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« L'interrogatoire de Mouad Lhaqed a tourné à la farce » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 05 - 2012

Jeudi 29 mars, Mouad Lhaqed a été à nouveau interpellé et placé en détention. Motif : « outrage à la police ». Larbi El Hilali, bloggeur marocain et membre du comité de soutien de Mouad nous dresse les anomalies de ce procès.
Mouad Lhaqed lors de sa sortie de prison, le 15 janvier dernier. En médaillon, Larbi El Hilali.
Tout d'abord, de quoi est accusé Mouad ?
Mouad est poursuivi pour « atteinte à une institution publique », suite à une plainte déposée par la Direction générale de la sûreté nationale. Les poursuites ont été engagées sur la base d'une vidéo Youtube montrant un photomontage des policiers sur fond d'une de ses chansons. L'enquête préliminaire a été menée par la police, qui a la particularité, dans ce procès, d'être aussi partie civile. Très vite, les enquêteurs se sont rendu compte de leur bourde : ce n'est pas Mouad qui a réalisé et diffusé le photomontage en question. L'accusation s'est donc penchée sur les paroles de la chanson de Mouad…
L'accusation est-elle légitime ?
Sur le plan artistique, attaquer et dénigrer la police est un thème classique chez tous les rappeurs du monde. Il suffit d'écouter par exemple Taoufik Hazeb, alias Bigg, dans sa dernière chanson « Bouliss » où les paroles sont assez sévères. Pourquoi ce qui est permis à Bigg ne l'est pas pour Lhaqed ?
Pourquoi la DGSN s'en prend-elle à votre avis à un jeune et simple rappeur ?
C'est la première fois que la DGSN intente un procès, depuis sa création. Alors qu'elle a mieux à faire, à commencer par les graves problèmes de délinquance et d'insécurité qui sévissent dans le pays, la DGSN n'a rien trouvé de mieux à faire que de poursuivre un rappeur ! C'est d'autant plus absurde que la police marocaine a beaucoup de choses à se reprocher en matière d'atteintes aux personnes, et on n'a pas vu le Parquet bouger le doigt ! Pourquoi elle poursuit Mouad ? Je ne crois pas qu'une institution aussi solide et sûre d'elle ait peur d'une chanson. Je crois qu'on lui a demandé de le faire.
Quelles sont les questions posées à Mouad ?
L'interrogatoire de Mouad a tourné à la farce. On a demandé à Mouad s'il peut présenter une carte d'artiste délivrée par le ministère de la Culture pour prouver qu'il est artiste. On lui a aussi demandé de dire à la Cour dans quelle ville se trouve le centre de détention de Témara. Sans parler de l'avocat de la police qui a passé son temps à hurler, qu'il est persécuté par les avocats de la défense et que lui, comme la DGSN, ne sont que « les pauvres » victimes d'un procès inéquitable. On a cru rêver ! On a aussi demandé à Mouad de dire comment il sait qu'il y a des voleurs dans la police et s'il peut le prouver ! Le résultat est que les audiences ont régulièrement été ponctuées par des rires de l'assistance et je me demande s'il ne faut pas plutôt en pleurer.
La défense a demandé la convocation du directeur général de la DGSN et la diffusion de la chanson, pourquoi le juge a-t-il refusé ces requêtes ?
Dans ce procès, il y a un formidable absent : le plaignant. La défense a demandé qu'on écoute le représentant légal de la DGSN sur ses motivations parce qu'il n'a jamais été entendu que ce soit, lors de l'enquête de la police faite par ses propres services ou l'instruction. Il y a certes ses avocats mais on ne sait même pas qui les a désignés et s'ils sont habilités à plaider dans ce procès. Et pour tout dire, on ne sait pas qui ils représentent. Le juge a refusé cette demande sans motiver sa décision. La défense a par ailleurs refusé qu'on traite une chanson comme un assemblage de mots et a rappelé que comme toute œuvre artistique, il y a un contexte, un sens et une création. Elle a proposé de diffuser la chanson pour permettre à chacun de se faire un avis. Le juge n'a pas tranché sur la question, préférant lire des extraits de la chanson hors contexte.
C'est un procès un peu particulier puisqu'il s'agit d'une vidéo Youtube et de la création sur Internet. Comment le tribunal a-t-il appréhendé ces questions ?
C'est la fracture numérique au cœur du tribunal ! Pour la partie plaignante, chaque photo, chaque vidéo et chaque contenu relatif à Mouad ne peut forcément être posté que par Mouad ! Le procureur a même demandé à Mouad s'il avait une société de production car, dans son esprit, un photomontage Youtube nécessite toute une société spécialisée ! Il n'a pas non plus compris comment une chanson produite des années auparavant a pu être republiée récemment sur le Net par d'autres personnes. Quand les avocats de la défense ont demandé qu'on interroge la société Google sur l'IP de la personne qui a publié la vidéo en question, la partie plaignante avait beaucoup de mal à comprendre que c'est techniquement possible.


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