Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Afriquia : «L'ONA ne va pas nous racheter» Le responsable du pôle hydrocarbures dément encore une fois les rumeurs
Une course pour les bons emplacements
Nouvelle raffinerie à Jorf Lasfar
Plus qu'un évènement publicitaire, la distribution de voitures aux gagnants d'un concours de fidélité d'Afriquia tourne à une démonstration de force sur les performances du groupe. C'était aussi l'occasion pour les têtes pensantes d'Afriquia de s'exprimer publiquement après plusieurs mois de mutisme. «Sur les 32 millions de bouteilles de gaz qui se vendent au Maroc chaque année, 16 millions sortent des dépôts et des centres d'emplissage d'Afriquia Gaz. C'est ce qui nous permet de contrôler 45% du marché du gaz. Notre réseau de stations- services est le plus étendu du marché. Il compte 430 points de vente». C'est le discours introductif qu'a tenu, Noureddine Chbani, directeur de Rézoroute, la filiale chargée de la gestion directe des stations services au sein du groupe Afriquia, au début de la cérémonie tenue la semaine dernière. Il n'a pas omis de préciser que le chiffre d'affaires du groupe flirte avec les 14 milliards de DH, si l'on additionne les dernières performances annoncées d'Afriquia SMDC et d'Afriquia Gaz. Et ce n'est pas tout. Il annonce que le développement du réseau va se poursuivre. Cette orientation stratégique est-elle bien pensée alors que d'autres opérateurs stratégiques du marché, notamment Shell, estiment que le réseau de stations services actuel qui compte près de 1.700 points de vente est suffisant pour le niveau de consommation actuel qui ne dépasse pas 6 millions de tonnes ?. «Ça serait mal apprécier le potentiel du marché marocain», réplique sans hésitation Adil Ziady, directeur du pôle hydrocarbures au sein du groupe Afriquia. «Si vous posez la question à monsieur Hejira (le ministre de l'Habitat de l'urbanisme ndlr.), il vous dira que les investissements dans l'immobilier sont en marche partout. Il est impératif d'accompagner cette dynamique à travers l'installation de points de vente. Ajouter à cela les réseaux routiers et autoroutiers qui se créent et se modernisent et qu'il faudra suivre également», explique-t-il. «Et puis il y a les stations services qui ferment et qu'il faudrait reprendre», note-t-il. Ziady parle des points de vente des opérateurs de petite taille et qui se désengagent progressivement de tout ou partie de leur réseau. Ceux-ci représentent-ils des opportunités de croissance externe pour Afriquia ? Rien n'est exclu. Ziady reconnaît qu'il y a «une course entre les gros opérateurs pétroliers» pour dénicher les emplacements les plus rentables pour les futurs points de vente. Chacun de ces opérateurs garde sa stratégie d'implantation jalousement secrète. Mais comment expliquer qu'Afriquia détienne la part du lion dans le réseau des stations services d'autoroutes ? Pour mettre fin à cette perception, Ziady demande à compter les stations d'autoroute Afriquia. «Sur le dernier appel d'offres concernant l'axe Fès-Oujda, nous n'avons eu que deux stations. Les stations Afriquia représentent le 1/5e de celles installées sur les réseaux autoroutiers», précise-t-il. L'interrogation par rapport aux stations d'autoroute conduit à une autre beaucoup plus délicate. Vous l'aurez deviné, il s'agit de la rumeur annonçant un rapprochement avec le groupe ONA. Ziady dément encore une fois en annonçant que le développement du groupe se poursuit sereinement. De ce fait, le besoin d'un partenaire externe ne se fait pas sentir. Mais ce développement est en grande partie, assuré par un financement du groupe Attijariwafa bank, selon des sources du marché, qui précisent que ce facteur permet au groupe ONA de proposer un rapprochement. «Attijariwafa bank n'est que l'une des cinq banques avec lesquelles nous sommes en relation pour le financement de nos investissement», précise Ziady. Qu'en est-il des informations qui ont filtré l'année dernière, précisant même les banques d'affaires qui auraient évalué le groupe et la valorisation qu'ils auraient faite de ses actifs ? «Écoutez, je suis dans l'opérationnel et je sais de quoi je parle, il n'y a rien de concret par rapport à un quelconque rapprochement avec quiconque», tranche le responsable du pôle hydrocarbures. «C'est un investissement à étudier» Qu'en est-il des plateformes de stockage nécessaires pour accompagner ces installations ? Ziady assure que les installations que le groupe est en train de développer à Tanger Med et Jorf Lasfar sont «suffisantes» même pour l'évolution à moyen et long termes des besoins du marché. «La finalisation de nos projets de stockage nous permettra d'accumuler une capacité de 1,5 millions de tonnes», précise-t-il. Au-delà du stockage, les informations du marché présentent le groupe Afriquia comme étant le partenaire désigné des investisseurs émiratis qui souhaiteraient installer une raffinerie à Jorf Lasfar. Un projet dont les premières esquisses ne tarderaient pas à être dévoilées, selon nos sources. Ziady ne dément pas ses informations, mais il ne les confirme pas non plus. «Nous sommes ouverts aux opportunités d'investissement et nous les étudierons si elles se présentent», lance-t-il. Il précise à ce sujet que «le projet de raffinerie à Jorf Lasfar subit les conséquences du contexte international comme l'ensemble des projets de raffinerie à travers le monde».
