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«La société favorise cette violence » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 10 - 12 - 2012

Najat Razi, coordinatrice nationale d'« Oyoune Nisaiya» a accordé au Soir échos une interview où elle livre ses impressions sur la situation actuelle...
La culture et la mentalité que nous avons du mariage est ancestrale et régie par des rouages et des pressions inconcevables.
Pourquoi ces femmes sont violentées à votre avis ?
Ce sont souvent des femmes qui se retrouvent dans une situation de faiblesse et confrontées à une personne qui veut les dominer ou user de sa force pour se faire respecter, au lieu de discuter de manière civilisée. Mais, il y a forcement des facteurs directs, liés à des litiges familiaux, des problèmes financiers, l'addiction aux drogues ou l'alcoolisme, etc...Il existe malheureusement une culture qui permet à l'homme de battre sa femme alors qu'en cas de litiges avec son collègue, proche ou ami, il préfère régler son différend à l'amiable, chose qui constitue une lâcheté de sa part...
La majorité des femmes qui viennent vous voir sont mariées, comment analysez-vous cela ?
La culture et la mentalité que nous avons du mariage est ancestrale et régie par des rouages et des pressions inconcevables. La société favorise la violence contre les femmes. L'exemple par excellence est celui de l' homme qui bat sa femme dans la rue devant tout le monde et lorsque les gens tentent d'intervenir pour les séparer, cet homme estime qu'ils n'ont pas à se mêler de sa « vie conjugale ».
Qui, à part leurs époux, violente ces femmes ?
Si ce n'est pas l'homme c'est souvent sa famille : la sœur et la mère du mari font subir des violences morales à sa femme. Il y a aussi les institutions qui violentent les femmes, en se proclamant incompétentes face aux injustices constatées.
Qu'entendez-vous par violence économique ?
La violence économique se caractérise par la privation de la femme de ses droits financiers les plus évidents. Plusieurs cas démontrent que les hommes privent leurs femmes de la pension conjugale ou leur prennent carrément leurs salaires mensuels. D'autres plus pervers affament carrément leurs femmes!
Quels sont les pires cas de violences juridiques observés ?
Lorsque la femme est violentée et se tourne vers la justice pour la protéger, mais que cette juridiction la met dans une situation inattendue l'obligeant à se défendre et à prouver ce qu'elle n'a pas fait ! En cas d'exclusion forcée du foyer, le parquet général peut ordonner que la femme retourne chez elle, mais l'homme peut refuser. C'est là où se trouve la faille de la justice marocaine....
Puisque la justice marocaine comporte des failles, pourquoi l'épouse retourne, après ses plaintes et ses doléances, chez son conjoint- agresseur ?
Il s'agit d'une obsession dans l'attachement à la famille. La culture ambiante du pays apprend à la femme, dès son plus jeune âge, que sans famille elle n'est rien ! Dans nos centres d'écoute nous proposons des solutions à ces femmes, mais nous les laissons prendre leurs décisions seules. Nos psychologues leurs expliquent que si leurs maris les battent une fois, ils le referont plusieurs fois, seulement certaines refusent de sortir de ce cercle vicieux... Malheureusement, beaucoup de familles n'acceptent plus de loger leurs filles avec leurs enfants. Il n'existe pas de centre d'hébergement pouvant aider ces femmes à s'émanciper et devenir indépendantes.
Comment se fait la prise en charge à votre niveau ?
Nous commençons de prime abord par une écoute en toute confidentialité et dans un cadre serein, sans jugement et sans préjugés. Nous lui proposons ensuite une orientation vers des hommes de Droit, des avocats plus précisément pour la défendre devant le juge. Ne soyons pas pessimiste, plusieurs femmes ont déjà eu gain de cause. Nous organisons trois rencontres par semaine avec une avocate qui les aide pour les pièces justificatives et procédures administratives.
Quand la justice est incapable d'aider ces femmes violentées que faites-vous ?
Dans les cas extrêmes nous leur offrons un soutien psychologique et nous les orientons vers des centres de formation pour apprendre un métier.
Et le gouvernement dans tout cela ?
Le gouvernement est contre la violence envers les femmes du fait qu'il a signé tous les protocoles liés à ce sujet. Le gouvernement ne viole pas ces lois, mais il ne les applique pas encore. Chose qui est plus grave. Il n y a pas de volonté de mettre fin à ce fléau et aucune importance n'est prêtée au sujet....
C'est en changeant les textes de loi que la violence contre les femmes cessera d'être un sujet banal.
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