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Ecologie, Le Lac de Dar Bouazza en danger
Publié dans L'observateur du Maroc le 22 - 01 - 2022

« La daya de Dar Bouazza subit en ce moment une grave atteinte à son intégrité, qui menace l'écosystème et sa biodiversité » dénonce un collectif d'une dizaine d'associations actives dans la protection de l'environnement dans un communiqué. Affirmant que le lac est menacé par « un grand projet immobilier » dont le promoteur reste inconnu jusqu'à maintenant, les activistes lancent en urgence une alerte adressée aux responsables mais aussi à l'opinion publique.
Alerte
« Nos activistes ont constaté une destruction partielle du remblai de protection déjà installé, des sondages et autres travaux à proximité des sources alimentant le lac » s'alarme Benoit Lemaire, ornithologue et membre du Groupe ornithologique du Maroc (GOMAC). D'après le scientifique, la poursuite de ces travaux risque de faire disparaître les richesses animales et végétales de la daya, « ainsi que ses fonctionnalités écologiques, essentielles dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences », nous explique Le Maire. « Les lobbies de l'immobilier sont responsables de cette atteinte, profitant du silence des décideurs. Ces dégradations constituent une violation de toutes les lois marocaines visant à préserver l'environnement mais aussi une violation de tous les accords internationaux signés par le Maroc » ajoutent les associations, en grogne dans leur communiqué collectif.
« A plusieurs reprises durant ces dernières années, ces associations sont intervenues auprès des autorités compétentes et ont correspondu avec les ministères de tutelle afin de protéger ce site dont l'importance écologique est avérée par plusieurs études scientifiques » nous explique Benoit Le Maire. Même affirmation du côté de Ali Berrada également membre du GOMAC et s'alarmant par rapport à cette réelle menace pesant sur le lac. Rappelons que déjà en 2018, toute la zone du lac avait fait l'objet d'une réquisition déposée par des particuliers à la Conservation Foncière de Nouaceur comme nous l'a alors affirmé Brahim Bakass qui était Président du GOMAC à cette date.
Menace
« Après avoir pris connaissance d'une procédure en cours pour l'immatriculation au profit d'un particulier de la dernière zone humide littorale de Casablanca, le groupe ornithologique du Maroc, appuyé par plusieurs autres associations dont l'association locale Dar B'Na, a demandé une ouverture d'enquête pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire» nous expliquait en 2018, Benoit Maire, Secrétaire Adjoint du GOMAC.
Selon ce dernier, la Daya de Dar Bouazza remplit tous les critères d'appartenance au domaine public hydraulique (DPH) cités par l'article 5 de la loi sur l'eau 36/15. «C'est un plan d'eau naturel, quasi permanent, alimenté par des sources d'eau douce et ces terrains ne sont pas utilisés pour l'agriculture. Donc, conformément à l'article 4, ces terrains font partie du domaine public hydraulique et sont de ce fait inaliénables, insaisissables et imprescriptibles», tranche alors le Secrétaire Adjoint.
D'après le GOMAC, la loi relative à l'eau est claire sur ce point «L'eau est un bien public et ne peut faire l'objet d'appropriation privée ». « Le site ne peut en aucun cas être accaparé par un particulier. Il était jusqu'à présent géré par l'ABHBC (Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia) et il devrait continuer à l'être» argumente Le Maire. En s'adressant à l'ABHBC, nous avons été éconduits à la dernière minute alors que nous étions conviés à assister à une réunion au sein de l'administration à Benslimane, aux côtés des représentants de la société civile.
Réaction
« Face à l'absence de réaction, nous dénonçons les pratiques, le silence et l'indifférence des responsables au sujet de ce qui se passe à Dar Bouazza », fustigent les associations en colère tout en condamnant les tentatives de spoliation du domaine public hydraulique « par des lobbies visant à annexer les terres de la Daya pour l'urbaniser et artificialiser ces terrains » ajoutent les activistes verts.
« Nous réclamons la suspension immédiate et urgente des travaux de construction dans le périmètre immédiat du lac. Ceci dans l'attente de la création d'une zone tampon pour protéger cette zone humide. Aussi nous appelons les Ministères de tutelle et les Eaux et Forêts à s'opposer à l'artificialisation du site et à ses effets négatifs sur la fonctionnalité de l'écosystème » soutient Benoit Lemaire. Revenant à la charge, les associations incitent l'Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia (ABHBC) « à exercer efficacement les fonctions qui lui sont confiées quant à la protection de cette zone humide ». « Elle doit être reconnue et protégée en tant que facteur efficace dans l'atténuation des conséquences des changements climatiques ; qui s'annoncent particulièrement aigus au Maroc », ajoutent les activistes du GOMAC.
Rappelons que la zone centrale d'une superficie de 18 hectares ( titre foncier n°12 823 ) actuellement en eau, est la partie du bassin la plus riche et la mieux conservée. Elle a fait l'objet d'une réquisition d'immatriculation par un particulier en janvier 2018 (réquisition n° R 5425/63) à la conservation foncière de Casa Nouaceur. Le site est en effet l'objet de toutes les convoitises vu sa situation stratégique et sa beauté naturelle.
Fiche technique
Réservoir de biodiversité exceptionnel, la daya de Dar Bouazza est la seule zone humide de Casablanca qui perdure encore. Elle prend la forme d'un plan d'eau de 18 ha, d'une longueur d'environ 1 km sur 150 m de large. Elle se situe à 15 km au sud-ouest de Casablanca, à l'entrée de Dar Bouazza, entre l'océan et la route côtière d'Azemmour. Le site présente une flore et une faune très diversifiées avec plus de 200 espèces d'oiseaux, dont certaines espèces rares et menacées comme la Sarcelle marbrées, le Fuligule nyroca, les Marouettes. Une importante «escale» pour les oiseaux migrateurs en provenance d'Europe, le lac constitue pour eux une sorte d'«aire de repos» où ils s'arrêtent pour se nourrir et reconstituer leurs forces avant de reprendre le cours de leur migration entre l'Europe et l'Afrique tropicale.
Aussi vitales pour les oiseaux migrateurs que pour l'Homme, les zones humides fournissent à la population de nombreux services écosystémiques et des ressources qui permettent d'améliorer la qualité de vie. « En plus d'être un lieu de promenade et de loisir pour la population locale, le lac est un réservoir d'eau douce en période de sécheresse et un véritable amortisseur des crues lors de fortes précipitations. La daya facilite aussi l'épuration naturelle des eaux, le piégeage de carbone par la végétation palustre et la stabilisation du littoral d'où une réduction des effets des changements climatiques », conclut l'ornithologue.


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