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Les déboires marrakchis du PAM
Publié dans Le temps le 15 - 09 - 2009

L'élection de la maire PAM de Marrakech a été invalidée par décision judiciaire. Pour le parti, il s'agit clairement d'un complot le visant directement. Et c'est le ministère de l'Intérieur qui en serait l'instigateur.
Lundi 13 juillet, la décision du Tribunal administratif de Marrakech est tombée comme un couperet. L'élection de la seule femme maire d'une grande ville du Maroc est invalidée par décision de justice.
Fatima-Zahra Mansouri n'est donc plus le premier édile de Marrakech ? Pas exactement. “Les choses ne sont pas aussi simples qu'elles le paraissent, nuance Driss Abou Al Fadl, président de l'Association des barreaux du Maroc. Certes, il y a eu des irrégularités. Une fuite de bulletins de vote a été constatée et un exemplaire portant le cachet du ministère de l'Intérieur a même été produit devant le tribunal. Ce dernier a donc décidé d'invalider les élections dans l'arrondissement de Ménara, mais rien n'est définitif”. Car si l'invalidation remet en cause toutes les conséquences qui découlent de ces élections (à commencer par la composition du Conseil de la ville), les jeux ne sont pas encore faits. Le Parti authenticité et modernité (PAM), formation à laquelle appartient l'élue déchue, peut toujours interjeter appel, et même tenter un recours en cassation si la décision en première instance est confirmée par la juridiction de second degré.
Une incidence mineure
Et tout cela prend du temps, beaucoup de temps, soit une durée d'au moins sept mois. Mieux, “le non-respect de ces délais ne suppose aucune sanction”, explique ce juriste et ancien député de la ville ocre. Résultat : le procès peut durer quelques mois, comme il peut traîner pendant des années. “Il se peut même que les élus achèvent leur mandat avant que le processus judiciaire n'arrive à son terme”, commente ce juriste. En attendant, ces édiles continueront en effet de s'acquitter de leurs charges dans la gestion de la ville de Marrakech. “L'invalidation ne concerne que les résultats d'un seul des cinq arrondissements, ce qui exclut l'intervention directe du ministère de l'Intérieur dans la gestion des affaires de la ville”, précise notre interlocuteur.
C'est seulement si le processus judiciaire arrive à terme avant les prochaines élections communales (prévues pour 2015) que les élus seront amenés à renoncer à leurs sièges, et que de nouvelles élections seront organisées. La première intéressée, “très affectée par cette décision” d'après l'un de ses proches, a décidé de garder profil bas. Elle est restée injoignables depuis l'annonce de la décision du tribunal administratif. Son parti, lui, n'a par contre pas été lent à réagir. Son Bureau national a décidé de se déplacer d'urgence à Marrakech pour tenir une réunion extraordinaire, mardi 14 juillet dans l'après-midi. Le résultat de la rencontre est sans surprise : le PAM conteste cette décision qu'il perçoit comme une attaque frontale. “Il s'agit d'une machination qui vise notre parti, s'indigne Milouda Hazib, membre du Bureau national et présidente de l'arrondissement d'Annakhil, dans la même ville. C'est un acte prémédité qui vise à déstabiliser le PAM. Et nous n'allons pas rester les bras croisés. Nous allons répondre à ces agissements avec les moyens dont nous disposons, que ce soit sur le plan politique, médiatique ou juridique”. En guise de riposte immédiate, le PAM envisage d'appeler à une grève de 48 heures de ses élus dans la ville ocre, mot d'ordre qui devrait s'étendre ensuite à toutes les communes qu'il gère ou à la gestion desquelles il participe. Autre mesure : boycotter la rencontre tenue, jeudi 16 juillet, entre le ministère de l'Intérieur et les responsables des partis politiques.
Premier accusé :
le wali de Marrakech
Et si le PAM a décidé d'entamer un bras de fer avec le département de Chakinb Benmoussa, c'est parce que ses dirigeants sont convaincus que “le parti est victime d'un complot”. “Et c'est la maire de la ville qui est visée, ajoute Milouda Hazeb. Sinon, pourquoi avoir attendu l'installation de Fatima-Zahra Mansouri à la tête de la mairie pour entamer une procédure judiciaire ? Pourquoi le recours devant le tribunal a-t-il été opéré en deux temps : en contestant d'abord l'élection de la liste normale, puis celle de la liste additionnelle qui a porté la nouvelle maire à son poste ?”. Un communiqué diffusé par le PAM soutient aussi que “les personnes intéressées ont appris la décision du tribunal par la presse et ont donc été privées de leur droit de se défendre devant la cour”. “Ce qui nous préoccupe le plus, c'est de savoir qui est derrière tout cela”, s'interroge la présidente de l'arrondissement d'Annakhil.
Les soupçons du parti d'El Himma s'orientent officieusement vers le ministère de l'Intérieur. Explication d'un élu de la formation à Marrakech : “L'unique bulletin de vote sur lequel est basée cette affaire ne peut parvenir que de deux sources. Soit il a été sciemment subtilisé par un électeur, ce qui est à écarter, soit il s'agit d'une fuite orchestrée par l'Administration”. Et plutôt que le ministre de l'Intérieur, c'est le wali de la ville, Mounir Chraïbi, qui est pointé du doigt. Toujours selon le communiqué du PAM, ce dernier aurait tenté, en vain, de “faire main basse sur certains aspects de la gestion de la ville”.
Mais quelle que soit l'issue de cette affaire, la PAM en paiera le prix politique. Ce qui devait être la vitrine du PAM dans la gestion locale est en train de tourner au fiasco. Car dans son fauteuil de maire, Fatima-Zahra Mansouri part handicapée par une décision de justice qui peut tomber à n'importe quel moment. Une situation qui devrait certainement conforter ses détracteurs. Et ils sont nombreux, parmi les politiques locaux, à soutenir que “confier un tel poste à cette jeune femme de 33 ans, sans la moindre expérience politique, relève de l'aventure”. Argument que l'intéressée ne cesse d'essuyer d'un revers de main. En attendant, l'affaire suit son cours et la ville ocre son train-train quotidien. Mais avec une maire qui se fait désormais bien plus discrère…
Tahar Abou El Farah


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