Le parc industriel d'Aïn Chegag (PIAC) entre dans sa phase active. La Chambre de commerce de Fès-Meknès a annoncé la délivrance d'autorisations de construire à 93 entreprises. Cette étape déclenche un cycle d'investissement de 1,2 milliard de dirhams. À la clé, plus de 4.000 emplois directs. Le parc industriel d'Aïn Chegag (PIAC) entre enfin dans sa phase de concrétisation avec l'engagement de 93 entreprises pour un investissement total dépassant 1,2 milliard de dirhams. L'annonce en a été faite lors de la session ordinaire de la Chambre de commerce, d'industrie et de services (CCIS) de Fès-Meknès. Au cours de cette dernière, Hamza Benabdellah, président de la CCIS, a confirmé la délivrance des premières autorisations de construire. Cette étape, longtemps attendue, débloque le lancement des chantiers pour les premières unités industrielles sur le site. Développé par Al Omrane Fès-Meknès, ce projet s'étend sur 80 hectares dans la province de Sefrou. La finalisation des travaux de viabilisation, officialisée par une réception provisoire le 29 février 2024, a rendu possible cette nouvelle phase. La session de la CCIS a également permis d'adopter une annexe à la convention de partenariat relative au parc, consolidant ainsi le cadre institutionnel du projet, et ce, en présence du gouverneur de la province de Sefrou, Brahim Abouzaid. Un coût de viabilisation actualisé à 373 MDH Selon les données du Centre régional d'investissement (CRI), la mise en œuvre des premiers projets industriels du PIAC devrait générer 4.063 emplois directs. À ce jour 105 lots sur un total de 240 ont été attibués. Le plan d'aménagement du parc organise l'espace en zones spécialisées, notamment pour les industries du cuir (tannerie, chaussure, maroquinerie), le textile, l'agroalimentaire et la chimie. Des espaces sont également dédiés aux services, à la logistique et à la formation, le but étant de créer un écosystème industriel intégré. La réalisation des infrastructures nécessaires à l'accueil de ces investissements a représenté un coût global de 372,9 MDH. Ce montant est en hausse de 23% par rapport au budget initial de 303 MDH. Selon les représentants d'Al Omrane Fès-Meknès, maître d'ouvrage délégué, cette révision s'explique par plusieurs facteurs externes, dont les conséquences de la crise covid-19, la hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux et l'application d'une circulaire ministérielle permettant la relance des appels d'offres y afférant, avec une augmentation des prix comprise entre 15% et 20%. Des frais imprévus liés à la gestion de la station de traitement des eaux usées ont également été intégrés. Le financement de cette phase de viabilisation est assuré conjointement par les ministères de l'Industrie et de la Transition énergétique, ainsi que par le Conseil régional Fès-Meknès et les fonds provenant des bénéficiaires. Vers une accélération de la commercialisation Le développement du PIAC se poursuit avec 135 lots industriels encore disponibles à la commercialisation. Ces parcelles représentent un potentiel d'investissement supplémentaire estimé à plus de 617 MDH. La concrétisation de ces projets permettrait, selon les projections du CRI, la création de 3.696 nouveaux emplois directs. La valeur des lots vacants est estimée à près de 96 MDH. Les secteurs de la tannerie, de l'industrie généraliste et de l'agroalimentaire figurent parmi les zones disposant du plus grand nombre d'opportunités pour de nouvelles implantations. Cette réserve foncière viabilisée offre une visibilité à long terme pour le développement économique de la province de Sefrou et de la région Fès-Meknès, en général. La dynamique du projet repose sur une gouvernance partenariale active. Les prochaines étapes, discutées lors de la session de la CCIS, visent à accélérer la commercialisation des lots restants en collaboration avec le CRI. Il est également prévu de formaliser l'actualisation du coût de l'opération via la signature d'un avenant à la convention initiale, ce qui permettra d'ajuster les ressources financières et d'assurer la continuité des engagements. La mobilisation des différents acteurs institutionnels et économiques reste une priorité pour garantir la pleine opérationnalisation du parc et maximiser son impact sur le tissu productif régional. Une session tournée vers le renforcement du tissu économique régional En marge du dossier du PIAC, l'assemblée de la CCIS Fès-Meknès a validé une série d'autres projets stratégiques visant à dynamiser l'économie régionale. Parmi les décisions figure l'approbation d'une convention-cadre pour la réalisation de l' «Ismailia business center» à Meknès, un futur pôle d'affaires destiné à accompagner les entreprises. La formation des compétences a également figuré parmi les priorités, avec la validation d'une annexe de convention pour la création d'une école de programmation et de codage informatique, «YouCode Fès». Par ailleurs, la Chambre a approuvé des conventions pour la valorisation de la Zone industrielle Ain Bida et a renforcé ses partenariats avec des acteurs sectoriels clés, notamment l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH). Enfin, la session a confirmé l'orientation internationale de la Chambre par l'adoption de plusieurs accords de coopération avec des chambres de commerce en Europe et en Afrique. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO