Adopté en Conseil de gouvernement, le projet de décret acte une revalorisation de 5% du salaire minimum légal à partir de 2026 dans les secteurs agricole et non agricole. Cette mesure s'inscrit dans la continuité des accords sociaux conclus entre l'Etat, les syndicats et le patronat, et confirme la trajectoire de hausse progressive des revenus des salariés du privé engagée depuis 2021. C'est désormais acté. Le salaire minimum légal connaîtra une nouvelle revalorisation en 2026, confirmant la poursuite d'un cycle de hausses engagé depuis quelques années. Réuni ce jeudi, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret, fixant les montants du salaire minimum dans les activités agricoles et non agricoles, avec à la clé une augmentation de 5% dans les secteurs non agricoles à compter du 1er janvier 2026 et une hausse équivalente dans les activités agricoles à partir du 1er avril de la même année. Cette décision s'inscrit dans la mise en œuvre de la 2e tranche de l'accord social tripartite signé le 29 avril 2024 par le gouvernement, les organisations syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader). Une trajectoire encadrée par le dialogue social A noter que la dynamique a été amorcée dès 2021. Le salaire minimum légal a été fixé à 14,81 dirhams par heure de travail dans les activités non agricoles, correspondant au salaire minimum interprofessionnel garanti, et à 76,70 DH par journée de travail dans les activités agricoles, au titre du salaire minimum agricole garanti. Ces niveaux constituaient la base de référence sur laquelle se sont appuyés les accords sociaux successifs conclus entre l'Etat et les partenaires sociaux. Un premier tournant est intervenu avec l'accord social tripartite du 30 avril 2022, qui a prévu une augmentation globale de 10% du salaire minimum dans les activités non agricoles et de 15% dans les activités agricoles. Cette hausse a été mise en œuvre en deux phases. La première, entrée en vigueur le 1er septembre 2022, a porté le salaire minimum non agricole à 15,55 DH par heure, soit une augmentation de 5%, tandis que le salaire minimum agricole atteignait 84,37 DH par journée, correspondant à une hausse de 10%. La seconde phase, appliquée à compter du 1er septembre 2023 a introduit une nouvelle augmentation de 5% dans les deux secteurs, portant le SMIG à 16,29 DH par heure et le SMAG à 88,58 DH par journée de travail. La dynamique a été prolongée par l'accord social du 29 avril 2024, qui a prévu une nouvelle augmentation de 10% du salaire minimum légal, tant dans les activités agricoles que non agricoles, également déployée en deux tranches. La première tranche a été concrétisée par le décret du 3 janvier 2025. Depuis le 1er janvier 2025, le salaire minimum non agricole s'élève ainsi à 17,10 DH par heure, tandis que le salaire minimum agricole a été porté à 93 DH par journée de travail à compter du 1er avril 2025. Ainsi, le projet de décret adopté consacre la seconde tranche de cet accord. À partir du 1er janvier 2026, le salaire minimum interprofessionnel garanti atteindra 17,92 DH par heure dans les activités non agricoles, tandis que le salaire minimum agricole garanti s'établira à 97,44 DH par journée de travail à compter du 1er avril 2026. Au total, sur l'ensemble de la période allant de 2021 à 2026, le bilan des revalorisations apparaît significatif. Le salaire minimum non agricole aura progressé de 20%, soit une augmentation de 3,11 DH par heure de travail. Rapportée à un salaire mensuel brut, cette hausse représente un gain estimé à 594,01 DH. Dans les activités agricoles, l'augmentation cumulée atteindra 25%, correspondant à une progression de 20,74 DH par journée de travail et à un accroissement mensuel brut évalué à 539,24 DH. Reste que cette politique soulève des enjeux importants. Si les organisations syndicales saluent globalement l'amélioration progressive du pouvoir d'achat, certaines appellent d'ores et déjà à une accélération du rythme des revalorisations face à l'érosion du niveau de vie. De leur côté, les organisations patronales insistent sur la nécessité d'accompagner ces hausses par des mesures de soutien à la compétitivité et à la productivité, en particulier pour les petites et moyennes entreprises et pour le secteur agricole, fortement exposé aux aléas climatiques. Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO