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Maghreb : mais où sont les femmes ?
Publié dans Le Soir Echos le 06 - 01 - 2012

A l'instar de la nomination d'une seule femme au gouvernement marocain, les femmes tunisiennes, algériennes et libyennes sont sous-représentées dans le champ politique.
« Il n'y a pas lieu de parler de représentation politique des femmes. Il n'y en a pas! Elles sont les oubliées », s'exclame Khadija Mohsen-Finan, chercheuse spécialiste du Maghreb. Avec une femme ministre sur 31 au Maroc, 3 sur 42 en Tunisie, 2 sur 34 en Libye et 3 sur 35 en Algérie, le deuxième sexe a du mal à s'imposer dans l'arène politique. Cette sous-représentativité des femmes en politique s'est accentuée suite au renouveau politique de la région. Peu nombreuses, elles occupent de plus toujours des ministères à caractère social considérés comme « l'apanage féminin ». Panorama de la sous-représentation des femmes sur l'échiquier politique de la région, avec l'analyse de Boutheina Gribaa, Coordinatrice de projet à CAWTAR à Tunis.
ALGERIE La voie du quota
Chez nos voisins algériens, le gouvernement de Ahmed Ouyahia compte seulement 3 femmes sur les 35 postes : Khalida Toumi au Ministère de la Culture, Nouara Djaafar, ministre déléguée auprès du Ministre de la Solidarité nationale et de la famille, et Souad Bendjaballah, ministre déléguée auprès du Ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Regardant d'un oeil inquiet les mouvements de la région, le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé une série de réformes politiques dont l'instauration d'un quota pour les femmes. Le projet de loi fixant à à 33 % le pourcentage de femmes dans les assemblées a provoqué la colère de nombreux députés, farouchement opposés au projet. Actuellement, les femmes ne représentent que 10% des députés algériens et 5% des sénateurs. Prochaine échéance politique : les législatives d'avril 2012
TUNISIE Recul de participation
Bien que souvent présenté comme en avance sur les questions féminines, la Tunisie ne s'illustre guère par une forte représentation des femmes en politique avec seulement 3 femmes sur 42 ministres : Mamia El Banna à l'Environnement, Sihem Badi aux Affaires de la femme et de la famille et Chahida Ben Frej Bouraoui Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Equipement. Lors des dernières législatives, 17 femmes étaient tête de listes et 49 femmes sont entrées à l'assemblée constituante. Du temps de Ben Ali, le RCD pratiquait la politique des quotas volontaires, notamment aux législatives de 2009, ce qui avait donné la présence de 30% de femmes au Parlement. L'heure est au recul en Tunisie.
LIBYE Une sous-représentation «scandaleuse»
L'après-Kadhafi ne présage guère de l'avènement des femmes en politique. Le nouveau gouvernement ne compte que 2 femmes sur 34 ministres : Mabrouka al-Chérif Jibril aux Affaires sociales et Fatma Al-Hamrouch à la Santé. Concernant les élections législatives de juin prochain, le CNT a annoncé dimanche dernier que la future assemblée consistuante sera composé de 200 membres, dont seulement 10% des sièges seront réservés aux femmes. Une sous-représentation « scandaleuse » condamnée immédiatement par les ONG libyennes, dont Libyan Rights Organization et The Voice of Libyan Women qui ont manifesté cette semaine.
La rage des féministes
C'est la grosse déception dans les rangs des féministes qui n'ont cessé de revendiquer le respect de la parité et de l'équité des chances. La Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF) estime de son droit, à présent, d'exprimer la colère unanime du mouvement féministe qui ressent un profond mépris. « L'actuelle formation gouvernementale représente un recul grave par rapport aux acquis obtenus par les femmes et à l'avancée historique et politique que la Constitution a apportée à la société marocaine », affirme la FLDDF. Plusieurs années de militantisme récompensées par la nouvelle Constitution, mais « ignorés par le nouveau gouvernement ». En cela, les féministes accusent les partis politiques formant le gouvernement, et plus particulièrement « le chef du gouvernement qui est tenu politiquement et institutionnellement d'œuvrer à la mise en œuvre créative des dispositions constitutionnelles, dont les mesures destinées à appliquer la parité ». Autre exemple, alors que la Constitution a préconisé la mise en œuvre de la parité, la représentativité des femmes au Parlement n'a pas dépassé 17% ». Les féministes pensent que la précipitation à laquelle le gouvernement a cédé a failli au plus important et regrettent « que certains partis, considérés comme faisant partie de la famille démocratique, et notamment le Parti du progrès et socialisme (PPS), aient abandonné leurs engagements précédents, en faveur de la mise en œuvre de mesures conduisant à la parité et, tout particulièrement, la prise de responsabilités ministérielles». Les féministes dénoncent que la course pour les valises ministérielles s'est faite au dépend des principes. L.H
Entretien avec Boutheina Gribaa, Coordinatrice de projet à CAWTAR (Centre de la Femme Arabe pour la Formation et la Recherche), ex-Présidente de la chaire de la condition féminine à l'Unesco.
« Des qotas pour accéder aux postes décisionnels »
Quel regard portez-vous sur l'évolution de la représentation des femmes en politique au Maghreb ? Elle a évolué positivement au Maroc, en Tunisie et en Algérie jusqu'à l'avènement du printemps arabe. Maintenant, il y a un recul en termes de qualité et de quantité. Les femmes représentatives des nouveaux partis, le parti Ennahda en Tunisie, le PJD en Maroc et peut-être bientôt le FIS en Algérie, sont des femmes qui n'ont pas un passé de femmes militantes ou de féministes. Elles atterrissent dans l'arène politique. Nos acquis vont-ils être préserver ? Va-t-on repartir de zéro ? De nombreuses questions se posent.
Les femmes sont donc les grandes perdantes du printemps arabe selon vous ?
Oui ! En Tunisie comme en Egypte, les femmes étaient présentes dans les révolutions mais elles n'ont pas accédés aux postes décisionnels ensuite. En Egypte, avec l'arrivée des Frères musulmans et des salafistes, les femmes n'auront pas de nouveaux acquis, mais plutôt des reculs. Bien que la société féminine et des droits de l'homme s'active pour contrecarrer ce mouvement, il y aura une remise en question des acquis.
Quels sont les facteurs explicatifs de cette sous représentation ?
Ce sont des facteurs culturels en premier lieu. Jusque-là, l'homme arabo musulman a toujours cru que la politique s'adressait à lui. Autant il est apte à céder pour le secteur économique, autant il considère que le politique est son fief à lui et que les femmes n'ont rien à voir là-dedans. Le second facteur est politique : les femmes ne sont pas assez bien outillées. Il y a un manque en termes de formation politique. En Tunisie par exemple, les femmes n'étaient pas bien outillées ni pour choisir leur parti, ni pour être sur les listes ni pour faire leur campagne.
101 pays à travers le monde appliquent le système des quotas. Est-ce la solution ?
Oui, c'est la seule manière de faire accéder les femmes aux postes décisionnels. Sans cela les femmes ne pourront pas accéder au Parlement et aux conseils municipaux. En Tunisie, on a bataillé pour la parité, mais ce n'était pas la bonne mesure, il fallait militer pour le quota. Il faut ce quota pour assurer ce minimum et qu'ainsi, la minorité féminine fasse un travail conséquent pour les autres femmes.


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