Le Maroc affirme sa volonté de doubler ses échanges commerciaux avec le Koweït    Le constructeur chinois Yutong réalise au Maroc sa plus importante commande africaine avec 723 autobus pour la CAN    Echanges Etats-Unis–Maroc : excédent américain de 291 millions de dollars en juillet    Export : Les Etats-Unis ouvrent leurs portes aux poissons marocains    Le porte-hélicoptères français Tonnerre en escale à Casablanca    Le Maroc prend part au préparatifs du Sommet arabo-islamique d'urgence à Doha    Après la frappe israélienne sur le Qatar, Benkirane met en garde les chefs arabes    Mondiaux d'athlétisme Tokyo 2025 : Elimination des Marocains sur 1500 m dès les séries    Mercato : Zakaria El Ouahdi privilégie sa famille plutôt qu'un transfert    Le LOSC s'impose sur le fil, Osame Sahraoui passeur décisif, Igamane entre en jeu    Huit courses palpitantes ont marqué le Grand Prix d'Afrique à Casablanca    Fès: Démantèlement d'un réseau d'escroquerie ciblant des candidats à l'immigration    Inde : Une ressortissante marocaine victime d'abus sexuel dans un hôpital de Goa    La police espagnole arrête à Alicante un trafiquant italien en partance pour le Maroc    Une rescapée marocaine de l'accident du funiculaire de la Glória au Portugal est rapatriée    Mauritanian President declines Algerian offer to meet Polisario leader at Intra-African Trade Fair    Después del ataque israelí en Catar, Benkirane advierte a los líderes árabes    Paris : Le Maroc fête sa cuisine au Village international de la gastronomie    MAGAZINE : Mustapha Bakbou, le blues du guembri    Azemmour, territoire en projet : Vers une justice spatiale durable !    Saâdi : « Les réalisations du gouvernement marqueront l'histoire sociale du Maroc »    Nadia Fettah: Le Maroc, engagé pour la coopération Sud-Sud et le co-développement en Afrique    Mondiaux d'athlétisme : El Bakkali et Ben Yazide en finale du 3000m steeple    Genève: le CDH salue les progrès de développement dans les provinces du Sud    La CDT rejette la réforme des retraites et alerte sur une aggravation de la crise sociale    Fitch rétrograde la France à A+, un signal d'alerte pour l'Europe et ses partenaires    Gaza bombardée par Israël au moment où Rubio entame sa visite diplomatique    Le Maroc mise 30 milliards d'euros sur l'hydrogène vert malgré les incertitudes du marché    Crédits suspects : Des banquiers soupçonnés de complicité avec hommes d'affaires et entreprises    La République centrafricaine en quête de financements pour son plan de développement    Bourita à Doha pour la réunion préparatoire du Sommet arabo-islamique d'urgence    El Othmani accuse Akhannouch de « falsifier » l'héritage des gouvernements précédents    Maroc, quand la réalité triomphe des chimères    Lecornu démarre moins bien que Bayrou à Matignon, Macron au plus bas, selon un sondage    Coopération stratégique entre le Maroc et la Mauritanie : un front uni contre le terrorisme et la contrebande    Al-Ahly s'active pour récupérer Achraf Dari avant le choc face au Zamalek    Botola : L'AS FAR remporte le derby face à l'Union Yacoub El Mansour    Le temps qu'il fera ce dimanche 14 septembre 2025    Les températures attendues ce dimanche 14 septembre 2025    Mazraoui vise une place de titulaire avec Manchester United avant le derby    Des investisseurs de la République centrafricaine au Maroc pour renforcer les partenariats économiques : projets de développement exemplaires    Maroc : la production de miel chute de 80 % malgré les pluies printanières    Une explosion dans un bar à Madrid fait 23 blessés    Fouzia , l'ombre douce - Un conte triste    Cinéma : le 7e art marocain brille sur les canaux vénitiens    Rendez-vous : demandez l'agenda    Festival du film Panda d'or : 5 343 œuvres en compétition pour 27 récompenses    Le prix du Panda d'or incarne la richesse et la diversité culturelles    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Haschich de Youssef Fadel revient à Casablanca via Constantine
Publié dans Le Soir Echos le 02 - 03 - 2011

La frontière algéro-marocaine s'est ouverte très fraternellement, à l'occasion du Salon international de l'édition et du livre, pour accueillir la traduction française de «Haschich», d'abord paru à Constantine chez Media Plus et réédité chez Afrique-Orient, éditeur casablancais. L'encre utilisée pour cette réédition est plus pâle que celle choisie à Constantine, mais ne boudons pas notre plaisir puisque «Haschich», auquel je consacrai une chronique il y a quelques mois, est un roman attachant et grave. Il a été traduit, souvent avec grâce par Huguette Devalière et Francis Gouin aidés par l'auteur.
