Afin de l'accompagner dans plusieurs axes d'intervention de sa nouvelle feuille de route pour 2025-2030, le ministère de l'Industrie et du Commerce a lancé un marché de 4,9 MDH visant à l'assister sur le plan technique et stratégique. Il est question, à cet effet, de mettre à la disposition du ministère une équipe d'experts pluridisciplinaires. Alors que la part du secteur agricole dans l'économie nationale se réduit d'année en année, l'industrie s'impose comme un élément central. En 2024, elle représente en effet 27% du PIB national et ambitionne de doubler cette contribution à l'horizon 2035. Après le Plan Emergence (2005-2009), le Pacte national pour l'émergence (2009-2014), le Plan d'accélération industrielle (2014-2020) et le Plan de relance industrielle (2021-2023), le ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC) s'apprête à lancer sa nouvelle stratégie industrielle couvrant la période 2025-2030. C'est ainsi que le département de Ryad Mezzour a lancé un marché visant à l'assister sur le plan technique et stratégique. D'un montant de 4,9 MDH, il porte sur le développement des secteurs industriels conformément aux orientations et aux priorités définies par la lettre royale adressée aux participants de la Journée nationale de l'industrie (JNI), organisée le 29 mars 2023 à Casablanca. L'objectif de cette consultation est de mettre à la disposition du ministère une équipe d'experts pluridisciplinaires capables de l'accompagner dans plusieurs axes d'intervention de cette feuille de route, sur les plans technique et stratégique. Développer Les écosystèmes industriels Il s'agit notamment du développement et du renforcement des écosystèmes industriels, tout en favorisant l'intégration locale. Il est aussi question de répondre aux besoins spécifiques des projets industriels, notamment dans le cadre des écosystèmes industriels et de l'élaboration d'une banque de projets d'innovation technologique. Celle-ci est à développer dans le cadre du renforcement des chaînes de valeur et de la mise en place d'un programme dédié à la promotion de la décarbonation et de l'efficacité hydrique dans divers écosystèmes industriels. À cela s'ajoute une assistance technique des services déconcentrés du MIC pour une meilleure déclinaison des domaines précités au niveau régional. La nouvelle feuille de route a fait l'objet d'une tournée dans le cadre d'une concertation avec les 12 régions du pays. D'autres rencontres se sont par ailleurs tenues avec des acteurs publics et privés. Quant aux enjeux de cette stratégie, ils ont été au cœur des discussions de la seconde édition de la JNI, qui s'est tenue le 16 octobre 2024 à Benguérir. Renforcer la souveraineté industrielle À noter que cette rencontre a été couronnée par la publication du White Paper de cette deuxième édition par la CGEM. Le document livre une série de recommandations destinées à renforcer la souveraineté industrielle du pays à travers la réduction de la dépendance aux importations de matières premières. Il est articulé autour de sept axes stratégiques : le renforcement des infrastructures et des écosystèmes industriels, l'innovation et la digitalisation, la transition énergétique et l'économie circulaire, la simplification de l'environnement des affaires, l'ancrage territorial et l'inclusion régionale. Aujourd'hui, l'industrie pèse pour 12% des emplois du Maroc avec 13.000 entreprises et environ 1,3 million d'emplois. Sur les dix dernières années, tous les secteurs industriels ont connu une dynamique de création d'emplois. Ainsi, entre 2013 et 2023, ce sont près de 400.000 emplois formels nets qui ont été générés. Ces emplois ont été portés par toutes les filières et en particulier l'Automobile, le Textile et l'Agroalimentaire. Notons qu'un emploi dans l'industrie génère indirectement entre 1 et quatre emplois de manière indirecte. La réduction de l'inactivité et du chômage au Maroc passe donc nécessairement par l'Industrie. Les entreprises industrielles génèrent un chiffre d'affaires de 816 MMDH, dont 370 milliards à l'export. La diversité sectorielle du tissu industriel marocain comprend aussi bien des grandes entreprises que des PME, lesquelles constituent le socle de la chaîne de valeur et favorisent la résilience économique du pays. Yassine Saber / Les Inspirations ECO
