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Attentats du 16 mai 2003 : la page est-elle tournée ?
Publié dans Le Soir Echos le 16 - 05 - 2013

Cela fait dix ans jour pour jour que la ville de Casablanca a été secouée par de terribles attentats. Cependant, toutes ces années n'ont pas réussi à estomper la douleur des familles des victimes ni à faire oublier la cruauté de cet acte barbare. Souad El Khammal, présidente de l'Association marocaine des victimes du terrorisme peine à tourner la page. Pour mémoire, la famille EL Khammal a perdu deux êtres chers, le père et le fils aîné, morts à la Casa de España, où l'explosion a fait le plus grand nombre de victimes. « C'est très difficile. Nous avons perdu à jamais deux êtres chers. Nous ne pouvons pas les oublier et vivre comme s'il ne s'était rien passé. La douleur est aussi intense », confie cette grande dame, qui ne faiblit pas. « Les arrestations des membres des cellules terroristes, qui se succèdent et se multiplient ces dernières années, ravivent des souvenirs douloureux. C'est comme un flash-back. La plaie est toujours ouverte. La peur de revivre le même drame est omniprésente », poursuit-elle. Elle trouve donc refuge dans le travail associatif. L'ONG qu'elle préside se mobilise pour défendre les droits des victimes et de leurs familles. « L'Etat a indemnisé les familles des victimes. Mais, il n'a pas indemnisé les blessés. Ces derniers vivent dans des conditions lamentables. Ils souffrent toujours de troubles psychiques. Certains ont un handicap physique et ne peuvent pas travailler. Ils n'ont donc pas les moyens pour subvenir à leurs besoins. Nous avons certes reçu des promesses pour régler la situation de ces blessés des attentats terroristes mais elles restent jusqu'à ce jour des paroles en l'air », s'indigne-t-elle. Le dossier est confié à l'Agence judiciaire du royaume à Rabat. Par ailleurs, l'Association marocaine des victimes du terrorisme joue un rôle d'information et de sensibilisation de la population notamment une jeunesse vulnérable sur les risques et les menaces qui pèsent sur la société. L'ONG travaille à cet effet en collaboration avec l'Académie de la région du Grand Casablanca. « Samedi 18 mai, les élèves vont animer une soirée artistique », indique Souad El Khammal. Mais au-préalable, les familles des victimes observeront aujourd'hui 16 mai à 18h30 un sit-in devant la stèle commémorative érigée à la place Mohammed V à la mémoire des victimes des attentats de 2003. Un hommage que l'association marocaine des victimes du terrorisme tient à rendre chaque année aux victimes pour ne pas les oublier. Bien que le dossier soit clos, des voix s'élèvent pour la réouverture de l'affaire. Des associations des droits de l'Homme ont exigé une nouvelle enquête pour établir la vérité. L'Association marocaine des victimes du terrorisme réclame également la vérité. « Le dossier est très épineux. Les détenus continuent de crier leur innocence. Les familles des victimes ne savent plus quoi croire. Le plus important pour nous est de connaître la vérité. Nous voulons savoir ce qui s'est passé ce soir noir », souligne sa présidente Souad El Khammal.
La Casa de España de Casablanca l'une des principales cibles de l'attaque terroriste de 2003 n'est plus qu'un souvenir dans l'esprit de ses anciens clients fidèles et des riverains. Le club hispanique, où a eu lieu l'attaque la plus sanglante, a été entièrement détruit. Le lieu abrite aujourd'hui un campus universitaire appartenant au Groupe ESG (Ecole supérieure de gestion). « Le campus est en cours de construction. Il sera prochainement ouvert aux étudiants », indique Rachid Boumhil, responsable RH et affaires générales au Groupe l'ESG avant de confier que : « le président du Groupe m'avait appris que le souverain lui a dit de tourner la page rapidement ».
Pour rappel, la Casa de España de Casablanca est un club qui accueillait des dizaines de milliers d'Espagnols résidents. La Casa n'était pas une maison réservée aux seuls Espagnols. Les Marocains s'y rendaient également pour dîner et jouer au bingo. L'attaque terroriste a fait le plus grand nombre de victimes. Plus d'une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des enfants, ont perdu la vie dans ce club espagnol. Après ce vendredi noir du 16 mai 2003, le club a été fermé pendant plus d'une année, puis rouvert. Six mois après, la Casa de España de Casablanca referme ses portes à cause d'un long litige judiciaire entre le gérant et le propriétaire du local.
