Le taux débiteur global clôt le troisième trimestre de l'année sur une note de stabilité, qui masque néanmoins une recomposition plus fine des dynamiques de crédit sur le marché national. Tandis que les entreprises, notamment les plus grandes, tirent partie de conditions favorables, les ménages et les petites entreprises continuent de faire face à des taux plus contraignants. Les derniers chiffres de l'enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib sur les taux débiteurs confirment une stabilisation du coût du crédit au Maroc. Au troisième trimestre 2025, le taux débiteur global s'est inscrit à 4,85%, enregistrant une quasi-stagnation par rapport au trimestre précédent (4,84%). Si cette apparente stabilité reflète une certaine accalmie monétaire, elle dissimule toutefois des disparités notables selon les segments économiques et les profils emprunteurs. Crédits par usage : des mouvements divergents Les crédits à court terme, en particulier les facilités de trésorerie, enregistrent une légère hausse à 4,73%, contre 4,65% au trimestre précédent, signalant vraisemblablement une tension passagère sur les besoins de liquidité. En revanche, les crédits à l'équipement — moteurs de l'investissement — poursuivent leur repli à 4,49%, leur niveau le plus bas depuis plus d'un an. Une évolution qui pourrait témoigner d'une volonté des banques d'encourager les projets d'investissement, ou d'une demande en baisse face à un contexte économique encore incertain. Les crédits immobiliers, quant à eux, reculent légèrement à 5,05%, tandis que les crédits à la consommation demeurent élevés à 6,89%. Ce dernier chiffre illustre la persistance d'une prime de risque sur les prêts aux ménages, malgré un contexte général de détente des taux. Entreprises et ménages : deux réalités opposées Du côté des ménages, le coût moyen du crédit reste relativement élevé, à 5,71%, confirmant une certaine prudence des établissements bancaires vis-à-vis du risque lié à la consommation des particuliers. À l'opposé, les entreprises, notamment les grandes entreprises (GE), bénéficient de conditions de financement plus favorables. Les crédits aux entreprises non financières s'établissent à 4,74%, et tombent à 4,64% pour les GE. En revanche, les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) continuent de supporter un coût du crédit plus lourd, à 5,41%, un écart révélateur d'une asymétrie persistante dans l'accès au financement. Par ailleurs, et depuis le deuxième trimestre 2024, le taux débiteur global suit une courbe descendante régulière, passant de 5,43% à 4,85% en un an et demi. Ce repli traduit une politique monétaire résolument accommodante, soutenue par une inflation contenue et une volonté d'alignement sur la reprise économique.