Il y a des reconnaissances qui dépassent le simple hommage culturel. L'inscription du «Caftan marocain : arts, traditions et savoir-faire» au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO est de celles-là. Elle consacre un héritage vivant, façonné par des siècles de transmission, mais elle acte aussi une vérité fondamentale : le caftan est une création marocaine, née d'un génie artisanal et d'une histoire collective que nul ne peut s'approprier. Pour l'UNESCO, le patrimoine immatériel n'est pas fait de pierres, mais de gestes, de savoirs, de pratiques sociales qui traversent les générations. C'est précisément cette chaîne invisible, de maîtres artisans en apprentis, de mères en filles, de villes en campagnes, qui fait du caftan un patrimoine exceptionnel. Il est à la fois traditionnel et résolument contemporain, enraciné et pourtant en constante évolution. Il relie le Maroc à son passé, éclaire son présent et projette une identité sereine vers l'avenir. Mais au-delà de l'aspect culturel, cette inscription porte la marque d'une véritable victoire diplomatique. Dans un contexte où certains tentent de puiser, parfois de manière opportuniste, dans l'héritage marocain pour s'en attribuer les symboles, le Royaume obtient ici une reconnaissance internationale claire, incontestable. Le caftan n'est pas une influence vague ni un patrimoine partagé : il appartient aux Marocains qui l'ont créé, porté et transmis. L'UNESCO le dit, le scelle et le protège. Cette décision consacre la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui fait du patrimoine un levier de rayonnement et de cohésion. Elle rappelle aussi que la culture est un espace de souveraineté : la défendre, c'est défendre la mémoire, l'identité et l'avenir du pays. Cette reconnaissance scelle une vérité : le Maroc sait préserver, défendre et faire rayonner ce qui fait sa singularité. Hicham Bennani / Les Inspirations ECO