Feuille de route climatique, plaidoyer sur la finance climat, mais aussi mise en avant d'initiatives nationales dans le sport et l'éducation. Tour d'horizon des principales contributions du Maroc aux efforts mondiaux en faveur du climat, à la COP30… Le Maroc est quasiment sur tous les fronts à la COP30, laquelle se clôture ce week-end dans la ville amazonienne de Belém, au Brésil. Tout d'abord, le Royaume figure parmi la moitié des pays ayant transmis dans les délais leur contribution à l'ONU, avant l'ouverture de cette COP30. Une feuille de route climatique chiffrée à environ 100 milliards de dollars, soit près de 1.000 MMDH à l'horizon 2040, avec quelque 300 projets dans le pipe. Il est question, dans cette feuille de route, de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et de sortir progressivement du charbon dans la production électrique. Le cap y est donc mis sur la décarbonation progressive de l'industrie nationale, tout en sachant que le Royaume s'emploie à faire le nécessaire pour se conformer aux exigences environnementales de certains de ses partenaires économiques immédiats, à l'instar des voisins européens. Pour rappel, ces derniers vont passer à un nouveau palier de leur fameuse Taxe carbone dès 2026, avec l'instauration de surtaxes sur les produits exportés vers l'UE, non respectueux de certaines normes environnementales dans leur processus de fabrication. Finance climat Mais à Belém, durant ces deux semaines de COP, le Royaume s'est surtout positionné en défenseur des préoccupations des pays arabes et africains, qui partagent de nombreuses positions communes sur les enjeux climatiques, en particulier pour ce qui est du chapitre du financement. Les représentants du Royaume ont ainsi appelé à lever tous les blocages qui empêchent de régler définitivement cette question relative au financement climatique. «Nous restons préoccupés par l'ampleur des questions non résolues, alors que le temps presse. Il nous faut passer à des discussions sérieuses et structurées sur l'article 9.1. Nous ne pouvons progresser qu'avec un processus dédié à cet article, l'un des rares à instituer une obligation juridique claire», a déclaré Rachid Tahiri, responsable des changements climatiques au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable. Il faut dire que depuis l'accord de Paris, les pays en développement peinent sérieusement à accéder aux fonds promis, en raison de l'absence de contraintes juridiques à même de pousser les gros pollueurs à financer plus activement les programmes et projets de lutte contre le réchauffement climatique. On notera également que le Royaume, à l'instar des autres pays africains, se prépare activement pour le retour de la COP en 2027 sur le continent, plus exactement à Addis-Abeba, sachant que l'Ethiopie a eu le soutien du groupe africain pour l'organisation de la COP de cette année-là (la 32e du genre). Quant à la COP de l'année prochaine, elle sera finalement abritée par la Turquie, sortie vainqueure d'un drôle de bras de fer avec l'Australie. Sport et éducation durables À Belém, la délégation marocaine s'est aussi distinguée par des initiatives particulièrement intéressantes. C'est le cas, par exemple, lors d'un side‐event intitulé «À fond pour le climat : mobiliser le sport au service de l'action climatique», organisé par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'environnement et la CGEM. L'objectif était de sensibiliser davantage sur la nécessité d'aligner compétitions sportives et durabilité. Il a été ainsi question de se diriger vers des tournois locaux zéro-déchet, des ligues régionales alimentées par des énergies propres et des projets jeunesse pour sensibiliser les jeunes aux enjeux climatiques. Un plaidoyer qui prend tout son sens pour un pays accueillant, dans un mois, la plus grande compétition footballistique africaine, à savoir la CAN 2025. Et ce, d'autant plus que celle-ci sera suivie, quelques années plus tard, du Mondial 2030, en co-organisation avec les voisins ibériques méditerranéens que sont l'Espagne et le Portugal. Toujours dans le cadre de cette COP30, le Maroc a présenté son modèle d'éducation climatique fondé sur la participation des jeunes. L'intervention a eu lieu lors d'un séminaire consacré aux enjeux éducatifs dans la lutte contre le changement climatique.