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LA GRANDE ERREUR (III)
Publié dans L'observateur du Maroc le 27 - 05 - 2009

Il faut en finir avec ce triptyque, cette chronique qui est un mouvement de répulsion devant une encre sordide d'intentions malhonnêtes dans ses calculs préalables et ses claires visées. On comprend donc ma grand-hâte à abandonner ce lamentable sujet. Mais il faut, quand même, que je précise quelque chose : notre attachement à la liberté d'expression, dans tous les cas, qui nous oblige à accepter sans frein que Ali Amar puisse écrire ce qu'il entend, qu'il publie ce qu'il veut et qu'il défende toute thèse qu'il croit valable.
Mais aussi lecteurs, critiques marocains et autres, sommes en droit de réagir à ce livre - comme à dire le fond de notre pensée à son égard. A l'écrire, l'imprimer et le diffuser. Qu'il y ait eu une espèce de silence visible autour de la sortie de «Mohammed VI, le grand malentendu – Dix ans de règne dans l'ombre de Hassan II», ne nous surprend absolument pas, tant ce titre recouvre de nullité et de mauvaise foi ; ces deux ingrédients ne pouvant aider à faire un bon ouvrage, à moins de disposer d'un talent sulfureux et d'une habileté diabolique. Ce dont, à l'évidence, manque notre Ali Amar et/ou à son nègre. Bien sûr que c'est en France que nous relevons cette discrétion avec laquelle a été accueilli ce livre, sauf pour quelques radios - résultat du travail routinier des attachés de presse de la maison d'édition «Calmann-Lévy». La presse française n'a pas trouvé grand intérêt à cette quinzaine de fiches énumérant les tares d'un roi décennal et d'une monarchie séculaire. Qui voulez-vous que cela intéresse ? Ceux qui manqueraient de sagacité au point de se tromper sur la qualité d'un ouvrage qui n'arrive, à aucun moment, à susciter un quelconque frémissement de curiosité véritable.
Ceci pour la France (et l'étranger), alors que pour le Maroc, la chose est différente puisqu'apparement ce livre n'y est distribué en aucune manière par les circuits commerciaux ordinaires (librairies, kiosques ou autres systèmes d'abonnements). Ce qu'on ne peut que déplorer, parce que nous voyons derrière cela le fait de la censure opérée par les pouvoirs publics marocains, qui ne savent que recourir à ces procédés de pénibles contraintes pour réagir en toutes circonstances. Toutefois, dans ce cas-ci, il semble que la machinerie de la censure nationale commence à avoir un peu honte de sa fonction, puisque pour éliminer la possibilité de voir le livre signé de Ali Amar mis à la disposition d'éventuels lecteurs domestiques, il a été adopté une ruse consistant à dire qu'aucun diffuseur de livres ne l'a commandé afin de le commercialiser. C'est en raison de cela que votre fille est muette, disant le facétieux Molière. On a envie d'objecter à cette pauvre dissimulation de l'Administration (on appelle pudiquement le service idoine, «service de la lecture» au ministère de la Communication), qu'on ne comprend pas pourquoi l'éditeur français et son diffuseur n'aient pas cru bon de mettre «Mohammed VI, le grand malentendu», sur la liste des livres envoyés d'office aux principaux libraires de chez nous - comme cela se fait normalement depuis toujours. Mais, comme nous sommes en terre de la surprise, quelquefois s'entend, ne perdons pas espoir qu'un matin, nous apprenions que la censure a été levée définitivement, car non légale et inefficace de surcroît. Qu'une telle abrogation puisse inaugurer ses effets par la libération du livre que nous incriminons dans cette chronique tripartite, ne nous gênerait pas énormément. Elle prouverait au moins que Dame Anasthasie n'a pas à exercer ses sévérités et ses intransigeances, même sur les médiocrités éditoriales.
