Parti de l'istiqlal. Nizar Baraka réélu    Camps de Tindouf, Algérie. Les exécutions arbitraires de jeunes séquestrés dénoncées    Nawal Chraibi: Prégnance et résonance    Marché des changes (18-24 avril) : le dirham se déprécie de 0,46% face à l'euro    K.Adjoumani: "la Côte d'Ivoire veut s'inspirer du modèle agricole marocain"    ONU: Le Conseil de sécurité appelle à « désamorcer la situation » dans le nord du Soudan    La Fédération zambienne de football risque une suspension faute d'organisation de son Assemblée générale    RSB-USMA retour : Pas de match ce soir !    Allemagne / Exploit de Leverkusen 2023-24: Adli buteur lors du 42e match sans défaite !    Météo. Temps pluvieux dans plusieurs régions, chutes de neige sur les Haut et Moyen Atlas, ce Lundi    Les coopératives agricoles face à l'épreuve du changement climatique    INDH : 68 projets de développement à Ifrane pour plus de 16 MDH    Hakimi en grande forme avant Dortmund    Nizar Baraka réélu officiellement Secrétaire général de l'Istiqlal    Adoption du nouveau programme du parti de l'Istiqlal à l'issue du 18ème Congrès général    Ligue 1 / PSG-Le Havre : Oussama Targhaline retarde le sacre de Hakimi !    Botola Pro D1: l'AS FAR trébuche contre le Hassania Agadir    L'"opposant" algérien Said Bensedira arrêté à Paris    Agriculture durable : l'ADA et le PNUD s'allient pour renforcer l'entrepreneuriat des jeunes    Conseil de sécurité: Le Mouvement des non-alignés salue les efforts de SM le Roi en faveur de la cause palestinienne    US Peace Corps Morocco celebrates 61 years of partnership    France's Engie to sell stake in Morocco's coal plant SAFIEC    « Rawafid » : une soirée musicale envoûtante pour explorer les trésors sonores du Maroc    L'ONMT met le football au cœur de sa stratégie de rayonnement de la destination Maroc    SIAM 2024 : Remise des prix de la 16e édition    OCP launches investor roadshow for up to $2 billion bond offering    Coupe de la CAF: Un sifflet congolais pour RSB-USMA    SIAM : meilleures participations à la 16e édition    Agriculture durable : l'ADA et le PNUD s'allient pour renforcer l'entrepreneuriat des jeunes    Mondial des clubs 2025. On connaît les 4 équipes africaines qualifiées    Nabila Hamani : portrait d'une magicienne du verbe classée au top des meilleures poétesses de sa génération    Rachid Benali : « L'agriculteur ne perçoit qu'entre 20 et 25% du prix payé par le consommateur»    Burkina: adoption d'une loi relative aux assises nationales sur la transition    Lutte contre la piraterie médiatique : l'ANME lance un appel à la conformité des prestataires    PI: Une commission tripartite pour conduire le 18è congrès    L'Humeur : Et hip et hop, rappons !    Signature de deux mémorandums d'entente entre le Maroc et Djibouti dans le domaine de la santé et de la protection sociale    Pour un nouveau paradigme pour les relations économiques Maroc-France    La France a fait le choix stratégique de renforcer ses liens économiques avec le Maroc    L'OMS alerte sur l'exacerbation de la résistance antimicrobienne pendant le Covid    Interview. Paola Bacchetta: "Troublée par le mot "marabout", j'en ai fait des cauchemars"    Salon d'Oujda : l'Oriental des livres    Interview. Rania Berrada : "La migration, c'est être prêt à se confronter aux rouages administratifs"    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Partenariat historique entre ARAMCO et la FIFA    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les militaires, intouchables ? | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 30 - 05 - 2012

Il y a dans le houleux débat sur l'immunité des militaires, comme un air de déjà vu ! Dans le flot des commentaires qui se succèdent à ce propos, les uns approbateurs, les autres violemment critiques, l'interrogation essentielle sera de savoir non pas sa légitimité, mais pourquoi aujourd'hui ?
Les parlementaires ont demandé au Conseil national des droits de l'Homme de donner son avis sur la question de l'immunité des militaires.
