Lionceaux U20 Certains exploits du football semblent écrits d'avance, mais l'histoire du Maroc et ses Lions va bien au-delà. Elle s'est construite patiemment, discrètement, des terrains poussiéreux de l'Atlas aux grandes arènes internationales. Le succès des Lionceaux de l'Atlas U20 de Mohamed Ouahbi n'est pas un simple hasard. Il s'inscrit dans une dynamique plus large : la demi-finale historique des Lions de l'Atlas au Qatar 2022, la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Paris, Le CHAN 2024, La CAN U23, la CAN U17 et désormais l'exploit des Lionceaux de l'Atlas victorieux 2-0 face l'Argentine en finale du Mondial U20 au Chili. La prophétie de Bilardo : Il y a presque cinquante ans, Carlos Bilardo, futur entraîneur de l'Argentine championne du monde en 1986, avait perçu ce que d'autres ne voyaient pas encore. Après avoir conduit Estudiantes au Maroc en 1975, il déclarait : « L'avenir du football n'est pas en Europe ni en Amérique du Sud. Il est en Afrique, au Maroc où les enfants jouent encore dans la rue. » Pour lui, le football traditionnel de l'époque avait disparu des avenues de Rome, Munich ou Buenos Aires, alors qu'en Afrique, le jeu conservait sa vitalité : brut, spontané, créatif. « C'est là que naisseront les grandes équipes », prédisait Bilardo. Aujourd'hui, les mots de l'argentin résonnent comme une prophétie. Les U20 marocains n'ont pas seulement battu l'Albiceleste en finale : ils ont surclassé l'Espagne et le Brésil en phase de groupes, dominé la Corée du Sud en huitièmes, battu les États-Unis 3-1 en quarts et éliminé la France aux tirs au but en demi-finale. Pour un pays longtemps considéré comme outsider, ce n'est plus une surprise, mais une évidence. Le système de formation marocain, qui puise son inventivité des rues et que Bilardo a vanté, à une infrastructure moderne et à une sophistication tactique capable de rivaliser avec l'élite mondiale.