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Mustafa Chehhar : ''Les offres de financement du CAM sont adaptées aux besoins de chaque maillon de chaque chaîne de valeur agricole''
Publié dans Les ECO le 21 - 04 - 2025

Directeur général adjoint en charge de la Mission de Service public auprès du groupe Crédit agricole du Maroc (CAM)
Mustafa Chehhar, directeur général adjoint en charge de la mission de service public auprès du groupe Crédit agricole du Maroc revient sur l'importance du financement en tant de moteur essentiel de transformation pour les zones rurales. Il évoque aussi l'apport du groupe à travers son dispositif intégré de soutien et d'appui aux agriculteurs.
Le financement est souvent cité comme un moteur essentiel de la transformation rurale. Comment le CAM adapte-t-il ses offres de financement pour répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs et des acteurs de l'économie rurale ?
La contribution du Crédit Agricole du Maroc a été fondamentale pour le développement des secteurs agricole et agro-industriel et des activités économiques en milieu rural. Le CAM est également une banque universelle qui finance tous les autres secteurs économiques du pays. Il a fondé un dispositif de financement qui permet de servir toutes les catégories d'agriculteurs et de porteurs de projet en milieu rural, y compris ceux qui sont exclus des systèmes de financement classiques à cause de leur vulnérabilité et/ou de l'absence de garanties réelles.
Ce dispositif global et inclusif est porté par des structures dédiées faisant du CAM une banque universelle investie d'une mission de service public et disposant de plusieurs filiales spécialisées : Banque classique, Méso-finance, Micro finance, Leasing, Factoring, Finance participative, banque d'affaires, Etablissement de paiement….
L'objectif est de répondre aux besoins financiers de toutes les catégories d'opérateurs et de toutes les activités économiques au niveau de l'ensemble du territoire national. Les offres de financement du CAM sont adaptées aux besoins de chaque maillon de chaque chaîne de valeur agricole allant de l'agrofourniture et l'agro-service, à la production, la transformation et la commercialisation au niveau national comme à l'export.
En plus d'une ingénierie financière adaptée à chaque projet, la banque, riche de sa grande expertise du terrain, accompagne ses clients par le conseil technique afin de sécuriser le projet et lui donner toutes les chances de réussite. Il faut savoir que, grâce à ce dispositif, le Crédit Agricole du Maroc est la banque qui intervient le plus dans le financement du secteur agricole, de l'agro-industrie et du monde rural.
Le CAM finance à lui seul 85% de l'ensemble des crédits octroyés par le système bancaire national au secteur agricole. Pour nous, tout projet viable est finançable quel que soit sa taille, du moment qu'il présente une rentabilité et qu'il répond à une logique entrepreneuriale et marchande et donc créatrice de richesse.
Les épisodes successifs de sécheresse sont une préoccupation majeure au Maroc. Comment le Crédit Agricole adapte-t-il ses produits et services pour aider les agriculteurs à faire face à ce défi, et quelles solutions proposez-vous pour promouvoir une agriculture plus résiliente ?
Effectivement, depuis 1980, notre pays a connu plusieurs épisodes de sécheresse, mais celle constatée ces sept dernières années est assez particulière par sa sévérité et sa fréquence. Ses conséquences néfastes se sont cumulées à celles de la Covid-19, à la flambée des prix des intrants et des matières premières agricoles et aux faibles niveaux de remplissage des barrages qui ne permettent plus aux périmètres irrigués d'assurer leur rôle de filet de sécurité comme dans le passé.
Le changement climatique est «bien installé» avec ses évènements extrêmes en matière de rareté des précipitations, de températures anormales, d'inondations.... Face à cette situation, le CAM intensifie ses interventions à travers la banque classique et ses filiales dédiées au financement de l'agriculture et du monde rural afin de répondre à l'ensemble des segments de la clientèle par des offres adaptées.
Pendant ces périodes difficiles, en plus de la poursuite de nos financements classiques aux différents opérateurs des chaînes de valeur agricoles, nous déployons un dispositif global et intégré de soutien et d'appui aux agriculteurs
Quelles sont les grandes lignes de ce dispositif ?
