Le procureur général du Roi près la Cour d'appel d'Agadir a expliqué, lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi à Agadir avec les médias nationaux et consacrée aux actes de violence, de vandalisme et d'incendie visant le poste de la Gendarmerie Royale à Leqliaa, que les conséquences juridiques nécessaires seront tirées à la lumière des résultats de l'enquête. Abdelrazzaq Fettah a insisté sur le fait que « le ministère public, tout en veillant au respect des libertés des citoyens dans le cadre légal, demeurera également attaché à sanctionner avec fermeté toute violation de la loi et toute atteinte aux droits et libertés des citoyens ». Le procureur a rappelé que, dans le cadre des manifestations qui ont eu lieu hier dans la région d'Agadir et ses environs, un rassemblement de personnes de tous âges s'est formé au centre de Leqliaa. Plusieurs dépassements et débordements illégaux ont été constatés, la plupart des participants étant des mineurs munis d'armes blanches, de bâtons et de pierres. Ces derniers ont causé des dégâts matériels à plusieurs voitures appartenant aux habitants ainsi qu'à un autocar de transport de voyageurs, endommagé les façades de plusieurs commerces, et bloqué la voie publique à l'aide de bennes à ordures. Les appels se sont ensuite multipliés au sein des manifestants pour se diriger vers le poste de la Gendarmerie Royale de Leqliaa, où leur nombre a dépassé 200 personnes. Fettah a indiqué, lors de cette rencontre où une vidéo illustrant la gravité des faits a été présentée, qu'un dispositif de protection a été mis en place autour du poste et de ses abords, celui-ci abritant un dépôt d'armes et de munitions réelles de différents types. Les manifestants ont mis le feu au bureau du sous-commandant du poste par la fenêtre arrière et par la porte principale. Malgré l'utilisation à deux reprises de moyens d'extinction, ils ont rallumé l'incendie, causant d'importants dégâts matériels, dont la destruction de la caméra de surveillance installée à l'entrée et la détérioration du portail ainsi que d'autres équipements. Les gendarmes sur place ont eu recours à des grenades lacrymogènes pour disperser la foule, mais sans succès. La situation s'est aggravée lorsque les assaillants ont réussi à arracher la porte du garage et à sortir un véhicule tout-terrain du poste ainsi que cinq motocyclettes, avant de les incendier sur la voie publique. Ils ont ensuite encerclé le poste de tous côtés, provoquant des blessures chez huit gendarmes, dont trois grièvement. Face au danger imminent, des tirs de sommation ont été effectués, mais en vain, alors que les épouses des gendarmes logées dans les résidences attenantes criaient avoir été agressées par les assaillants. Deux voitures civiles appartenant à des gendarmes du même poste ont également été détruites, ce qui démontre, selon Fettah, que les assaillants étaient organisés et déterminés à attaquer le poste. Après une tentative de s'emparer des armes et des munitions, les gendarmes ont été contraints d'utiliser leurs armes de service conformément aux dispositions légales, pour se défendre, protéger les personnes, l'ordre public et les biens. Le procureur général du Roi près la Cour d'appel d'Agadir a conclu en précisant que cette intervention sécuritaire a entraîné la mort de trois personnes et des blessés parmi d'autres.