La néobanque britannique Revolut, valorisée à 45 milliards de dollars et déjà forte de plus de 60 millions d'utilisateurs dans le monde, explore son entrée sur le marché marocain. Après une première rencontre en juin dernier avec Bank Al-Maghrib (BAM), l'entreprise prépare une nouvelle étape : une présentation détaillée de son projet à Rabat en octobre. Une arrivée sous conditions strictes Avec une diaspora importante et une population jeune et connectée, le Maroc attire l'attention de Revolut. Les transferts d'argent, secteur clé pour l'économie nationale, constituent une première porte d'entrée, au même titre que les services financiers numériques où la concurrence locale est déjà bien installée. Mais la prudence reste de mise. Le Wali de BAM, Abdellatif Jouahri, a rappelé que l'octroi d'un agrément bancaire ne peut se faire qu'à travers une analyse approfondie du projet, de sa valeur ajoutée et de son impact sur l'équilibre global du marché. « Nous ne pouvons pas permettre à un nouvel acteur de déstabiliser le marché », a-t-il insisté, soulignant que dans plusieurs pays Revolut n'avait obtenu que des autorisations limitées. Pour l'heure, Revolut n'a pas déposé de demande de licence bancaire complète. L'entreprise viserait d'abord une autorisation en tant qu'opérateur de paiement, étape préalable à une éventuelle montée en puissance. Des discussions techniques sont en cours avec BAM sur des sujets sensibles tels que la réglementation locale, la lutte contre le blanchiment et l'intégration au système financier marocain.