L'Algérie annonce une prochaine visite de Stéphane Séjourné    La France a fait le choix stratégique de renforcer ses liens économiques avec le Maroc    18ème congrès général : satisfaits du bilan de Nizar Baraka, les istiqlaliens se disent optimistes pour la prochaine étape (Reportage)    Conseil de sécurité: Le Mouvement des non-alignés salue les efforts du Roi en faveur de la cause palestinienne    Pour un nouveau paradigme pour les relations économiques Maroc-France    Education nationale : Réunion à Madrid de la commission technique maroco-espagnole    L'OMS alerte sur l'exacerbation de la résistance antimicrobienne pendant le Covid    Affaires des maillots de Berkane: La CAF rejette l'appel de l'USMA et confirme les décisions de la commission interclubs    Interview. Paola Bacchetta: "Troublée par le mot "marabout", j'en ai fait des cauchemars"    Tanger: Fermeture définitive de la prison locale "Sat Village"    Salon d'Oujda : l'Oriental des livres    Interview. Rania Berrada : "La migration, c'est être prêt à se confronter aux rouages administratifs"    Covid-19: dix nouveaux cas    18è Conférence de la Commission hydrographique de l'Atlantique Oriental et son séminaire associé du 29 avril au 03 mai à Casablanca    Rabat: Coup d'envoi du Concours officiel de saut d'obstacles 3* d    Gaza, Ukraine, relations sino-américaines… Voici ce qu'en pense le chef de la diplomatie chinoise    La coopération économique au centre d'entretiens entre Mme Fettah et son homologue français    Sahara marocain : Le soutien de l'Espagne au plan d'autonomie marocain traduit un « engagement politique et stratégique »    Côte d'Ivoire: la CAN 2023 rapporte un bénéfice de 80 millions de dollars à la CAF    Le Maroc choisit pour arbitrer une institution de la CAF    Pedro Rocha à la tête de la Fédération espagnole de football    La Princesse Lalla Meryem préside le Conseil d'Administration des oeuvres Sociales des FAR    Partenariat historique entre ARAMCO et la FIFA    Attentat près de Moscou: Un nouveau suspect arrêté    Aires protégées : l'ANEF actualise l'étude nationale    Algeria challenges CAF decision on match forfeited over jersey with full Moroccan map    Pétrole: La part de la Russie dans la production mondiale restera inchangée jusqu'en 2050    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Meknès : le 16ème SIAM ouvre ses portes au grand public    Matières premières : le Maroc devrait bien s'en tirer    M.Mezzour met en exergue les efforts considérables du Maroc pour attirer des investissements    Prévisions météorologiques pour le samedi 27 avril 2024    Promesse de fin de mandat : Akhannouch veut renforcer l'état social    OCP réussit une levée de fonds historique de 2 milliards de dollars sur le marché international    Tanzanie. 200.000 sinistrés suite aux inondations    Dîner Royal en l'honneur des invités et participants au SIAM    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    18ème congrès de l'Istiqlal : Nizar Baraka lance un appel aux militants (VIDEO)    En Couv'. Mi-mandat, le gouvernement sur tous les fronts    Football espagnol / Ingérence étatique : FIFA et UEFA expriment leur inquiétude    Botola D1/ J27: Un Match de relégables en ouverture ce soir    Affaire USMA-RSB: L'Algérie dépose une plainte contre la CAF !?    Les températures attendues ce vendredi 26 avril 2024    Europe meets Morocco in the 26th edition of the Jazz au Chellah festival    "Travel Diaries" : L'art new-yorkais s'invite au Musée Mohammed VI de Rabat    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    Festival Angham: Meknès vibre aux rythmes issaouis et gnaouis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Gestion déléguée du transport. Le dur diagnostic du conseil de la concurrence
Publié dans L'observateur du Maroc le 13 - 07 - 2022


Contexte...
Le conseil de la concurrence a publié son avis sur le fonctionnement concurrentiel de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain par autobus au Maroc. « Cette décision est motivée, d'une part, par les différentes saisines, 14 reçues par le conseil de la concurrence concernant les conditions de sélection et d'attribution de ces contrats de gestion déléguée de ce secteur et d'autre part, par l'existence d'éventuelles barrières à l'entrée mises lors des appels à la concurrence, relatées par la presse nationale », explique le conseil qui estime que la part modale des bus est de 13 % contre 51% pour la marche à pied, 16% pour les voitures particulières et 15 % pour les taxis au niveau national. En gros, le conseil de la concurrence note que les grandes agglomérations du Maroc sont desservies par les sociétés délégataires ALSA et City bus. Les autres opérateurs qui sont au nombre de neuf se partagent des villes de petite à moyenne tailles. En termes de taux de couverture du transport public urbain et interurbain par autobus sur l'ensemble du territoire national, seulement 343 collectivités territoriales sont couvertes, ce qui représente un faible taux de couverture nationale de 22%.
Des contraintes à lever
Selon le conseil de la concurrence, l'analyse concurrentielle du fonctionnement du marché a permis de constater le niveau élevé de son encadrement régi par un arsenal de textes juridiques divers et variés. Toutefois, il a été relevé que ce cadre juridique est resté inachevé, ce qui a conduit les autorités délégantes à s'appuyer sur les dispositions réglementaires régissant les marchés publics pour lancer leurs appels d'offres et sélectionner le concurrent adjudicataire. Aussi, la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain a révélé que la création de sociétés de développement local (SDL) non contrôlées directement par l'autorité délégante pour réguler le transport, n'a pas permis de mettre fin à la multiplicité des acteurs dans ce modèle de régulation. Bien au contraire, ce modèle a amplifié l'asymétrie d'informations et a créé des problèmes de coordination, de gouvernance entre les acteurs, tout en diluant les responsabilités et en entraînant des coûts de fonctionnement alourdissant les coûts d'exploitation.
