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Justice : la transition numérique en marche
Publié dans Les ECO le 16 - 10 - 2025

Longtemps associée à la lenteur et à la paperasserie, la justice marocaine vit aujourd'hui une profonde métamorphose numérique. Portails en ligne, application mobile, dépôt dématérialisé et suivi électronique des dossiers, l'institution judiciaire s'ouvre à une nouvelle ère de proximité et de transparence. Derrière ces progrès, un même objectif : rapprocher le citoyen du service public et bâtir une justice plus rapide, plus accessible et plus fiable.
Dans les couloirs des tribunaux, les piles de dossiers papier cèdent peu à peu la place aux écrans. En quelques années, le secteur de la justice a amorcé un virage décisif vers le numérique, transformant une institution longtemps perçue comme lente et opaque en un service de plus en plus accessible et connecté.
Cette transition, inscrite dans la stratégie nationale de digitalisation, vise à rapprocher le citoyen de la justice, réduire les délais, renforcer la transparence et moderniser le fonctionnement des juridictions. Le Maroc s'efforce ainsi de bâtir une justice à portée de clic, où la technologie devient un levier de confiance et d'efficacité.
Une mutation au service du citoyen
Sous l'impulsion du ministère de la Justice et dans le prolongement du programme Maroc Digital 2030, la transformation numérique du système judiciaire a pris une ampleur inédite. Plusieurs plateformes en ligne, désormais intégrées, permettent de réaliser à distance des démarches autrefois fastidieuses. Le portail Mahkamaty illustre cette nouvelle ère. Il offre aux justiciables la possibilité de suivre en temps réel l'avancement de leurs affaires, de consulter les dates d'audience ou encore de connaître le juge chargé du dossier.
Cette logique de proximité s'étend aussi aux applications mobiles. Avec Mahakim Mobile, téléchargeable sur Android et iOS, les citoyens peuvent accéder à leurs dossiers, recevoir des notifications ou géolocaliser un tribunal. L'application intègre même un calculateur de frais judiciaires, un outil précieux pour simplifier les procédures et renforcer la transparence. Autre avancée majeure, la dématérialisation du casier judiciaire.
Le portail casierjudiciaire.justice.gov.ma permet désormais de demander et de recevoir ce document officiel sans se déplacer, une innovation particulièrement appréciée par les Marocains résidant à l'étranger. En parallèle, le Registre national électronique des garanties mobilières (RNEGM) centralise les informations sur les biens mobiliers grevés de sûretés, facilitant les transactions et la sécurité juridique.
Des tribunaux connectés, des procédures modernisées
La numérisation touche également le cœur même de l'appareil judiciaire. Le dépôt électronique de documents, la gestion en ligne des notifications ou l'exécution des jugements via des huissiers connectés redessinent la chaîne procédurale. En 2023, le ministère de la Justice a lancé quatre nouveaux services électroniques, parmi lesquels une plateforme dédiée aux demandes de grâce et de libération conditionnelle.
Ces innovations visent à alléger la charge administrative des tribunaux et à offrir aux citoyens un accès plus rapide à leurs droits. Cette dynamique s'inscrit dans un objectif plus large d'instaurer une culture de la performance et de la transparence au sein des juridictions.
Selon une étude publiée en 2024 sur ResearchGate, la satisfaction des usagers vis-à-vis des services numériques judiciaires est en nette progression, en particulier dans les grandes métropoles. Les tribunaux de Casablanca, Rabat et Marrakech disposent aujourd'hui d'équipements modernes et de réseaux internes permettant la gestion dématérialisée des dossiers.
Entre avancées et défis
Mais la marche vers la justice numérique ne se fait pas sans embûches. L'évaluation du "tribunal numérique marocain", publiée début 2025 par Village-Justice, met en évidence des progrès réels, mais aussi des limites persistantes. Certaines juridictions, notamment dans les régions éloignées, restent tributaires d'infrastructures informatiques fragiles. L'accès inégal à Internet et la fracture numérique freinent encore l'appropriation des outils par les citoyens les moins connectés.
Sur le plan juridique, le Maroc dispose d'un cadre encore perfectible pour encadrer la preuve électronique, la signature numérique ou la notification dématérialisée. Le rapport 2024 de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) recommande de renforcer la législation relative aux actes électroniques et à la conservation sécurisée des données judiciaires. Ces ajustements sont essentiels pour garantir la valeur probante des documents numériques et consolider la confiance des justiciables.
Former pour transformer
La réussite de cette mutation dépend aussi du facteur humain. Magistrats, greffiers et avocats doivent s'approprier ces nouveaux outils pour en exploiter tout le potentiel. Le ministère de la Justice a d'ailleurs lancé plusieurs programmes de formation afin d'accompagner les professionnels dans cette transition. Des plateformes dédiées aux avocats, comme portailavocat.justice.gov.ma, facilitent désormais le dépôt de documents ou la consultation des audiences en ligne.
Pour les citoyens, la simplification reste un mot d'ordre. Les guichets virtuels, l'interopérabilité entre les différents portails (Mahkamaty, RNEGM, Chikaya, etc.) et l'amélioration des interfaces contribuent à rendre la justice plus lisible et plus proche. La digitalisation agit ainsi comme un facteur de démocratisation, en réduisant les déplacements, les délais et la complexité administrative.
Vers une justice 4.0
La transformation numérique du système judiciaire n'est pas un simple exercice technologique. Elle s'inscrit dans une vision globale de modernisation de l'Etat et de consolidation de la confiance citoyenne. En plaçant la donnée, la transparence et la sécurité au cœur de ses priorités, le Maroc avance à pas sûrs vers une justice 4.0, où les décisions se prennent plus vite, les procédures se fluidifient et les citoyens deviennent acteurs de leur propre parcours judiciaire.
Certes, les défis demeurent, harmonisation des plateformes, cybersécurité, inclusion numérique, mais l'essentiel est en marche. La justice marocaine, longtemps perçue comme une forteresse administrative, s'ouvre désormais au monde numérique. Et dans cette mutation, chaque clic compte.
Sanae Raqui / Les Inspirations ECO


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