Ce dispositif global et intégré de soutien et d'appui aux agriculteurs est basé sur cinq axes. Tout d'abord, il s'agit de réorienter les financements en donnant la priorité aux trois principales activités, notamment l'installation des cultures printanières qui permettront de compenser les revenus des agriculteurs dans les régions concernées, le maintien et la bonne conduite des élevages et l'entretien continu de l'arboriculture afin de sauvegarder la production fruitière de la prochaine saison. Il est question aussi d'accompagner les agriculteurs dans la mise en place des techniques d'économie d'eau, les systèmes d'irrigation d'appoint dans les zones favorables et de mettre en place les offres de financement compétitives et nécessaires à la transition verte de l'agriculture et de l'agro-industrie.
Outre l'accompagnement des exportateurs des fruits et légumes, il s'agit aussi d'octroyer des lignes de financement aux importateurs de céréales, des oléagineux, génisses laitières, taurillons et ovins, ainsi que des aliments de bétail, afin de sécuriser l'approvisionnement du marché national et d'accroître l'offre en ces produits, mais, aussi, d'accorder des facilités de paiement aux agriculteurs, au cas par cas, afin de les réinsérer dans les circuits de financement du CAM.
Les petits agriculteurs constituent une part importante de l'économie rurale marocaine, mais ils rencontrent souvent des difficultés d'accès au financement. Quelles sont les initiatives spécifiques mises en place par le Crédit Agricole du Maroc pour cibler et accompagner ces petits agriculteurs ?
Le tissu agricole national est très fragmenté : 75% des agriculteurs ont des exploitations ayant des superficies réduites : moins ou égale à 5 ha, et chaque exploitation est répartie en moyenne sur 6 parcelles. 80% des exploitations agricoles dépendent directement des précipitations pluviométriques de plus en plus aléatoires. Ces données structurelles posent de vrais défis aux agriculteurs et à tous les partenaires de l'écosystème agricole et rural de notre pays.
Le financement est un levier essentiel pour la modernisation des itinéraires techniques, l'application de pratiques agricoles durables et, par conséquent, l'amélioration des rendements et des revenus des agriculteurs et des éleveurs. Comme je l'ai cité plus haut, le Crédit Agricole du Maroc a mis en place un dispositif intégré qui permet de répondre à toutes les catégories de producteurs sans aucune exclusion, via des canaux de financement adaptés.
La banque dispose, notamment, d'une filiale spécifique, Tamwil El Fellah, unique en son genre de par le monde, qui adresse les problématiques de financement de ces agriculteurs et prend en compte leurs spécificités, en particulier l'absence de garanties réelles permettant ainsi de les inclure dans le cercle vertueux de la production et de la création de valeur.
De surcroît, nous accordons également un intérêt particulier à l'encadrement et à l'appui non financier et déployons des programmes de formation, d'éducation financière, d'augmentation des capacités de gestion... afin d'outiller au mieux ces agriculteurs et de les aider à mieux gérer leurs exploitations d'un point de vue aussi bien technique que financier.
Sur ce volet, nous veillons à collaborer de manière très rapprochée avec les services du ministère de l'Agriculture, tels que l'ONCA, l'ADA et les structures régionales, afin de faire jouer la synergie entre nos institutions au bénéfice de l'agriculteur.
Comment le Crédit Agricole du Maroc travaille-t-il avec les coopératives agricoles et les organisations professionnelles pour faciliter l'accès au financement des petits agriculteurs ?
Les expériences en matière de développement agricole et rural dans plusieurs pays, notamment en Chine, Inde, Turquie et certains pays d'Amérique Latine, ont démontré que le regroupement des agriculteurs dans des entités structurées (coopératives, associations, unions des coopératives, GIE...) permet l'accélération de la modernisation des exploitations agricoles et la génération d'une plus grande valeur ajoutée pour les bénéficiaires.
Au niveau national, également, il a été prouvé que le modèle coopératif est très vertueux : nous avons aujourd'hui des fleurons de l'industrie agri-agro qui sont des success-stories en matière de regroupement de producteurs et qui ont démarré leurs activités en tant que petites coopératives pour devenir aujourd'hui de grands groupes structurés, diversifiés et rentables.
En effet, le regroupement permet d'atteindre des tailles critiques dans des investissements collectifs d'irrigation, de mécanisation, de stockage, de valorisation et de pouvoir de négociation dans la commercialisation ainsi qu'au niveau des achats groupés des intrants. Ces regroupements facilitent également l'inclusion financière, les missions de conseil et l'accès au financement.
Yassine Saber / Les Inspirations ECO


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