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Des limites du «technocratisme»
Publié dans Le temps le 12 - 10 - 2010


Par sa prétention à tout décider, la technocratie
ne risque-t-elle pas d'engloutir la démocratie ?
S'il est une posture revendiquée par plusieurs membres du gouvernement, c'est bien le «technocratisme». Un grand nombre de ministres porte haut la conviction que l'action technocratique peut changer le destin du pays. Cette foi dans l'action technocratique a quelque chose d'intégriste. Elle s'appuie sur des certitudes et ne laisse aucune place à la nuance ni au doute. Toute résistance à ce qui est présenté comme efficace est décriée et ne peut en rien constituer une solution valable. On n'attend pas des Marocains qu'ils obéissent à une voix intérieure leur rappelant des absolus moraux qui inspirent leur comportement. Ils ne peuvent, à l'instar de Socrate et d'une foule de penseurs et de militants politiques après lui, déclarer qu'il vaut mieux suivre la voix de sa conscience que de se plier aux «évidences». Le technocratisme répond à un désir latent de dévaloriser la politique et tout ce qui va avec, notamment la diversité des choix et le droit à la différence. Le militantisme, l'engagement politique, l'adhésion à des principes philosophico-idéologiques, le droit de privilégier les hommes avant les chiffres ne sont pas pour les technocrates des choses à prendre au sérieux. Le seul mérite qui vaille est le mérite technique et celui des diplômes.
Technocrates vs politiques ?
Par définition, les technocrates se considèrent comme impartiaux et justes. En revanche, les hommes politiques, pour eux, sont manifestement animés par des considérations personnelles indissociables d'intérêts personnels. Certes, la facilité avec laquelle les «convictions» changent et les fonctions au sein des institutions s'achètent et se vendent ne contribue pas à rehausser la crédibilité des hommes politiques. Au contraire, elles accroissent la méfiance que nourrit la population à leur égard.
Bien sûr, en matière économique, les technocrates peuvent se prévaloir d'un certain savoir-faire, que personne ne leur conteste d'ailleurs. La possession de ce savoir-faire leur donne la légitimé de prétendre à certaines responsabilités. Sans être toujours d'accord sur les décisions prises par ces technocrates, de nombreux citoyens semblent prêts à admettre que leur rôle est essentiel dans la direction des grandes institutions économiques. Mais, cet assentiment tout relatif ne va pas jusqu'à accepter de leur confier le destin de la nation sans qu'ils soient les représentants d'une opinion. On ne doit pas perdre de vue le fait que la majeure partie des Marocains continue à penser que «l'homme est un animal politique», selon l'expression d'Aristote. Vouloir l'empêcher de faire de la politique, c'est le réduire aux deux premiers termes. C'est aussi tuer dans la société le besoin de prendre en charge sa destinée. Ce que l'on ignore trop, c'est que le technocratisme peut nuire au bon fonctionnement de l'Etat parce qu'il a tendance à confondre les registres. La «culture du résultat», idée-force sur laquelle repose le technocratisme, implique une responsabilisation des technocrates et un cadre de rapports stabilisés entre l'administration et le niveau politique, lesquels sont incompatibles avec l'activisme décisionnel des technocrates.
Répartir les rôles
Dans tous les pays où il s'est réellement imposé, et notamment dans le monde anglo-saxon, ce mode de management s'est accompagné d'une clarification des rapports entre le politique et le technocratique. Au premier, la responsabilité de fixer les missions et les priorités, au second celle de s'organiser pour les prendre en charge. Avec pour contrepartie, tant pour les politiques que pour les technocrates, l'obligation de rendre des comptes.
Ces observations soulignent les aspects pervers d'une conception qui refuse de faire la distinction entre la gestion des choses et les aspirations des hommes. Par sa prétention à tout décider, la technocratie pose gravement la question : ne risque-t-elle pas d'engloutir la démocratie ? Sans contrepoids politique, sa domination est-elle compatible avec les équilibres naturels et sociaux qui rendent possible la vie en société ?
À s'engager sans précaution dans la dépolitisation de la société en s'évertuant à créer l'illusion d'un consentement unanime, on perd les moyens normaux de résoudre les conflits dans les Etats constitutionnels modernes. Ce fait, trop souvent négligé, est pourtant lourd de conséquences, en particulier quand on se donne pour objectif d'édifier une société démocratique.
Driss Benali Economiste consultant.


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