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Déchets médicaux cherchent collecteurs
Publié dans Les ECO le 28 - 01 - 2010

La gestion des déchets médicaux demeure problématique, au Maroc. Un constat partagé par le Dr. Mohamed Benzekri, chef de la Division limnologie et écologie au centre d'études et de recherches de l'environnement et de la pollution. «C'est l'un des problèmes sur lequel le Maroc n'est pas encore très avancé», nous confie-t-il d'entrée. Les déchets médicaux semblent pour l'instant être un problème très épineux, dont le royaume n'a pas encore trouvé le moyen de se débarrasser, sans se faire piquer. Mais avant d'aller plus loin, de quels déchets s'agit-il exactement? Les déchets médicaux constituent en général 20 à 30% du total produit par un service de soins. Il s'agit de morceaux de pansements souillés, de seringues, d'outils de laboratoires usés, de débris d'organes, de plâtres, de scalpels usagés, de gants, de placentas etc. Cette classification rejoint celle établie par le ministère de la Santé qui s'est doté, depuis novembre 2006, d'un texte légiférant ce domaine, la loi 28-00. Cette dernière définit les déchets médicaux et pharmaceutiques comme «tout déchet issu des activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou curatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets résultant des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la recherche scientifique, des laboratoires d'analyses opérant dans ces domaines et de tous établissements similaires». Une définition longue d'un kilométre, certes, mais qui donne une idée sur la diversité de ces déchets et de leurs origines. Au Maroc, nos hôpitaux publics produisent 6.000 tonnes de déchets médicaux par an. 37% de ces déchets proviennent de l'axe Casablanca-Rabat et posent de gros problèmes en termes de protection de la santé des citoyens et de celle de l'environnement. De fait, le fond du problème ne se situe pas tant au niveau de la quantité produite par telle ou telle structure, mais plutôt comment s'en débarrasser ? Existe-t-il des entreprises qui prennent en charge ce genre de déchets ?
Les entreprises de propreté hésitent encore...
Dans d'autres pays, ces déchets sont confiés à des entreprises spécialisées qui se chargent de leur collecte, de leur transport et de leur traitement. Ce n'est pas encore le cas au Maroc, malgré les nombreux appels d'offres lancés par le ministère de Baddou, et qui ne trouvent pas de réponses en écho. En ce qui concerne les sociétés Tecmed, Veolia Propreté ou encore Sita Maroc, la prise en charge de ces types de déchets n'est pas encore au programme. Ces trois enseignes ont signé des conventions dans plusieurs villes du Maroc. Ces contrats ne portent cependant que sur la collecte des déchets ménagers et le nettoyage des lieux publics, laissant de côté une opportunité de marché qui est la prise en charge des déchets médicaux. Veolia Propreté est conscient de ce besoin. D'autant plus qu'il s'occupe de ce volet dans plusieurs communes de France. Alors, pourquoi pas au Maroc ? «Ce type de déchets demande des traitements spéciaux et des précautions à prendre, surtout par rapport au personnel qui doit disposer de gants et d'outils spécialement dédiés à cet usage», répond un cadre de Veolia Maroc, avant de poursuivre: «on ne prend pas en charge les déchets médicaux pour l'instant, mais nous travaillons sur des projets concernant ce volet». Chez Tecmed, la réponse est catégorique et répond à une question d'orientation : «Nous ne prenons pas en charge les déchets hospitaliers. Nous restons concentrés sur le marché des déchets ménagers et assimilés», avance une source de la société. Du côté de Sita Maroc, un responsable nous révèle que la société est en train «d'élaborer une stratégie spécialement dédiée à la prise en charge des déchets médicaux», sans donner plus de détails. Conclusion croustillante : le secteur de gestion de ce type de déchets reste encore inexploré par les principales sociétés de propreté implantées au Maroc. Et Dieu sait si la demande existe !
Le problème reste entier
La question de la prise en charge des déchets médicaux, le ministère a tenté d'y répondre dans le décret d'application de la loi 28-00 citée plus haut. «Les générateurs de déchets sont tenus de mettre en place un système de gestion interne comprenant une unité responsable de la gestion de ces déchets, un personnel qualifié et formé», ainsi que «la tenue d'un registre pour inscrire les quantités, la catégorie, l'origine des déchets produits, collectés, stockés et éliminés». Joignant l'action aux mots, le ministère s'était doté, pour 2 millions de dirhams l'unité, de 21 broyeurs-stérilisateurs pour le traitement des déchets médicaux au niveau des principaux hôpitaux provinciaux du royaume (à Casablanca, Safi, Agadir, Kenitra, Settat, Tanger, Fès, El Jadida...). Mais après des années d'usage et de manque de personnel qualifié pour la gestion et la maintenance de ce matériel, les hôpitaux publics en sont presque revenus au point de départ. Le problème de la gestion de ces déchets demeure entier, et la solution la plus usitée aujourd'hui reste l'incinération (4 centres d'incinération à travers le royaume), purement et simplement. Le constat est largement partagé par le secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'environnement. «Les déchets hospitaliers, notamment les déchets infectieux, sont très mal gérés au Maroc», indique un rapport sur les déchets solides au royaume publié par ce département. Avant de poursuivre : «d'une manière générale, les déchets hospitaliers finissent de la même manière que les ordures ménagères et les déchets industriels au niveau des décharges publiques, ce qui pose de sérieux problèmes de santé publique». Certains de ces établissements publics ont préféré déléguer la gestion à des organismes spécialisés. C'est le cas du centre hospitalier d'El Jadida, qui a confié depuis 2008 ce travail à une entreprise de la région, dans le cadre d'une convention, à raison de 7 dirhams le kilogramme de déchets récupérés et traités. En attendant, on est en train de passer à coté d'une niche d'emplois et de marchés potentiels.