Hélas, dans un premier temps, les noms des traducteurs ont été omis sur la couverture de l'ouvrage, aussi bien qu'à l'intérieur. L'inconvénient majeur de cette pratique casablancaise sûrement involontaire, c'est qu'elle laisse croire que Youssef Fadel serait un romancier de langue française.
Certes, le scénariste du «Coiffeur du quartier des pauvres», film de feu Mohamed Reggab qui me demeure inoubliable, a écrit deux pièces de théâtre directement en langue française. D'abord, «Les enfants du pays» paru chez Acoria en 1998 et ensuite «Je traverse une forêt noire» publié aux éditions Théâtrales à Paris. Ce n'était pas une raison pour punir (involontairement) Huguette Devalière et Francis Gouin, ce dernier ayant déjà eu le mérite de traduire «Le Mausolée» de Abdelghani Abou el Azm qui, sans doute pour éviter que son propre nom disparaisse de la couverture de ce beau récit d'une enfance marrakchie, auto-édita cette traduction dûment attribuée à Gouin.
Rassurons-nous quant au sort des trois traducteurs sur la couverture de «Haschich». Le cher Camille Hoballah a promis de réparer son omission en collant une bandelette réparatrice. S'agira-t-il d'autocollants ou d'étiquettes à lécher une par une ? Dans tous les cas, cet exemple montre bien que, dans l'édition au moins, on n'hésite pas à créer l'emploi.
La situation est plus dramatique dans «Haschich» dont les protagonistes sont privés d'emploi et se démènent, non sans mélancolie. La publication au Maroc de la traduction française de ce roman va heureusement accroître le public de Youssef Fadel dont plusieurs titres ont paru en arabe aux éditions Le Fennec. «Haschich» avait ainsi été publié en 2000, tandis qu'en 2009 «Qissat hadikat al hayaouane» (qui deviendra en français «Une histoire de zoo», en cours de traduction) connut un succès que l'auteur hésite à qualifier de retentissant, malgré sa réputation méritée… et ses quatre cents pages.
J'avais aimé dans «Haschich» la subtilité avec laquelle le romancier parvenait à rendre palpables les émotions et les inquiétudes de Myriem et Hassan, comme du frère de celui-ci affublé du sobriquet de «philosophe». Youssef Fadel sait nous convaincre de la réalité des angoisses qu'il dessine, marelle sur laquelle s'agitent ou bien demeurent tétanisés des êtres divisés entre le désir de fuir, de «brûler», et le souhait de s'épanouir – mais comment ? – ici et maintenant.
Le charme de «Haschich» tient d'abord à ce respect du romancier pour ces personnages assaillis de doutes et montrés sensibles, intelligents, plus volontaires que velléitaires mais comme absorbés par une sorte de fatalité ambiguë. ce qui me reste de cette lecture, c'est cependant le souvenir d'un art de paysagiste, qu'il s'agisse du paysage que sont les âmes ou des paysages comme accompagnés par la phrase plutôt que décrits. Lorsque les vagues frissonnent dans «Haschich», le lecteur, lui aussi, se met à frissonner.
Tous les romans de Fadel n'ont pas cette tonalité grave. Lui-même ne rechigne pas à rire aux larmes lorsque l'occasion se présente. Il peut même se payer sa propre tête lorsque je l'interroge sur «Une histoire de 300″ : «Quand Mohamed Choukri autoéditait ses livres à Casablanca et qu'il venait me voir, je l'emmenais sur ma moto et nous allions ensemble au zoo. Tel oiseau, m'assure Youssef, nous rappelait notre ami le romancier et nouvelliste Zefzaf, l'auteur de «l'œuf du coq», tel autre nous semblait mériter d'être comparé au nouvelliste et chroniqueur Driss El Khoury et enfin, le chauve, c'était presque moi.»
Evidemment, on n'en est pas à espérer que la girafe du zoo se plonge dans la lecture de «Haschich» dont vient si heureusement de paraître la traduction que vous savez. Mais vous, puisque vous le savez, bonne lecture ! u


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.