Selon les données du ministère de l'équipement et de l'eau arrêtées au 25 septembre 2025, le taux de remplissage global des barrages marocains a atteint 33,51 %, ce qui correspond à un volume de à 326,676 millions de mètres cubes (Mm3). Cette augmentation est à mettre en perspective avec les 28,26% enregistrés en mars 2025. Cette hausse de près de 5 points en six mois témoigne de l'impact positif des pluies de printemps et de début d'automne. Malgré une moyenne nationale encourageante, les chiffres cachent d'importantes disparités régionales. Certains barrages et bassins hydrauliques tirent leur épingle du jeu : le Sidi Mohammed Ben Abdellah, essentiel pour Rabat et Casablanca, affiche 67,04 % de remplissage au 10 septembre 2025, tandis que le bassin du Sebou reste stable autour de 46 %, avec le barrage Al Wahda à 48 %. Le Loukkos s'en sort mieux encore, avec 51,06 % et un barrage Oued El Makhazine plein à 100 %. En revanche, Lalla Takerkoust, dans le Haut-Atlas, progresse lentement à 23,9 %, malgré un gain de 2,42 Mm3 après les récentes pluies, illustrant les contrastes persistants dans la gestion des ressources en eau. Les défis persistent Malgré quelques points positifs, plusieurs barrages de grande capacité restent faiblement remplis. Le barrage Bin El Ouidane affiche un taux de seulement 15 %. Dans le centre du pays, le barrage Ahmed El Hansali, situé dans la province de Béni Mellal, a vu ses réserves progresser de 0,45 million de m3, atteignant désormais 15,3%. La situation du barrage Al Massira reste particulièrement préoccupante, avec un taux de remplissage de seulement 3 % en août 2025, illustrant la pression croissante sur les ressources hydriques dans cette région centrale du pays. La consommation annuelle d'eau potable au Maroc est d'environ 1,7 milliard de mètres cubes, dont 1 milliard provient des barrages. Le Maroc perd également 1,5 million de mètres cubes d'eau par jour en raison de l'évaporation, un chiffre qui souligne l'impact du réchauffement climatique. De plus, la demande en eau potable pourrait augmenter de 25 % d'ici 2030. Face à ces défis, le Maroc a mis en place une politique volontariste qui comprend la construction d'usines de dessalement d'eau de mer et le projet d'interconnexion des bassins hydrauliques. L'objectif est d'atteindre une capacité de production d'eau dessalée de 100 millions de m3 d'ici 2027 et de 350 millions de m3 d'ici 2035.