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Les affaires c'est bien, la politique c'est mieux…
Publié dans L'observateur du Maroc le 29 - 10 - 2004

Ils sont là. Ils ne se cachent plus. Ils avancent de pied ferme sans hésitations, gagnant chaque jour davantage de positions. Miloud avait montré la voie. Abderrahim a suivi. Aziz lui a emboîté le pas, Mohamed et Aboubakr les ont rejoints. Aujourd'hui, la scène politique nationale connaît un grand afflux des grosses fortunes, mais avec des fortunes diverses. Les Chaabi, Lahjouji, Akhennouch, Belkora et Sajid se passionnent pour le débat public, adhèrent aux partis et se présentent devant les électeurs. Et le phénomène touche toutes les composantes du spectre politique national, sans exception. Les partis n'ont plus d'a priori défavorable sur les hommes d'affaires et le capital n'est plus effrayé par la politique politicienne.
Notabilités rurales
Si l'on remonte aux premières années de l'indépendance, nous remarquerons que la tendance n'est pas nouvelle, même si elle n'avait pas l'ampleur qu'elle revêt aujourd'hui. En effet, le parti de l'Istiqlal comptait déjà dans ses rangs quelques fortunes comme Mohamed Laghzaoui, Abdelahak Tazi, Mohamed Mekouar. L'UNFP ancêtre de l'USFP n'était pas en reste, malgré un référentiel socialo-austère assumé. Les Alami à Tanger, les Kabbaj à Agadir et les Abaakil qui étaient loin d'être des gagne-petit, militaient activement au sein du parti de Abdallah Ibrahim et de Mahjoub Benseddik qui lorgnaient du côté du défunt bloc communiste. La Haraka Chaabia charriait, elle, dans son sillage toutes les notabilités rurales fortes de centaines d'hectares.
Depuis deux décennies, la cadence s'est accélérée. Les capitaines d'industrie et autres cadors de l'économie ne se contentent plus de lobbyer à partir de la CGEM, des chambres d'industrie et de commerce et des partis à coloration libérale dits partis de l'administration. Ils « investissent » toutes les formations politiques marocaines apportant souvent beaucoup d'argent, rarement des nouveautés dans la pratique politique.
Au nom de Dieu
Ainsi, le PJD, dernier grand parti de l'échiquier politique s'est illustré par une recrue de taille en la personne d'Aboubakr Belkora, premier édile de la ville de Meknès. L'homme qui est plus connu pour ses propriétés agricoles et ses investissements immobiliers que pour ses entreprises caritatives représente depuis six années le capital Islamiste modéré. Un autre représentant de la bourgeoisie pieuse a choisi, lui et sa progéniture, après un passage par la case Istiqlal, de se présenter au nom du PPS, hériter du parti communiste marocain. Miloud Chaabi, aujourd'hui sans étiquette politique, défraie souvent la chronique par ses sorties médiatiques intempestives contre l'économie de rente. Abderrahim Lahjouji, ex président de la CGEM, a fait quant à lui, au départ, le choix de fonder son propre parti politique resté inaudible avant de le saborder dans une inexplicable alliance sans lendemain avec le PJD. Aziz Akennouch et Mohamed Sajid, portes drapeau du capital Soussi, semblent mieux tirer leur épingle du jeu. Le premier, archi méfiant, a fini en ayant le cœur au PAM par avoir le portefeuille au RNI. Président de la région Souss-Massa, il est ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Abbas El Fassi. Le second, malgré une timidité légendaire, s'est imposé comme maire de la première ville du royaume. Une tâche qu'il réussit en dépit des problèmes inhérents au gigantisme de Casablanca.
Mais, ce que certains voient comme une dérive d'une logique de la puissance économique n'est ni plus ni moins que la consécration d'un déterminisme historique jusque-là inversé au Maroc et qui veut que le rôle économique conduit à un rôle politique. La finalité poursuivie par le capital ne réside pas exclusivement dans la recherche pure et simple du profit matériel dans l'expression politique d'une puissance économique. En s'impliquant ostensiblement dans la politique politicienne, le capital marocain ne va sans doute pas oublier la recherche du profit, qui est sa principale motivation, mais cette recherche sera nécessairement arrimée à l'affirmation « vitale » de sa puissance politique. Assisterons-nous enfin au moment où la rationalité économique se superposera à la rationalité politique ? Rien n'est moins sûr prédisent les cassandres.


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