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Quelques leçons de l'affaire de Daniel le pédophile !
Publié dans Le Soir Echos le 06 - 08 - 2013

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Les ministères marocain et espagnol de la Justice s'échinaient hier encore à trouver une parade, apaisante et conforme au droit, après l'immense vague de colère populaire qui a suivi sa grâce et, dans un sursaut de vigilance, incliné le roi Mohammed VI à la lui retirer. Beaucoup pour ne pas dire tous, à leur grand malheur, se sont étonnés qu'un prédateur sexuel de cette envergure, jugé et condamné , contre toute attente aussi, ait bénéficié d'une mesure de grâce . Comme si celle-ci allait lui conférer une manière d'imprescriptibilité d'un crime contre la dignité d'un peuple et une nation tout entiers ! Un crime contre l'humanité, voilà !…Il a été arrêté hier à Murcie, dans le sud-est de l'Espagne où il travaillait jusqu'en 2002. Il devrait, au mieux, être rendu aux autorités marocaines -puisque la grâce royale a été annulée dimanche- et, au pire, être incarcéré dans une prison espagnole afin d'y purger sa peine de trente ans...C'est l'application « ipso facto » des accords régissant la coopération en ce domaine entre le Maroc et l'Espagne dans le cadre de l'accord de 1997...C'est aussi la disposition existant entre les pays de l'Union européenne sur l'extraterritorialité en matière de pédophilie qui , dans les cas similaires, protège les citoyens contre les criminels sexuels tentés de brouiller les frontières !
Une crise grave
La gravité de la crise, qui est née de la décision royale, semble toucher toute la société marocaine et interpelle ses différentes composantes. Le ressort qui a tant constitué le gage de la cohésion est à présent affecté : c'est le lien social. Cette affaire fait couler de l'encre et des larmes de rage ! Des sites électroniques différents, de Facebook aux twits, aux organes de presse et aux très nombreuses feuilles, et sur le ton le plus amer, se sont faits l'écho de cette décision, de prime abord jugée incompréhensible voire injustifiée ! C'est une curée ahurissante ! Le communiqué du Cabinet royal publié samedi indique que le roi n'a «jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné». D'autant plus que la décision de gracier le prédateur sexuel a été prise par le roi, pourrait-on dire à son insu comme devrait le prouver l'enquête que lui-même a diligentée et que, se voulant justiciers, voire contempteurs de cette décision, beaucoup croient pour leur part
la condamner, et à leur tour la...juger !
Le roi est constitutionnellement le seul apte et autorisé à accorder sa grâce. Et, depuis des années sur la base de la liste et des indications que lui soumet la Commission qui en a la charge, il le fait, avec cette particularité que sa confiance en cette commission va de soi , sa bonne foi ne prêtant à aucun doute. C'est quasiment un réflexe automatique ! Sauf que l'époque a changé, et les hommes aussi. Inspiré des valeurs de l'humanisme et fidèle à sa propre culture où se croisent exigence de solidarité et esprit de tolérance, le Souverain accorde ses grâces, au point que les mauvaises langues y trouvent à redire .
Réaction pertinente de la société civile
Il faut se féliciter d'emblée de la réaction de la société civile, représentée par les associations de défense de l'enfance, des droits de l'Homme et de la femme, des jeunes aussi – qu'ils appartiennent au Mouvement du 20 Février ou autres -, des facebookeurs. Sans relâche et avec une pertinence à toute épreuve, ils ont su imprimer à la campagne de protestation la dimension nationale et populaire qui est au peuple du Maroc ce que sa dignité incarne pour une nation pétrie par les valeurs de l'Islam. Enfin à ces milliers de citoyens rassemblés vendredi dernier devant le Parlement qui ont fait l'objet d'une aveugle et sanglante répression ordonnée, semble-t-il, par un certain Pacha inconscient de Rabat. Vendredi, ce mardi soir aussi, partout au Maroc, un élan de solidarité a marqué les mouvements de protestation dans le cadre de sit-in autorisés par la loi, contrairement aux marches qui requièrent l'autorisation. C'est une vigueur et une conscience politique qui les animent , c'est aussi le principe de justice qui en constitue le sol spirituel. Comme disait Goya , « le sommeil de la raison réveille les monstres » ! Les leçons à tirer de cette affaire, qui n'en finit pas de susciter colère, frustrations, critiques et même une inclinaison à la mauvaise foi et une volonté d'instrumentalisation, s'imposent désormais à nous. Et d'abord eu égard au phénomène de la pédophilie d'une manière générale dont le Maroc, à son corps défendant , recueille un retour d'image peu joyeuse, néfaste et même affligeante.
Le «tourisme sexuel» souille l'image du Maroc
C'est peu dire qu'aujourd'hui , le « tourisme sexuel » dont, à tort ou à raison, on affabule le Maroc constitue le phénomène le plus exécrable pour notre réputation et notre image de marque, et donc le problème moral et de justice le plus urgent. Les dernières années ont été marquées par une série de scandales peu glorieux, impliquant de simples touristes étrangers comme aussi de grandes personnalités , notamment françaises, qui ont abusé de nos enfants – à Marrakech, Agadir de plus en plus, Casablanca, Tanger, Fès...- et , impunément sauf en de rares exceptions, se sont envolés vers leur pays , après avoir abîmé la mémoire des enfants, traumatisé beaucoup d'entre eux , les abandonnant à leur détresse à vie, leurs séquelles portées comme des sévices à vie. S'il n'est pas une loi, inspirée de la fermeté, qui sanctionne ce genre de crimes, l'affaire de Daniel Galvan Fina nous en offre plus que jamais l'opportunité à présent. Quand bien même notre mémoire violée en supporterait encore le retour au jugement rétrospectif, il faut faire le deuil de ce crime silencieux, et cette affaire nous en fait obligation.
Cette affaire a également mis en évidence le fonctionnement, plutôt le dysfonctionnement ahurissant du système des grâces qui sont soumises au roi, acculé , à sa décharge, à les assumer comme c'est le cas dans cette affaire du pédophile de Kénitra devenue un sinistre forfait, voire un complot en bonne et due forme et qu'une « main noire » a bel et bien fomenté ! Si l'argent – nerf de la guerre abject , incolore et inodore – n'en est pas jusqu'à preuve du contraire le motif essentiel, alors il convient de verrouiller les mécanismes de propositions, d'examen scrupuleux, de soumission au chef de l'Etat, de regards croisés en guise de contrôle et finalement d'un effort professionnel qui ne laisse aucune marge de doute ou de défaillance ! A quelque chose malheur est bon, comme dit l'adage...


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