La dépréciation des stocks entraîne la chute des indicateurs financiers. La baisse des prix réduit sensiblement le chiffre d'affaires. La croissance de la consommation se limite à 3,4% en 2009. L'année 2009 était une période de vaches maigres pour le secteur de la sidérurgie et son leader Sonasid, filiale conjointe du géant mondial Arcelor Mittal et de la SNI. Baisse tendancielle des cours à l'international, tassement de la demande au Maroc, sans oublier, pour le cas de Sonasid spécifiquement, l'intensification de la concurrence. Résultat des courses, une baisse significative du chiffre d'affaires (-29% à 5,5 milliards de DH). Le directeur général de la société Berold Costa et son directeur financier Mohamed Azzam expliquent cette chute par la réduction des prix liés à la baisse des cours internationaux. Une tendance enclenchée mondialement depuis juillet 2008 mais qui s'est relativement stabilisée durant l'exercice précédent. Cela n'a pas empêché la moyenne des prix de la billette de passer de 313 à 137 dollars entre fin 2008 et fin 2009. Compte tenu de cette tendance, «nous étions obligés d'arrêter la production de billette dans l'aciérie de Jorf Lasfar en début d'année puisque ses cours internationaux avaient atteint des niveaux tellement bas que pour nous il était plus profitable de la faire venir de l'étranger», note Costa. Une décision que le management de Sonasid a relativement regrettée puisque le mois de mai 2009 a connu une relance soudaine de la demande que seule la production locale pouvait couvrir. «Nous étions obligés d'arrêter la production de billette dans l'aciérie de Jorf Lasfar en début d'année puisque ses cours internationaux avaient atteint des niveaux bas». L'impact de la baisse des cours de l'acier ne se limite pas au chiffre d'affaires. Il s'étend à l'ensemble des indicateurs financiers consolidés de la société. Ces derniers ont essuyé des chutes considérables à l'issue de l'exercice 2009. En effet, l'EBITDA (équivalent de l'excédent brut d'exploitation en normes IFRS) a cédé 53% à 709 millions de DH. Le résultat net, quant à lui, a perdu 61% à 346 millions de DH. Ces chutes ont été atténuées par les bonnes performances de la filiale Longométal Armatures, sans lesquelles, les résultats sociaux, qui ne reprennent donc que l'activité de Sonasid, enregistrent des régressions plus importantes (-30% de chiffre d'affaires, -59% pour l'EBITDA et -67% pour le résultat net). En plus de la baisse des cours, et par conséquent des prix de vente, cette récession résulte de la dépréciation de la valeur des stocks du groupe. Sonasid a, certes, constitué une provision en prévision de cette chute, mais elle n'a pas suffi pour limiter ses conséquences notamment sur l'EBITDA et le résultat d'exploitation. Malgré la reprise de mai, la consommation globale d'acier ressort en fin d'année en hausse de 3,4% seulement. Fini le temps où l'augmentation de cet indicateur était régulièrement à deux chiffres. Mais comparée à la baisse de la demande notamment en Europe, cette tendance est correcte, estime le DG de Sonasid. A noter que la Chine s'accapare désormais la moitié de la production et de la consommation d'acier à l'échelle mondiale. Face à cette hégémonie, le marché sidérurgique connaît une crise profonde en Europe. C'est ce qui explique l'augmentation sensible des importations qui se rapprochaient fin 2009 de 100.000 tonnes (96.000 plus précisément). Malgré cela, des opérateurs s'étaient plaint l'année dernière de difficultés à faire venir de l'acier de l'étranger, bien que ce marché soit libéralisé. Costa reconnaît ce frein à l'import. Mais il l'explique par le non-respect de la marchandise importée des normes en vigueur au Maroc. Cela dit, le danger de l'import est moins sensible que celui des nouveaux entrants sur le marché. Durant l'automne 2009, trois nouveaux laminoirs ont été lancés : Somasteel, Ynna Steel et Univers Acier. Cela a déclenché un phénomène de surproduction que Costa reconnaît. Ce dernier reconnaît aussi une baisse de la part de marché qui passe de 68 à 65%. Néanmoins, «la surproduction devrait être résorbée par la relance du marché de l'habitat social et les nouveaux chantiers d'infrastructure. Cette reprise est prévue pour la fin de cette année et l'année