Diplomatie: Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    Les banques désormais tenues de mettre en place un comité de risques pour une surveillance accrue de leurs décisions    Industrie automobile: Lancement d'un projet de suivi et reporting    Maroc Telecom : Des performances résilientes portées par le très haut débit    Affaire USMA-RSB / L'après-communiqué de la CAF: La déclaration officielle de la FRMF    Affaire USMA-RSB / L'après communiqué de la CAF: L'USMA présente à Berkane sans jouer !    Le temps qu'il fera ce jeudi 25 avril 2024    Les températures attendues ce jeudi 25 avril 2024    Quelles sont les 12 meilleures huiles d'olive vierges extra au Maroc en 2024 ?    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Usages licites du cannabis : 2.905 autorisations délivrées jusqu'au 23 avril courant, contre 609 en 2023    "Maghreb sans le Maroc": Le rêve algérien brisé par la Mauritanie et la Libye    Akhannouch: A mi-mandat du gouvernement, les réalisations dépassent toutes les attentes    Gaza/Cisjordanie: L'ONU réclame 1,2 milliard de dollars pour aider deux millions de personnes    Alerte aux intempéries en Arabie saoudite    Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    Un individu interpellé à Tanger pour atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données numériques    Cannabis licite : Les autorisations pleuvent !    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif organise la 3è session du Forum annuel des personnes handicapées dans la Ville Sainte    "Dbibina" : avec Darmanin, ça se passe bien    SIAM 2024 : le Maroc et la FAO annoncent un projet en faveur d'une gestion optimale de l'eau    OCDE: M. Miraoui souligne l'engagement du Maroc en faveur de la science ouverte    Rabat: Cérémonie en l'honneur des lauréats du 1er concours national de la sécurité routière    New York : Une rencontre sur les réalisations de Ahmed El Maanouni    Mise en place de 60 000 coins de lecture dans les écoles primaires marocaines, déclare Benmoussa    Une députée LFI convoquée par la police pour « apologie du terrorisme »    L'épidémie du choléra s'aggrave dans le monde avec 25.000 nouveaux cas en mars, alerte l'OMS    Russie: Le vice-ministre de la Défense arrêté pour corruption présumée    Service militaire : les nouveaux conscrits promis à des formations d'excellence    Cérémonie de signature de la « Convention cadre de partenariat » entre la « Société de productions biologiques et pharmaceutiques – BIOPHARMA » et « L'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II – IAV » au Salon de l'agriculture.    SIAM 2024 : CENTRALE DANONE SOULIGNE LES AVANCEES DU PROGRAMME « HLIB BLADI » POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET REGENERATIVE    France-Amnesty International : Poursuite de l'«érosion» des droits humains    Itzer Trail annonce son retour pour une 6ème édition épique    Coupe du Monde Futsal Ouzbékistan 24 / Tirage des groupes: Les adversaires des Lions dévoilés le 26 mai prochain    Tennis: Rafael Nadal « pas sûr de jouer à Roland-Garros », à un mois du tournoi    Rétro-Verso : La fabuleuse Histoire du Royal Mansour de Casablanca    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    Le Maroc présente ses atouts à la Hannover Messe, plus grand salon industriel au monde    INDH : Le Centre médico-psycho-social de Tit Mellil, un accompagnement pluridimensionnelle innovant    Nouveau record: le trafic aérien en hausse de 14% au 1er trimestre au Maroc    La Libye remercie le Roi Mohammed VI pour le soutien du Souverain à la cause libyenne    Gospel & Gnaoua aux couleurs d'une histoire africaine commune au sud des montagnes du Haut Atlas    2M TV : ElGrandeToto et Dizzy Dros jury d'une compétition 100% Rap    Nouvel hippodrome de Rabat : la SOREC choisit l'architecte Said Berrada    Réunion africaine de haut-niveau sur la lutte contre le terrorisme: l'expérience du Maroc mise en avant à Abuja    Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications    L'ONMT enfile le tablier pour conquérir des parts de marché    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« La musique amazighe est vierge » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 07 - 2012

La soprano marocaine Samira Kadiri a illuminé de sa voix puissante le Festival Timitar, interprétant son vaste répertoire au théâtre Verdure d'Agadir jeudi soir.
A Timitar, Samira Kadiri a savamment concocté un mélange de chants lyriques et traditionnels, et onze morceaux de son nouveau projet.
A Timitar, Samira Kadiri a savamment concocté un mélange de chants lyriques et traditionnels, et onze morceaux de son nouveau projet, accompagnée de son ensemble, des musiciens marocains, membres de la troupe « Arabesque » et des musiciens italien, grec, et espagnol. Cette grande dame a interprété des chansons de son répertoire recherché et les nouvelles pépites de son prochain album. Spécialiste du « Hakaytiya », le ladino spécial de la région du nord du Maroc, du « Mudejar » aux origines andalouses, Samira Kadiriet ressuscite des chants nobles souvent tombés dans l'oubli, et chante pour la première fois en berbère. Discussion avec une femme engagée.
Quelle est la spécificité de ce nouveau projet que vous interprétez pour la première fois à Timitar ?
Dans le projet « Rythmes de mémoire », j'ai développé des chants de montagnes dans la volonté d'initier un voyage culturel entre l'Arménie, la Grèce et l'Algérie. Les chants sont soit enregistrés dans les montagnes soit basés sur le thème des montagnes. Ce projet me permet de chanter pour la première fois en berbère, et je suis contente de le présenter une première fois à Timitar. L'objectif est de mixer entre les différents chants de plusieurs pays, en l'occurrence les chants de l'Arménie et de l'Atlas. « Iwal iwal », par exemple, est un chant engagé qui rend hommage à deux combattantes de la Kabylie, chanté en berbère algérien.
Vous avez beaucoup chanté dans des langues oubliées, ressuscitant des dialectes enfouis dans l'histoire ?
Tout vient de ma formation. Je suis spécialiste en chants antiques, et j'interprète les répertoires médiévaux ou antiques, et j'ai toujours cherché à partager des moments de plaisir, à travers une certaine recherche musicale. Je chante en « hakaytiya» (ladino), en syriaque, en araméen, et ma recherche est axée sur un répertoire très ancien, sur un patrimoine qui risque de tomber dans l'oubli. J'essaie de voyager avec le public, entre l'Orient et l'Occident, et je trouve dommage qu'il ne soit pas attentif à ces chansons et ces prononciations. Le public marocain n'a pas été sensibilisé à la musique classique, ou au chant lyrique. C'est justement pour cette raison qu'on a essayé de se rapprocher du public dans ce nouveau projet, en chantant des chansons berbères.
Vous interprétez des chants judéo-espagnols. Pourquoi avez-vous développé des affinités avec cette musique ?
Le « ladino » ou « hakaytiya », est la langue des chants séfarades qui se chantent au nord du Maroc, qui est mêlé au chant nordique « jbala » ou proche du zendani qui équivaut au « melhoun » spécifique à la région du nord. Les juifs, en abandonnant leurs maisons, ont laissé des traditions magnifiques, et je suis passionnée depuis toujours par ce chant et ces belles mélodies. C'est un chant particulier et il est impossible de le chanter si on ne maîtrise pas le « zendani ». Voilà pourquoi j'ai voulu le faire connaître au public. Et je trouve magnifique que ce soit l'Andalousie qui soit à l'origine de ces belles sonorités et qui irradie sur le monde entier, et voilà une autre raison qui m'a poussée à me spécialiser et me consacrer à ces chants. Je tiens également, dans ma musique, à défendre la femme, parce qu'elle a toujours été marginalisée. Je chante la femme en tant que source d'inspiration et de création.
Vous êtes directrice de la maison de culture de Tétouan, et directrice artistique du Festival international du luth à Tétouan ? Comment jonglez-vous entre ces responsabilités ?
On me pose souvent cette question. Chaque mission est au service de l'autre, et chaque mission est une occasion pour de belles rencontres. Ces casquettes me poussent à être en mouvement, m'apportent de l'inspiration, et me facilitent le contact avec les gens, vu le carnet d'adresse que j'accumule. En raison de mes déplacements, il devient plus facile d'aller vers les gens.
Et comment voyez-vous le Festival de Timitar qui vous accueille ?
Même s'il y a beaucoup de festivals, il y a toujours un festival qui représente la ville. Quand je dis Agadir, je pense à Timitar, et quand je dis Tétouan, je pense immédiatement au Festival international de luth et du cinéma méditerranéen. Le Festival de Timitar a un cachet spécial parce qu'il invite de grands artistes, et par grands artistes je n'entends pas artistes célèbres, mais grands même dans leur anonymat, par leur talent et leur engagement. La musique amazighe est vierge, et personnellement j'ai toujours rêvé de monter des évènements avec des berbères. Leurs chants sont des bijoux qu'il vaut conserver. Ça relève du sacré et il faut toujours y croire.
* Tweet
* * *


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.