«Le Grand malentendu» a été commis à la hâte et sûrement sans soins, inspiré par je ne sais quelles rancœurs diverses, enfouies dans les plis du subconscient d'un homme frustré probablement de n'avoir pas été coopté dans l'immédiat entourage du nouveau et jeune souverain qui s'est installé aux manettes du pouvoirs l'été 1999. Car comment comprendre autrement cette hargne à égrener tous les défauts, imaginables et imaginaires, d'un régime peint systématiquement sous les couleurs les plus exécrables ? Contrairement à l'image qu'il voudrait donner de lui, Ali Amar n'est ni «… un des plus fins connaisseurs du pays, [… qui] analyse avec lucidité et mordant toutes les contradictions d'un royaume en crise», il est - visage poupin et regard inquiétant - un candidat contempteur méprisant d'une institution qu'il souhaitait intégrer de toutes ses forces conscientes et volontaires. Précautionneux et prudent, il ne fera pourtant publier son «brûlot», ainsi qu'il affectionne de l'appeler, qu'après avoir vendu toutes ses parts du journal hebdomadaire à l'aimable Fadel Iraqi, son associé jusqu'alors, et d'avoir coupé toutes les attaches lucratives avec sa patrie d'origine. Pas folle la guêpe ! Elle voudrait bien une fuite sans faute et retomber sur ses pieds, ailleurs, avec le panache des proscrits, exilés avantagés par l'aura victimaire des purs héros des combats décisifs du siècle. Entre–temps, la guêpe fit une virevolte du côté du Golfe pour participer, avec l'inénarrable Robert Ménard, naguère animateur de «Reporters Sans Frontières», pour défendre la liberté de la presse à partir de fort démocratiques principautés où Emirs et Cheikhs débonnaires gouvernent les mini-peuplades que l'on connaît. A Dubaï, ce fut le genre brève rencontre où des illuminés travaillèrent de conserve, grassement rémunérés, pour vite se débander - on ne sait réellement si c'est pour incompatibilité d'humeur ou pour d'autres raisons plus prosaïques. Ali Amar se reposerait aujourd'hui, entre deux escarmouches, à Paris où il tenterait de donner de la voix pour réveiller un Maroc assoupi. Avec l'aide et le concours de qui ? On le saura bientôt si ses projets connaissent un début d'exécution… En tout cas, il est sûr que le personnage salétin d'originesurvivra lui à son œuvre, au moins physiquement. C'est tout ce que nous pouvons souhaiter sincèrement pour lui. Il est possible que dans ses songes les plus souriants, il voit sur la couverture d'un nouveau livre, son nom en haut de la page une de la couverture, tandis que le prière d'insérer, sur la quatrième, célèbre ses qualités les plus impressionnantes - les plus délirantes.
Il me presse d'abandonner cette chronique et de m'en retourner vers des thèmes plus revigorants et certainement plus valorisants. J'en ai plus qu'assez de devoir cracher quelque venin sur une littérature peu à mon goût personnel pour les multiples raisons que j'ai eu depuis trois semaines toute latitude d'expliciter. Ce que je me souhaite vraiment, est qu'on ne me donne plus l'occasion d'attaquer un méchant ouvrage de cette sorte aussi pitoyable que malfaisante. Il est impératif, avant de proposer un livre, quel qu'il soit, à la lecture et à la réflexion, qu'il renferme des analyses profondes si possible et des éléments de réflexions consistants. C'est à ces conditions seules qu'une proposition quelconque puisse prétendre à une pensée ou du moins à une invention d'intellection. A quoi servirerait-il autrement d'agiter des expressions tonitruantes et de fausses informations aussi réchauffées que scandaleuses, ainsi que des insinuations qui se veulent perfides. Toutes questions qui ont pollué un livre qui n'avait pas besoin de tous ces tristes apports pour être clairement sans cohérence ni fermeté ni pondérabilité.
Ce dont nous avons besoin en cette année 2009 - première décennie du règne du roi Mohammed VI, successeur, plutôt sans heurts notables, de son père le roi Hassan II, c'est de démarches de vérités empreintes de rigueur authentique et de lucidité réelle pour faire le point et le tri sans complaisance ou arrières pensées néfastes : séparer le grain de l'ivraie. C'est la seule voie pour mettre résolument le Royaume sur les rails du progrès continu, cultiver ce qui aide à la consolidation de l'Etat de droit démocratique et éliminer les tares socio-politiques du régime.


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