Les signataires dénoncent l'intensification des assassinats à motivation politique orchestrés par Téhéran, et appellent à une mobilisation internationale urgente. En Iran, les nouvelles sont alarmantes : les appels en révision des condamnations à mort de deux prisonniers politiques, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, ont été rejetés. Leur exécution semble imminente. Dans un autre cas choquant, un poète a été condamné à mort pour avoir simplement exprimé, lui aussi, sa sympathie envers l'OMPI*. D'après Amnesty International, l'Iran a procédé à au moins 972 exécutions en 2024, soit 119 de plus qu'en 2023. Ce chiffre représente 64 % des exécutions recensées dans le monde. Dans un rapport publié en mars 2024, la Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran, mandatée par l'ONU, conclut que « de nombreuses violations graves des droits humains » en Iran constituent des crimes contre l'humanité, notamment les meurtres, la torture, les emprisonnements arbitraires et les violences sexuelles. Dans son rapport de juillet, le rapporteur spécial de l'ONU pour l'Iran, le professeur Javaid Rehman, a qualifié le massacre de 1988, au cours duquel 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés, de crime contre l'humanité et de génocide. Il affirme disposer de preuves solides indiquant que ces exécutions, ainsi que les actes de torture contre les membres de l'OMPI, avaient été perpétrés avec une intention génocidaire. Le régime iranien instrumentalise les exécutions comme outil de terreur politique, afin d'étouffer toute velléité de soulèvement populaire. Toute pendaison perpétrée sous la théocratie en place doit être considérée comme un acte politique. 90 000 dossiers liés aux manifestations Gholam-Hossein Mohseni Ejei, chef du pouvoir judiciaire, a reconnu qu'en 2021, plus de 90 000 dossiers pénaux liés à des manifestations avaient été ouverts, visant en grande partie des étudiants et enseignants. Selon la Résistance iranienne, 20 000 arrestations ont eu lieu durant les deux premières semaines du soulèvement. Face à cette jeunesse en révolte, le régime a renforcé la répression, notamment dans les écoles. Un accord inédit entre le ministère de l'Education et la police nationale permet désormais le déploiement d'agents dans les établissements scolaires, révélant une peur panique du pouvoir face à la génération Z. La survie du régime iranien repose désormais sur deux piliers : La course à l'arme nucléaire, qui aurait coûté plus de 2 000 milliards de dollars au détriment de 80 % de la population plongée dans la pauvreté, Les exécutions quotidiennes. Sur le plan international, Donald Trump a récemment déclaré que l'Iran ne devait en aucun cas enrichir de l'uranium sur son sol, et qu'il devait rester soumis à des inspections rigoureuses. De leur côté, plusieurs responsables européens ont exprimé leurs inquiétudes face au programme balistique iranien, capable de menacer le continent. Pourtant, la forme la plus simple et la plus éloquente de vérification du comportement du régime ne réside ni dans ses centrifugeuses, ni dans ses missiles, mais bien dans la fin immédiate des exécutions. Conditionner toute relation diplomatique à l'arrêt des pendaisons serait un test de crédibilité pour Téhéran — et une exigence de décence pour les démocraties occidentales. Le mardi 13 mai, des Français et des Iraniens organiseront une manifestation devant l'Assemblée nationale afin de sensibiliser davantage les représentants français et les appeler à rejoindre l'initiative des 1 000 maires. Les députés ont leur rôle à jouer contre les exécutions.