Depuis plusieurs semaines, des dizaines de familles marocaines vivent dans une angoisse et une attente insoutenables après la disparition d'un canot de migration irrégulière transportant un groupe de jeunes Marocains, parti des côtes de Boujdour le mercredi 16 octobre 2025, en direction des îles Canaries. Dans un appel bouleversant adressé à l'opinion publique, aux médias, aux associations de défense des droits humains, aux organisations humanitaires ainsi qu'aux autorités marocaines et espagnoles, les familles des disparus expliquent que le canot pneumatique, à bord duquel se trouvaient 47 personnes — dont une femme et une fillette mineure —, a perdu tout contact dès le moment du départ. Depuis lors, elles n'ont reçu aucune information officielle sur le sort de leurs proches. « Mon fils, Aymen Machrouhi, âgé de 17 ans, est parti le 16 octobre entre Boujdour et Dakhla, et depuis ce jour, nous n'avons plus aucune nouvelle de lui », confie Fatima Mrizig, mère de l'un des disparus et coordinatrice des familles, la voix étranglée par l'émotion. Elle ajoute, dans une déclaration à Hespress : « Tout ce que nous demandons, c'est que l'on recherche nos enfants à tout prix et que l'on nous informe, qu'ils soient vivants ou décédés. On nous dit que 51 personnes auraient pris place sur le même bateau, mais jusqu'à aujourd'hui, nous ignorons toujours leur sort ». Les familles décrivent une détresse profonde : « Nous vivons dans une inquiétude constante et une souffrance psychologique insupportable depuis la disparition de nos enfants. Ces derniers jours, nous avons reçu des informations contradictoires indiquant que le canot aurait été secouru neuf jours après son départ, et que les passagers auraient été transférés à l'hôpital puis dans des centres de sécurité pour enquête. Mais aucune autorité officielle n'a confirmé ces informations, et aucun contact n'a été établi avec nos proches, ce qui nous plonge dans un tourbillon de douleur, de rumeurs et de confusion ». Face à cette situation dramatique, les familles réclament l'ouverture immédiate d'une enquête officielle pour déterminer le sort du bateau et de ses occupants, ainsi que la publication d'un communiqué officiel des autorités espagnoles et marocaines concernant le statut des migrants. Elles demandent également à pouvoir entrer en contact avec leurs enfants et appellent à l'intervention urgente des organisations humanitaires et des associations de défense des droits humains afin de suivre le dossier et d'accompagner les familles dans leur détresse. Leur appel se conclut par un cri du cœur : « Ayez pitié de nous et des mères qui pleurent nuit et jour, ayez pitié des enfants qui attendent leurs pères... Nous demandons à chacun de diffuser cet appel accompagné des photos des disparus. Votre partage peut sauver une vie ou apaiser le cœur d'une famille qui attend un signe. Nous exhortons toute personne qui ressent encore son humanité à relayer ce message le plus largement possible ».