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Paris 2024. Nawal El Moutawakel : "Se retrouver parmi les10.500 athlètes olympiques, c'est un grand mérite"
Publié dans Les ECO le 02 - 08 - 2024


Vice-présidente du Comité international olympique
40 ans après être entrée par la grande porte dans l'histoire olympique, Nawal Moutawakel n'a toujours pas fini d'écrire sa légende. Retraitée des pistes d'athlétisme, celle qui a apporté au Maroc sa toute première médaille d'or olympique milite depuis 25 ans au sein du Comité international olympique au sein duquel elle vient d'être réélue pour un second mandat de vice-présidente. En exclusivité, elle livre sa vision sur l'évolution des Jeux, et les chances des athlètes marocains à Paris, entre autres sujets.
Vous venez d'être plébiscitée pour un second mandat de vice-présidente du CIO. Comment avez-vous accueilli cela ?
Bien sûr, c'est un honneur pour le Maroc, pour moi-même, pour la femme, pour tous les athlètes du monde qui ont concouru, et qui par la suite ont décidé de suivre ce chemin. D'abord, cela démontre une confiance renouvelée de la part des membres du comité international olympique, mes collègues, qui ont évalué le travail qui a été effectué au cours des années pour appuyer ma candidature, et je suis satisfaite parce que le score obtenu est bien au-delà d'honorable : plus de 60 voix sur 90.
Quel regard portez-vous sur tout le chemin parcouru au sein du Comité international olympique ?
Mon aventure au sein du CIO remonte à plus de 25 ans, mais avec le mouvement olympique, c'est une relation de 40 ans ! Cela fait quatre décennies que je fais preuve d'abnégation, de volonté, de passion, de détermination d'aller de l'avant, de faire évoluer les choses, de repousser les limites pour permettre une autoroute d'opportunités à toute la génération future pour qu'elle croie en elle-même, qu'elle puisse changer les choses.
Justement, nous constatons que l'une des évolutions majeures a été la place toujours plus importante accordée à la gent féminine…
En effet. Nous constatons par exemple pour la première fois de l'histoire du mouvement olympique, nous avons des Jeux avec 50% de femmes et 50% d'hommes. Cette opportunité a été possible grâce au CIO qui a cru au rôle de la femme et qui a choisi l'étape de Paris, la ville du baron Pierre de Coubertin qui est le fondateur des Jeux olympiques modernes. Il y a 100 ans, il disait que la présence de la femme dans le sport et le mouvement olympique était une chose inappropriée et inacceptable. Pour lui, la femme n'avait pas sa place dans un stade. Aujourd'hui, c'est elle qui fait le show et bat des records qui, avant, étaient battus par des hommes. C'est une satisfaction qui n'a pas de prix.
Quelles seront les priorités de ce nouveau mandat que vous allez débuter ?
J'espère pendant ce mandat de quatre ans (2024-2028) essayer, en totale collaboration avec toutes les parties prenantes, continuer à faire bouger les choses, lutter contre le dopage, militer pour une meilleure représentativité féminine, mais aussi lutter contre le sport illégal.
Les Jeux olympiques sont un évènement complexe pour lequel la solidarité et l'adhésion de tout le monde sont nécessaires pour perpétuer cet évènement qui fait rêver la planète. Pendant deux semaines, le monde n'aura d'yeux que pour les athlètes qui représentent le cœur et l'âme de notre mouvement.
Le Maroc a enregistré pour ces jeux un nombre important de sportifs…
J'aimerais justement saisir cette opportunité pour souhaiter bonne chance à nos athlètes marocains qui pour la première fois représentaient le Maroc dans 19 disciplines. J'espère les voir brandir haut le drapeau du Maroc et faire retentir l'hymne marocain.
Ces athlètes pour qui toutes les conditions ont été réunies dans un village olympique fantastique vont concourir dans des sites emblématiques autour de la Tour Eiffel, du Trocadero au Champ-de-Mars, en passant par Versailles.
Ces lieux vont non seulement illuminer la ville, mais les Jeux dans leur ensemble. Les autorités locales ont travaillé d'arrache-pied 7 ans durant. J'aimerais également saluer Tony Estanguet qui est à la tête de ce comité d'organisation ainsi que ses équipes qui vont nous offrir des Jeux exceptionnels.
De par votre immense expérience olympique, et la légende que vous incarnez, que dites-vous aux athlètes avant qu'ils se lancent dans une compétition comme les JO ?