Situé au centre de la capitale économique, l'hôtel Golden Tulip Farah (ex-Safir) a été également frappé par un attentat terroriste ce vendredi noir du 16 mai 2003. « Trois personnes sont mortes », se rappelle Driss Khiari, chef de la sécurité au Golden Tulip Farah. Et de poursuivre : « La première victime était un agent de sécurité qui a été tué à coup de couteau. Il a rendu l'âme sur place. La deuxième victime est un autre agent de sécurité qui a refusé de laisser entrer l'un des terroristes à l'intérieur de l'hôtel. Grâce à lui, l'hôtel a été sauvé. La déflagration était tellement puissante qu'un bagagiste a été blessé. Cependant, il est décédé quelques jours après suite à ses blessures profondes ». L'explosion a considérablement endommagé la devanture de l'hôtel et son premier étage. Les baies vitrées ont volé en éclats. Le plafond de l'entrée s'est entièrement effondré. Cependant, ce spectacle de désolation n'est plus qu'un souvenir. L'hôtel a subi une grande opération de rénovation en 2006. Les travaux de rénovation se sont étalés sur une durée de 12 mois. L'ouverture a eu lieu en 2007. Le Golden Tulip Farah brille aujourd'hui de mille feux. Cependant, la crainte de nouveaux attentats est omniprésente. Une armada d'agents de sécurité assure la sécurité interne et externe de l'établissement. « La sécurité interne est assuré par 14 agents. Celle de la zone extérieure est assurée par 13 autres agents de sécurité », précise Driss Khiari.
La psychose terroriste est omniprésente. Elle a fait fuir bien des clients au Cercle de l'Alliance israélite. Les mesures de sécurité très renforcées (porte blindée, caméras de surveillance à l'entrée, à la porte arrière et même à l'intérieur du cercle), n'ont pas réussi à rassurer les clients. « Après les événements tragiques du 16 mai 2003, beaucoup de choses ont changé dans ce centre. Les clients sont de moins en moins nombreux. Même les commerces avoisinants se plaignent », raconte avec désolation Brahim, agent de sécurité au Cercle de l'Alliance israélite. Celui-ci n'était pas présent lors de l'attentat à la bombe qui a ciblé le cercle. « Je suis parti 30 minutes avant l'explosion. J'ai fermé la porte et je suis rentré chez moi », poursuit-il. Ce soir-là, le lieu était désert, les juifs célèbraient le Sabbat, une fête religieuse qui est caractérisée par un arrêt complet de tout travail. C'est la raison pour laquelle l'explosion n'a fait aucune victime parmi les membres de la communauté juive. La seule victime à déplorer est un agent policier qui était sur place. Outre cette victime, les dégâts matériels occasionnés ont été très importants. Le centre a été presque complètement détruit. « Le centre a été rénové. Les mesures de sécurité ont été renforcées. Mais, les clients ne sont plus aussi nombreux qu'auparavant », poursuit Brahim.
Le Positano, restaurant italien dont les propriétaires sont de confession juive, où les kamikazes n'ont pu pénétrer, faisant exploser leur charge en pleine rue, a changé de nom. Il est devenu le restaurant-bar « Keykos ». Une autre façon de tourner la page et faire oublier le massacre de 2003. Certes, il n y a eu aucune victime mais la bombe qui a explosé dans la rue a endommagé sérieusement la façade du restaurant. Des travaux de rénovation ont été entrepris et le restaurant renaît de ses cendres. Face au restaurant, se trouve le Consulat belge, dont la façade a été également endommagée. Aujourd'hui, la façade est reconstruite avec des mesures de sécurité plus renforcées. A l'entrée deux policiers assurent la sécurité. Deux agents de sécurité assurent celle de l'intérieur. Des caméras de surveillance sont également installées. C'est dire que la peur du terrorisme est omniprésente. Le choc psychologique reste très dur à gérer et à surmonter.


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