Face à une baisse du cheptel national et à la pression sur les prix de la viande, le Maroc a quasiment atteint en cette fin d'année son quota annuel de 300.000 têtes de bétail importées. Une majorité des importations provient du Brésil, redéfinissant les équilibres géographiques du marché. Alors que l'année 2025 touche à sa fin, le Maroc finalise les dernières opérations d'importation de bétail vivant, avec près de 280.000 têtes de bovins acheminées principalement depuis le Brésil. Le pays s'approche ainsi du plafond de 300.000 têtes autorisées par le gouvernement dans le cadre de la stratégie visant à contenir les prix de la viande. Une dépendance croissante vis-à-vis du marché brésilien Cette année, le marché brésilien s'est imposé comme principal fournisseur du Royaume, reléguant au second plan les exportateurs européens traditionnels. Le Paraguay a également contribué, dans une moindre mesure, à l'approvisionnement. L'évolution de cette logistique répond à une conjoncture où l'Europe peine à rester compétitive, entre flambée des prix, contraintes sanitaires et mesures réglementaires strictes. Soulignons que les importateurs nationaux ont cessé d'acheter du bétail européen depuis plusieurs mois, en raison d'une combinaison de coûts trop élevés et de maladies infectieuses touchant certains cheptels. L'Espagne et la France, notamment, ont été frappées par des épisodes de dermatose nodulaire contagieuse, forçant les autorités à abattre des vaches infectées pour contenir la propagation. Objectif : stabiliser les prix de la viande Pour le Maroc, l'objectif est de maintenir la stabilité des prix de la viande sur le marché local. C'est dans ce cadre que les importations sont exonérées de droits de douane, facilitant leur intégration dans les unités de transformation et les circuits de distribution. La politique nationale de soutien à la filière viande, conjuguant importation ciblée et maîtrise des coûts, vise à protéger le pouvoir d'achat tout en garantissant l'approvisionnement en période de tension. D'après les données du ministère de l'Agriculture, plus de 328.000 têtes de bétail ont été importées durant le premier semestre 2025, réparties entre 90.000 bovins et 238.000 ovins, auxquelles s'ajoutent près de 1.922 tonnes de viande rouge et d'abats. Cette augmentation marque une nette progression par rapport aux années précédentes, conséquence directe de la réduction des cheptels nationaux suite aux sécheresses successives. Par ailleurs, le contingent d'importation de bovins a été doublé en 2025, passant de 150.000 à 300.000 têtes autorisées, selon une décision gouvernementale. Cette mesure exceptionnelle a été décidée pour soutenir l'approvisionnement national en viande tout en limitant l'impact sur les prix. L'exonération des droits de douane et de la TVA a été intégrée à la Loi de finances 2025 afin d'alléger la facture d'importation et de favoriser un accès plus équilibré aux protéines animales pour les ménages marocains. La population bovine nationale, estimée à environ 2,09 millions de têtes selon le recensement national du cheptel réalisé entre juin et août 2025, reste sous tension, poussant les autorités à s'appuyer sur des fournisseurs internationaux plus compétitifs. Le recensement global du bétail fait état de 32,8 millions de têtes d'animaux d'élevage, tous types confondus.