Tout a été dit par leurs entraîneurs, leur entourage et toute l'équipe technique qui les accompagne. Là, la responsabilité leur incombe. En allant sur le ring, ou la piste, juste avant le coup d'envoi, ils seront face à eux-mêmes, face à l'adversaire, qui est le chrono pour les athlètes, ou le vis-à-vis dans le cas des boxeurs...
À cet instant, c'est leur moment d'exceller, de se remémorer tous les conseils et l'encadrement prodigué depuis de nombreuses années. Si j'avais quelque chose à leur dire, ce serait de rester solide face à tous les défis qui se présentent, et face à la pression, parce qu'ils sont dans un village olympique au milieu d'athlètes qui sont tous des champions.
En effet se retrouver parmi les 10.500 athlètes olympiques, sur les millions que compte la planète, c'est un grand mérite. La prochaine étape c'est se frayer un chemin vers la finale. Et une fois en finale, chacun a envie d'arracher cette médaille d'or. Cette quête s'accompagne souvent de cauchemars la veille, de perte d'appétit, de stress permanent, de doute... C'est là que le QI, la motivation et la valeur ajoutée de chaque athlète fait la différence.
Quid des chances de médailles pour nos athlètes à ces Jeux ?
Ils ont été bien préparés par leurs fédérations respectives, et par le ministère de tutelle. Qui a financé toute leur préparation. Il ne faut pas oublier qu'un athlète d'un jour c'est une préparation de toujours. Nous ne voyons que le résultat final. Par exemple, ma course, elle n'a duré que 54 secondes. Mais ce sont des dizaines, des centaines, des milliers d'heures où l'athlète ne connaît pas ce qu'est le répit parce qu'il n'y a que l'entraînement qui compte. Les Jeux olympiques c'est tous les quatre ans. On ne peut pas rattraper ces quatre années. Donc le rendement d'un athlète de 26 ans ne sera pas le même que celui d'un athlète de 30 ans.
Verrons-nous bientôt d'autres athlètes marocains marcher sur vos traces et s'impliquer autant au sein du Comité ?
Mon élection à la vice-présidence est un clin d'œil à nos athlètes pour leur dire «yes you can». C'est en tout cas pour moi une belle aventure olympique et humaine que je souhaite à chaque athlète de cette délégation. Je suis vraiment reconnaissante envers toutes les parties qui m'ont accompagnée. Je crois au destin, mais je crois énormément aussi au destin, au travail, et en la résilience. C'est important. On échoue, on se relève, et on continue.
Le chemin de Nawal El Moutawakel n'a pas été un long fleuve tranquille. C'est une mission constante. Les moments inoubliables que j'ai traversés, et les conversations que j'ai eues, m'ont poussée à aller de l'avant, à continuer à servir le sport, à servir le mouvement olympique qui m'a tellement donné, qui m'a ouvert une autoroute d'opportunités. Et travailler avec mes collègues tout au long de ces années a été une expérience enrichissante. En réfléchissant à toutes ces années qui ont été des années transformatrices dans toutes les commissions au sein desquelles j'ai milité, j'ai été émerveillée par toutes les connaissances inestimables que j'ai acquises.
Au départ, il y a 25 ans, je n'avais pas tous les éléments que j'ai aujourd'hui entre les mains. Ce sont ces expériences qui ont renforcé mon engagement à comprendre ce pouvoir magique du sport qui favorise l'unité et l'excellence à tous les niveaux. Ces Jeux, j'en suis convaincue, vont faire surgir d'autres éléments qui vont nous accompagner pour exceller davantage dans ce mouvement qui fait rêver.
La technologie prend une place de plus en plus importante dans le sport. Quel regard portez-vous dessus ?
C'est l'avenir de la planète. Elle va faire évoluer notre vision sur plusieurs plans. Le Maroc, qui va abriter le Mondial en 2030, va devoir faire face à tout cela et s'adapter à tout ce qui touche à l'opérationnalité de ce type d'évènement planétaire. Aujourd'hui, on constate une digitalisation de plus en plus poussée, qui fait qu'on a plus à traiter des documents qui pèsent lourd.
Quid des autres enjeux qui pèsent sur le sport moderne ?
Nous n'oublions pas tous ces défis liés à la gouvernance. On a vu comment plusieurs fédérations mondiales ont mal géré leurs dossiers. Il y a aussi les conflits géopolitiques qui ont un impact sur l'unité du sport. Le sport est quelque chose de fédérateur qui répond à pas mal de choses, et j'espère que durant ces Jeux, nous allons pouvoir ressentir ce grand pouvoir du sport, à l'image du parcours de la flamme olympique en France qui a fédéré tous les Français dès son arrivée en mars.
Hicham Bennani et Darryl Ngomo / Les Inspirations ECO


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