L'administration de la Défense, qui a statut de ministère – et donc partie prenante du gouvernement – propose aux parlementaires ainsi de statuer sur la protection et les avantages des militaires, et avec une volonté appuyée sur l'immunité des militaires… Ce qui aurait pu paraître à la limite anodin, s'inspirant même de l'autre immunité, parlementaire s'entend et familière à nos discours politiques, devient apparemment une affaire d'Etat. Et pour cause ! Il s'agit de l'institution militaire, considérée au Maroc comme sacrée, ne relevant jusqu'ici que du pouvoir royal, à l'abri aussi des interventions.
Immunité ou protection juridique ?
En quoi les militaires pourraient-ils échapper à la loi du code pénal ? Les promoteurs du texte, dont notamment Abdellatif Loudyi, ministre chargé de l'Administration de la défense, évoque qu'il ne s'agit nullement d'une « immunité », mais de « protection juridique ». Il n'a pas manqué de rappeler qu'à toutes fins, tous les arguments de la loi pour défendre la famille militaire sont d'ores et déjà renforcés dans le code pénal, arguant que le nouveau texte vise une sorte de formalisation constitutionnelle… Les membres des Forces armées royales se déploient à l'intérieur comme à l'extérieur du territoire, leur rôle et leurs activités les conduisent parfois, le plus souvent, à assumer des missions susceptibles de les exposer ou des les rendre impopulaires. De surcroît, ils agissent sur instructions de leurs supérieurs, au nom de l'intérêt de l'Etat et de la Nation. Partout dans le monde, ajoutent certains ardents défenseurs du projet de loi, l'armée bénéficie d'une « protection juridique », partout elle relève du principe quasi tabou « d'intouchabilité » et ses activités placées sous le sceau du sacré et du « secret défense » ! Il reste que les agissements violents et sauvages de certains militaires américains, par exemple, en mission en Irak – notamment dans la sinistre prison Abou Ghraïb – n'ont pas manqué de les conduire devant la cour militaire, ensuite de susciter l'ire des gouvernements et des peuples. Mais combien de répressions unilatérales et arbitraires sont-elles restées impunies et devenues récurrentes sous nos yeux ?
Farouche opposition
Les partis de l'opposition, actifs au sein de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des MRE de la Chambre des représentants, ne dérogent pas à leur argumentaire : les militaires qui sévissent, à l'intérieur ou à l'extérieur du territoire, ne peuvent être exempts ou exonérés du jugement de la loi pour les vexations commises contre la population. Ils expriment une crainte plus ou moins justifiée : la clause de l'article 7 du projet de Loi soumis à débat, élargit les « privilèges » de l'impunité militaire aux membres de leurs familles et, par conséquent, crée un droit supplémentaire dans le droit, au point que certains y voient comme volonté d'opposer la population à ses forces armées ! La « protection juridique » dont parle avec véhémence le ministre de l'Administration de la défense vise essentiellement, et de toute évidence, cette même population et non l'Etat ni une autre instance. Au motif que cette population pourrait ultérieurement – disons les choses prosaïquement – se rappeler au bon souvenir et vouloir se venger contre ses oppresseurs !
Le CNDH entre en ligne
Se prémunir donc, voilà la portée de cette disposition, les groupes parlementaires exigeant du président de la Commission du Parlement de saisir le président du CNDH (Conseil national des droits de l'Homme) pour donner son avis sur cet aspect du projet et, le cas échéant, se conformer au droit international. Ne sont pas pénalement responsables les militaires des Forces armées royales, en exécution des ordres reçus de leur hiérarchie dans le cadre d'une opération militaire se déroulant sur le territoire national. A cet égard, et conformément aux dispositions législatives en vigueur, les militaires bénéficient de la protection de l'Etat contre les menaces, poursuites, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils peuvent être l'objet à l'occasion, pendant et après l'exécution de leurs fonctions. Les conjoints, enfants et ascendants directs de militaires bénéficient de la même protection de l'Etat, lorsque, du fait des fonctions de ces derniers, ils sont victimes de menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages… En outre, pas de poursuites pénales des militaires, qui remplissent leurs missions dans le respect des règles du droit international humain, dans le cadre d'une opération militaire à l'étranger. Cet article suscite un consensus : crainte et réserves sur la responsabilité pénale. En attendant cet avis, les députés ont décidé de poursuivre l'examen du projet, article par article, jusqu'à l'article 7.
* Tweet
*
*
*


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.