Un système, plusieurs avantages. C'est le message que semble véhiculer le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) après les conclusions de deux études sur les avantages de l'utilisation de l'énergie solaire menées dans 80 pays. Avantages sanitaires et environnementaux D'après ces rapports, remplacer les stocks mondiaux de lampes à kérosène, de bougies, de lampes à poche par un éclairage solaire moderne pourrait engendrer des impacts positifs sur l'environnement, la santé et l'économie. « Remplacer les 670 millions de lampes à base de pétrole recensées dans le monde par des sources d'éclairage fonctionnant à l'énergie solaire plus saines, plus sûres représente une opportunité importante d'obtenir des résultats sur les réductions des émissions globales de carbone, des risques sanitaires liés à la pollution intérieure ». Un système d'éclairage à base d'énergie solaire dans les demeures épargnera les résidents d'éventuelles maladies respiratoires dues à la fumée. Cela contribuera également à réduire les risques de brûlures et d'incendies. Pour illustrer davantage les gains économiques pouvant découler de ce système d'éclairage, le PNUE a braqué les projecteurs sur deux cas d'école : le Kenya et le Nigéria, via l'étude « En.lighten ». D'importantes économies financières Elle démontre que si le Kenya venait à opter pour un système d'éclairage solaire à diode électroluminescente (DEL) en lieu et place des combustibles – responsables de plus de 2,3 millions de tonnes d'émission de CO2 par an- le coût d'investissement serait remboursé en 7 mois grâce aux économies de carburants. Les avantages sont encore plus importants au Nigéria. Le pays économiserait annuellement plus de 1,4 milliard de $ et l'équivalent de 17,3 millions de barils de pétrole grâce à l'utilisation de ces systèmes d'éclairage hors réseau. D'autres économies financières peuvent également être réalisées à l'échelle planétaire, sachant qu'actuellement 25 milliards de litres de kérosène sont utilisés chaque année pour l'alimentation des lampes à pétrole, ce qui représente un coût estimé de 23 milliards de dollars pour les utilisateurs. Le Maroc déjà branché au solaire Outre ses impacts positifs sur l'économie et la santé, le remplacement des énergies conventionnelles par l'énergie solaire peut constituer une alternative efficace pour lutter contre les effets du changement climatique. Actuellement, les énergies à base de combustibles produiraient 74 millions de tonnes d'émission de carbone. Pour y remédier, le PNUE a conclu un partenariat avec l'Association globale pour l'éclairage hors réseau (GOGLA). « Le nouveau partenariat du PNUE avec GOGLA renforce notre collaboration 50 pays en développement et les principales entreprises d'éclairage du monde. L'objectif final est de retirer les ampoules incandescentes et les autres sources d'énergie inefficaces du marché ». L'utilisation de systèmes d'éclairage hors réseau est l'un des vastes chantiers du Maroc. Le Royaume a mis en place depuis 2009 le Plan Maroc Solaire qui vise la production de 2 000 mégawatts d'ici 2020. Selon l'agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN), « Grâce à la mise en valeur du potentiel solaire, le projet contribuera à la réduction de la dépendance énergétique, à la préservation de l'environnement, par la limitation des émissions des gaz à effet de serre et à la lutte contre les changements climatiques. A terme, il permettra annuellement d'économiser en combustibles 1 million de tonnes en équivalent pétrole (TEP) et d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2. » Parallèlement, le ministère de l'Energie et des Mines en collaboration avec l'Office national de l'Electricité (ONE) – devenu maintenant Office national de l'Eau et de l''Electricité (ONEE) – a lancé en 2008 l' « Opération Inara » qui vise à remplacer 15 millions de lampes incandescentes (LI) par des ampoules économiques sur la fourchette 2008-2014, avant une généralisation sur le territoire national, afin de réduire la consommation d'électricité.