ONU, l'occasion de mettre en avant la vision du Maroc    A l'ONU, le roi Felipe VI douche les espoirs du Polisario    Les futures gares à Casablanca, de véritables catalyseurs du développement de la métropole    Emplois, croissance et négociations avec l'UE : Les points clés du briefing de Bank Al-Maghrib    France : Samira Sitaïl et ses homologues arabes visitent la mission de Palestine à Paris    Sahara : Le Maroc récolte le soutien de trois pays du Pacifique courtisés depuis 2012    Sahara : La MINURSO va fermer deux points d'observations à l'Est du Mur des Sables    La Papouasie-Nouvelle-Guinée réaffirme son soutien à la marocanité du Sahara    En la ONU, el rey Felipe VI enfría las esperanzas del Polisario    Le temps qu'il fera ce jeudi 25 septembre 2025    Empleos, crecimiento y negociaciones con la UE: Los puntos clave del informe de Bank Al-Maghrib    ¿Cómo responde la flotilla Sumud a los ataques y amenazas de Israel [Entrevista]?    J-Lioum, ici et maintenant, la jeunesse au cœur de la nouvelle saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français du Maroc    Tournée promotionnelle "CAN Maroc 2025": La CAF présente à Kigali le Trophée de la Coupe d'Afrique    Palestine : Qu'en est-il de la concrétisation de l'Etat de Palestine ?    Nucléaire iranien : Téhéran refuse de négocier avec Washington    COSUMAR : Changement de cap à la direction générale, Imad GHAMMAD prend les rênes    Marché du travail : La recette de l'IRES pour sortir de l'impasse de l'emploi    Chichaoua : Cinq personnes mortes asphyxiées lors du nettoyage d'une fosse septique    Allemagne : 144 drones détectés au-dessus des aéroports depuis le début de l'année    Art contemporain : Mahi Binebine entre au Smithsonian et au Pérez Art Museum Miami    Cinéma : Calle Malaga de Maryam Touzani représentera le Maroc aux Oscars 2026    Emploi: Sekkouri participe à la 1ère réunion du Conseil exécutif du Centre du travail de l'OCI    Info en images. Fête du Cinéma: 60.000 spectateurs seulement, le grand écran en quête de son public    Mounia Laassiri : Parcours d'exception d'une physicienne marocaine récompensée par l'Unesco    Températures prévues pour le jeudi 25 septembre 2025    Chikungunya : 570 cas autochtones recensés en France    Le père d'Elon Musk visé par des accusations d'abus sexuels sur ses enfants    Fusillade dans un centre ICE au Texas : plusieurs morts et blessés    Gérone : La presse espagnole sous le charme de Ounahi après son but contre l'Athletic Bilbao    La FIFA engage des pourparlers avec la Conmebol pour porter à soixante-quatre équipes le Mondial 2030 organisé par l'Espagne, le Portugal et le Maroc    Casablanca : restrictions de circulation pour le 10KM International by WeCasablanca    Des experts de l'ONU appellent la FIFA et l'UEFA à suspendre Israël    Environnement : Le CESE présente son avis sur l'impact du mécanisme carbone européen sur le Maroc    Monnaies digitales. Priorité à un cadre légal selon Bank Al-Maghrib    Sahara. Le patronat mexicain soutient le Maroc    Ouganda : Museveni candidat à la présidentielle    RETRO-VERSO : Bâtiment Lahrizi, témoin de l'âge d'or architectural de Casablanca    Les 11èmes Rencontres Chorégraphiques de Casablanca, du 1er au 5 octobre 2025    23rd L'Boulevard packs in 40,000+ visitors in four days    Dislog Group partenaire du Casa Music Show et du Casa Fashion Show    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La Guerre en Ukraine : quels impacts sur les marchés des matières premières énergétiques et non énergétiques ?
Publié dans Les ECO le 15 - 06 - 2023


Professeur de finance,
& Dr Amir Hasnaoui
Professeur et directeur du pôle finance chez Excelia Business School
Le 24 février 2022, peu après la reprise économique post-crise covid-19, la Russie a envahi l'Ukraine. Cet évènement a provoqué un choc majeur dans l'ensemble des marchés de matières premières. Les deux belligérants étant d'importants exportateurs de plusieurs matières premières énergétiques et non énergétiques, le déclenchement de cette guerre – toujours en cours -, a considérablement perturbé les chaînes d'approvisionnement, notamment en termes de production et de vente. Ainsi, pendant que la volatilité des prix de certaines matières premières (le charbon, le nickel et le blé) atteignait un sommet en février et mars 2022, les prix des matières premières agricoles culminaient à des niveaux jamais atteints depuis la crise économique mondiale de la finance en 2008.
