Autour de la géométrie et de la spéculation a regroupé des artistes internationaux et néérlendais dans une manifestation d'abstractions géométriques et d'œuvres physio-expérimentales. Monochromes, installations, performances, photographies, vidéos, art digital, jonglent avec les perceptions, et jettent une lumière sur le continuum entre l'âge d'or de l'Islam et l'art contemporain. Rencontre avec Hicham Khalidi, jeune mordu d'art, qui a quitté le Maroc à l'âge de 4 ans et qui réside à Amsterdam, où il est commissaire d'exposition depuis 8 ans. Deux artistes ont livré une performance en forme d'installation sonore, exploitant des outils électroniques pour lier le textile à la perception auditive D'où vous est venue l'idée de l'exposition « On geometry and speculation »? Lorsque j'ai visité le palais Bahia de Marrakech, un endroit richement décoré et datant de plusieurs centaines d'années, je me suis demandé ce qu'il y avait derrière ces arabesques, et ce qu'était véritablement leur sens. Au-delà de l'aspect décoratif, la dimension abstraite derrière ces structures ornementales m'intriguait. J'ai voulu revenir vers l'âge d'or de l'islam, des arts et des sciences relatives. Pourquoi ne peut-on pas représenter le monde tel qu'il est ? Pour moi, cette abstraction d'un monde idéal, qui ne peut représenter le monde lui-même, est curieuse en soi. Je voulais, en tant que marocain, connaître les réponses et m'approfondir dans cet héritage. Comment en êtes-vous venu à participer à la Biennale ? J'ai rencontré Vanessa Branson à l'Art Basel en juin, et c'est ainsi que l'idée de coordonner avec la Biennale est venue. Quel a été l'apport des artistes concernant cette théorie ? Le dialogue s'est fait selon différentes couches, et les œuvres de cette exposition ne sont pas uniquement l'illustration de ma théorie, mais une pratique complètement intuitive signée par les artistes. L'idée de l'exposition est de connecter l'art islamique et l'art contemporain, un lien assez intéressant. Les arabes se sont inspirés des Grecs et des Indiens, et le monde occidental s'est nourri des Arabes, en mathématiques, en philosophie, en optique, etc. C'est un phénomène circulaire où les sociétés suivent d'autres sociétés. Voilà ce qu'il en est. La production du travail a-t-elle eu lieu au Maroc ? Et quel est le rôle des étudiants de l'Ecole supérieure des Arts visuels de Marrakech (ESAV) ? Toutes les œuvres ont été acheminées, à l'exception de celle de Mike Rijinierse (le travail sur les lumières et les couleurs), et les étudiants de l'ESAV m'ont aidé à aménager l'endroit pour l'occasion, sachant que je reste au Maroc pour un mois et je compte m'impliquer plus dans leur travail. Quelle est actuellement la tendance d'art contemporain à Amsterdam ? Les tendances n'ont pas grand chose à voir avec l'art, mais je dirai qu'Amsterdam n'a rien de spécifique, elle suit la mouvance internationale. L'art actuellement est multi-disciplinaire, et prend plusieurs formes. La technologie est importante aussi, et la tendance serait un mix d'arts plastiques, de littérature, de performance, de son et de digital. Les médias prennent une grande importance aussi, et c'est ce que j'ai essayé d'injecter dans cette exposition. Vous avez un autre projet maroco-néérlendais, en cours de préparation? Oui, je travaille sur une exposition de photographies qui proposera une résidence d'artistes pendant un mois, à travers un échange de photographes marocains et néérlendais.