L'analyse concurrentielle du secteur a permis de conclure que le marché se caractérise par un niveau élevé de concentration, où les deux premières sociétés ALSA et City bus ont une part de marché cumulée se situant entre 80 et 90% durant la période 2018-2020, avec une dominance nette de la société ALSA qui a vu sa part de marché passer de 50 à 70%. « Ce niveau élevé de concentration semble être dû à la combinaison de trois facteurs essentiels », souligne le conseil dans son avis. Il s'agit notamment « des barrières à l'entrée très élevées qui favorisent les grandes entreprises et empêchent l'arrivée de nouveaux entrants et excluent totalement l'innovation, la créativité comme critères de sélection, le nombre réduit d'appel d'offres portant sur des contrats de gestion de longue durée se situant entre 10 et 15 ans, qui sont généralement prolongés par avenant en faveur de l'opérateur exploitant et le faible taux de participation des opérateurs aux appels d'offre des grands centres urbains en raison de leurs capacités techniques et financières limitées », détaille la même source. Autre contrainte évoquée : le coût de réponse aux appels d'offres qui contraint les opérateurs de taille moyenne à ne participer qu'à un nombre limité de ces appels d'offres, du fait de leurs coûts irrécupérables.
Recommandations
En vue d'améliorer le fonctionnement concurrentiel du marché de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain par autobus et son mode de régulation, le conseil de la concurrence recommande de revoir le statut et le cadre juridique régissant les SDL, afin de professionnaliser ces entités et leur donner les moyens juridiques et matériels pour jouer pleinement leur rôle de régulateur de ce marché. Sur le volet régionalisation avancée, le conseil préconise de régionaliser la stratégie nationale de la mobilité urbaine et d'accorder plus de pouvoirs aux autorités délégantes dans la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain en termes de planification, de contrôle et de financement. Le conseil ajoute que le renforcement du transfert des compétences de la SDL et des délégataires aux collectivités territoriales et leurs émanations ne peut que renforcer la gouvernance régionale de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain.
Pour assurer une concurrence libre et loyale, des suggestions sont aussi proposées. Il s'agit principalement d'établir une grille d'évaluation actualisée des offres, basée sur des critères objectifs focalisés davantage sur le business plan des soumissionnaires au lieu de la grille d'évaluation notée essentiellement sur les tarifs qui ne seraient plus les seuls éléments de compétition. Il s'agit également de changer la nature des contrats de gestion déléguée, en passant de contrats à logique de « flux financiers » à des contrats orientés objectifs (qualité de service, taux couverture du territoire, etc.), où un score de qualité des services des opérateurs est inclus comme critère d'attribution de l'appel d'offres. La planification des objectifs dans le temps et les facteurs financiers doivent être des critères ajustables pour atteindre les objectifs précités. Parmi les autres propositions on cite, l'introduction d'un scoring significatif à l'expertise et l'expérience cumulées des managers comme critères de sélection des candidats aux appels à la concurrence, la précision au préalable à tout appel à la concurrence le degré de partage des risques industriels et commerciaux, et du coût de l'investissement global entre le délégant et le délégataire, la mise en place d' un schéma clair et connu à l'avance par l'ensemble des soumissionnaires des subventions qui seront octroyées lors de l'exploitation des contrats...
Il est recommandé aussi de revoir les conditions des contrats de gestion déléguée quinquennal en y introduisant l'obligation d'une évaluation de la gestion déléguée par une consultation publique des usagers et de veiller à ce que les tarifs restent accessibles pour tous les citoyens et ce, à travers la maitrise des coûts d'investissement et d'exploitation, ainsi que l'encadrement des marges générées par la gestion déléguée. En raison du niveau de concentration élevé de ce marché, et de la difficulté pour de nouveaux entrants d'accéder et de se faire une place sur ce dernier, les autorités délégantes doivent revoir les conditions d'accès à ce marché, dans le sens de leur assouplissement, ce qui permettra une compétition plus animée du marché et l'accès d'un plus grand nombre de concurrents garant d'un service de transport urbain de meilleur qualité et à un prix accessible, en adoptant un calendrier échelonné des appels à la concurrence, pour renforcer la dynamique concurrentielle sur ces marchés et augmenter la pression concurrentielle sur les prix.
Enfin, le conseil de la concurrence suggère des mesures d'accompagnement comme l'implémentation systématique dans les contrats de la gestion déléguée du transport urbain et interurbain par autobus du principe de transparence et de liberté d'accès à l'information par les acteurs du marché, la mise en place et le développement des mécanismes pour accroître la dynamique concurrentielle entre les différents acteurs du marché des services par l'adoption d'un cadre contractuel qui clarifie les objectifs et les responsabilités entre les différents intervenants, prévoir un cadre juridique adéquat en vue d'intégrer l'intermodalité entre les différents mode de transport public en commun (bus-tramways..), et promouvoir la multi modalité et l'intégration tarifaire entre les différents modes de transport.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.