Ce choc a eu des conséquences inflationnistes, entraînant l'érosion du pouvoir d'achat des ménages. À titre d'exemple, selon l'INSEE, le taux d'inflation en France (mesuré par le glissement annuel par rapport au même mois de l'année 2021 de l'indice des prix à la consommation) a été de 6,2% en octobre 2022 . Cette hausse s'explique principalement par l'accélération des prix des produits alimentaires (+12% en octobre dernier en glissement annuel), de l'énergie (+19,1%) et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés (+4,2%).
Risque géopolitique
La Banque mondiale rappelle que les pénuries et l'inflation, surtout alimentaires, ont un impact négatif sur les ménages les plus pauvres et pourraient accentuer les inégalités socio-économiques. Mais il ne faut pas attribuer l'intégralité de cette inflation au seul risque géopolitique. En effet, les marchés des matières premières ont déjà été tendus sous l'effet d'une forte reprise de la demande après la pandémie.
Selon les statistiques de la Banque mondiale, les indices des prix énergétiques et non énergétiques ont augmenté, respectivement, de 50 % et 40 % entre janvier 2020 et décembre 2021, puis de 34% et 13% entre janvier et mars 2022. À court terme, plusieurs études ont montré que la demande de produits pétroliers (l'essence et le diesel) est très inélastique aux prix. Ainsi, en réaction à cette hausse, les réponses ponctuelles des décideurs politiques, cherchant à soulager les consommateurs, sont passées principalement par le déstockage (exemple : la libération des stocks de pétrole des réserves stratégiques nationales pour atténuer la pénurie), les subventions et la baisse des taxes.
Selon une analyse plutôt ultralibérale, ces remèdes sont non seulement inefficaces, mais risquent d'aggraver les pénuries d'approvisionnement. L'impact de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat des ménages peut être atténué par des mesures plus ciblées, telles que les transferts monétaires en faveur des ménages à faibles revenus.
Au-delà de ces conséquences inflationnistes, les perturbations dans l'approvisionnement en matières premières ont affecté le fonctionnement d'un large éventail d'industries (industrie alimentaire, construction, pétrochimie et transport). Aussi, ils ont suscité des inquiétudes quant à la sécurité énergétique et alimentaire, pour les pays développés, mais aussi (et surtout) pour les plus pauvres.
Avant la guerre, les Etats européens importaient une part substantielle de leur charbon (40%), gaz naturel (35%) et pétrole brut (20%) de Russie. C'est une dépendance à double sens puisque ce pays dépendait aussi de l'Europe pour ses exportations. En matière de sécurité alimentaire, les nations développées, comme les grandes économies émergentes, étant elles-mêmes de grands producteurs de produits agricoles, ont été épargnées, ce qui n'a pas été le cas des économies les plus fragiles, celles-ci étant beaucoup moins autonomes. Dépendant fortement des approvisionnements en provenance de Russie et de l'Ukraine, ils sont aussi mécaniquement plus sensibles aux conséquences de la guerre. C'est ainsi que, selon un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (2022), de nombreux pays en développement risquent de connaître, dans un futur très proche, famine et malnutrition.
Chocs successifs
Pour mieux comprendre les conséquences à long terme de la guerre en Ukraine et prévoir la dynamique des marchés, il est pertinent de comparer la crise actuelle avec des chocs antérieurs. Sur la période contemporaine, le marché pétrolier a connu quatre fortes hausses de prix : la première en 1973 (premier choc pétrolier), la deuxième en 1979 (second choc pétrolier), la troisième au début des années 2000 – en raison de la forte demande énergétique des grands pays émergents -, et la quatrième en 2008 (crise économique mondiale). Quant aux matières premières agricoles, deux augmentations majeures des prix ont eu lieu au cours du dernier demi-siècle : la première sur la période 1972-1974 et la seconde dans les années 2000. La réaction des politiques aux chocs ainsi que celle des marchés aux politiques et aux chocs méritent une investigation rigoureuse.
D'une part, pour comprendre les similitudes et les différences entre l'impact de cette crise sur les marchés et les chocs antérieurs et, d'autre part, pour faire un inventaire des différentes politiques déployées auparavant (particulièrement celles ayant fait leurs preuves). Quelle que soit la crise, le constat reste le même : la flambée des prix des matières premières est accompagnée de conséquences négatives sur les ménages. Cette problématique est complexe, riche et intéressante. En effet, dans la majorité des cas, les éléments de réponse reposent principalement sur des considérations financières et de fonctionnement des marchés. Ne serait-il pas intéressant de s'intéresser davantage à l'agriculture raisonnée, à la transition énergétique, à l'abandon des combustibles fossiles, etc. comme pistes alternatives pour amortir ces chocs et apporter une solution durable ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.