L'OMS pour une stratégie nationale
«C'est aux gouvernements que revient la charge d'établir un cadre pour la gestion sans risque des déchets produits par les soins de santé», selon un aide-mémoire publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour ce faire, il faut disposer d'un mécanisme national de coordination impliquant le ministère de la Santé du pays concerné et d'autres parties intéressées. Cette stratégie ne peut évidemment se faire que sur la base d'un appui politique suffisant, de même que les financements et le personnel nécessaires. Pour atteindre son but, la stratégie nationale dans ce domaine doit prévoir les activités suivantes :
- Identifier les principaux partenaires, entre
autres : le ministère de la Santé, l'organisme travaillant pour l'environnement, des organisations non gouvernementales, les producteurs de déchets, les entreprises et les services d'élimination des déchets.
- Désigner l'autorité responsable de l'élaboration, de l'application et de l'évaluation de la politique.
- Procéder à une évaluation initiale et à l'analyse des problèmes conduisant à une manutention ou une élimination dangereuse.
- Elaborer un cadre politique national établissant que la gestion des déchets fait partie du système de santé et les services de santé ont la responsabilité juridique et financière de s'occuper de ce problème dans de bonnes conditions de sécurité et avec un devoir de diligence.
- Elaborer un cadre réglementaire et des directives nationales faisant appel à une approche globale incluant la formation, les questions de sécurité et de santé au travail, ainsi que le choix avisé des options en matière de gestion des déchets, compte tenu des circonstances.
- Elaborer un dispositif de contrôle.
- Créer une infrastructure nationale et régionale pour l'élimination des déchets produits par les soins de santé.
- Evaluer l'impact à l'aide d'indicateurs de procédés (nombre d'établissements de soins ayant des systèmes de gestion sans risque des déchets) et d'indicateurs de résultats (par exemple: nombre d'accidents où des déchets sanitaires ont été impliqués).
Que font Veolia et Tecmed et Sita en France ?
Près de 9.000 tonnes de déchets hospitaliers par an sont collectés dans les Bouches-du-Rhône, en France, par la société Onyx Méditerranée, filiale de Veolia Propreté. Le contrat de prestation, conclu depuis le 1er janvier dernier et renouvelable tous les 3 ans, porte sur un montant annuel se situant entre 3 et 4 millions d'euros. Onyx Méditerranée recueille ainsi des déchets provenant de 93 hôpitaux et cliniques publics et privés de cette région française, équivalent à la moitié de la région de Rabat-Zemmour-Zaër. Une autre enseigne de gestion de déchets, présente au Maroc, s'active également en Guadeloupe française. Il s'agit du groupe Tecmed Environnement. Ce dernier a décroché, il y a juste un an, un contrat de 450 millions d'euros pour la collecte et le traitement des déchets médicaux. Ce contrat, de 4 ans, couvre l'ensemble des centres de soins du DOM-TOM français, l'équivalent, en superficie, de la région du Grand Casablanca, qui elle, est la plus grande génératrice de ces types de déchets au Maroc. Quant à SITA, filiale de Suez Environnement (deuxième groupe mondial en gestion des déchets), elle reste opérationnelle, que ce soit au Maroc ou en France, sur les déchets ménagers et des entreprises. L'enseigne intervient tout de même sur le volet déchets médicaux en collaboration avec les experts de GAP Hygiène et Santé. Celle-ci, créée depuis 2002, regroupe plusieurs spécialistes du domaine et mène des recherches pour le développement de nouveaux procédés de traitement des rejets médicaux.
«Le problème est lié à l'absence d'une offre de service privée»:Dr. Abdelali Alaoui Belghiti,
Les Echos : La gestion des déchets médicaux demeure encore dans certains centres de soins (publics et privés) un réel souci. Où se situe le problème ?
Dr. Belghiti : C'est, en effet, un vrai souci malgré la publication l'année dernière du décret relatif à la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques, et de plusieurs circulaires du ministère de la Santé. Près de 30 hôpitaux publics sur l'ensemble du territoire national n'assurent pas un traitement approprié de leurs déchets. Le problème est lié en l'absence d'une offre de service privée au niveau de toutes les régions du Maroc. Nous n'avons pas encore identifié d'opérateurs privés prêts à accompagner nos hôpitaux publics, et même les cliniques privées, à travers des contrats de partenariat.
Quel est le dispositif qui existe actuellement dans les CHU pour le traitement de ces déchets ?
Les techniques les plus utilisées sont l'incinération et le broyage-stérilisation. Nous avions acquis en effet, il y a quelque temps, un certain nombre de broyeurs- stérilisateurs pour traiter les déchets hospitaliers. Ce matériel a été installé dans plusieurs centres de soins publics et dans plusieurs régions.
Et à défaut de ce dispositif... ?
Tous les CHU traitent leurs déchets par voie de sous-traitante à l'exception du CHU de Rabat. En effet, ce dernier avait lancé l'année dernière un appel d'offres pour marché cadre portant sur la prise en charge des déchets médicaux, et qui a été remporté par une société marocaine. Cependant, le partenariat s'est mal déroulé et s'est révélé infructueux, à cause de l'entreprise qui n'a pas su tenir ses engagements.


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