Ce n'est plus « la raison » qui dicte la conduite des investisseurs sur le marché boursier marocain, mais plutôt leur psychologie. L'analyse se fait a priori sur la publication des résultats et le comportement du marché est souvent à contre-courant des performances des entreprises. Par son indice de confiance, Attijari Intermédiation veut anticiper le comportement du marché, en mesurant les projections futures sur trois mois de 35 panélistes. La confiance est depuis peu le sujet le plus évoqué au sein du marché boursier. Désengagement des étrangers, frilosité des institutionnels tout autant que les particuliers ont fait que la Bourse de Casablanca accuse le coup tout au long de l'année 2011. Volumétrie, Masi et la performance des capitalisations jugées plutôt fortes ont été tous décevants. Dans la mesure où ce sont les facteurs psychologiques qui influencent l'évolution de tout marché boursier, plus que les analyses rationnelles, il en va de même que l'analyse de ces facteurs psychologiques pourrait apporter un meilleur éclairage sur la situation du marché, non seulement actuelle mais surtout future. Et c'est ce dernier point que l'équipe Analyse et recherche d'Attijari Intermédiation a jugé nécessaire de mesurer. Acteurs de référence Ainsi, l'indice de confiance voit le jour en septembre dernier pour renseigner sur l'impression de 35 investisseurs étrangers, marocains institutionnels et particuliers ainsi que les acteurs de référence. Cette dernière catégorie est composée d'économistes, de représentants d'entreprises,… «qui ne sont pas forcément des investisseurs mais qui maîtrisent les champs politiques et économiques ainsi que leur impact sur le marché boursier», souligne Abdelaziz Lahlou, directeur du département recherche et analyse d'Attijari Intermédiation. Quant au poids de chacune de ces catégories, il est de l'ordre de 50 % pour les institutionnels qui englobent caisses de retraite, compagnies d'assurance et les OPCVM (4 ou 5 sociétés qui gèrent 90 % des portefeuilles de la place), de 15 % pour les étrangers, essentiellement du Moyen Orient (Abu Dhabi, Dubai et le Qatar) et de Londres. Les particuliers quant à eux pèsent 15 % dans l'indice et sont choisis en fonction de leur ancienneté et connaissance du marché. Le reste, 20 %, est constitué des acteurs de référence.Par ailleurs, le choix des dates de parution n'est pas anodin. L'indice paraîtra au cours des mois de septembre, décembre, mars et juin, coïncidant avec des périodes qui se situent juste avant les publications des résultats semestriels et annuels ainsi que des principaux chiffres macroéconomiques. Les résultats de l'indice décryptent ainsi le sentiment des investisseurs à l'égard de ces publications à venir. Ce choix d'être réside a priori dans le fait que ce sont ces mêmes sentiments et appréciations qui influent sur l'évolution du marché et non pas les réalisations. En effet, selon Taha Jaïd, responsable desk chez Attijari Intermédiation, «aujourd'hui, le marché Actions marocain est plus sensible à la perception future des investisseurs de l'avenir plutôt qu'aux chiffres macro et microéconomiques publiés, données déjà intégrées et consommées avec l'anticipation»