Le paysage des achats immobiliers par les étrangers en Espagne est en pleine mutation. Si traditionnellement l'accent était mis sur le soleil et la plage, les données du premier semestre 2025 révèlent un changement de tendance notable , se concentrant désormais sur l'intérieur et le nord de la péninsule. Les Asturies, avec une hausse spectaculaire de 30,8 % des transactions, et la Castille-et-León, avec une hausse tout aussi significative de 25,9 %, sont devenues de nouveaux pôles de dynamisme, témoignant d'un intérêt sans précédent pour des régions jusque-là secondaires. Cependant, ce nouvel appétit pour le Nord n'a pas réussi à supplanter les destinations traditionnelles. La Communauté valencienne a réaffirmé sa position de destination privilégiée par excellence , dépassant largement les 20 000 transactions au cours des six premiers mois de l'année. Son offre côtière et ses prix compétitifs en font le principal pôle d'attraction des capitaux étrangers, même si la plus forte croissance est actuellement enregistrée ailleurs. Dans ce contexte, les chiffres globaux dressent le portrait d'une croissance modérée. À l'échelle nationale, 71 155 achats ont été formalisés par des étrangers, soit une légère hausse de 2 % par rapport à la même période l'an dernier. Cette augmentation, bien que positive en termes absolus, masque une réalité plus complexe quant à l'influence réelle de ces acheteurs sur le marché immobilier espagnol. Plus de ventes, mais moins de poids sur le marché national En réalité, la principale conclusion de l'analyse est paradoxale : malgré l'augmentation des ventes de logements aux étrangers, leur influence sur le marché global a diminué. Le poids relatif de ces transactions s'est réduit à 19,3 % du total, soit la part la plus faible enregistrée au cours des trois dernières années. Ces données suggèrent que le regain d'intérêt des acheteurs nationaux est beaucoup plus marqué, ce qui diminue le rôle de la demande internationale. La vigueur de la demande intérieure pourrait être alimentée par la recherche de logements comme valeur refuge. En revanche, le profil des acheteurs révèle que la plupart de ces achats ne sont pas purement spéculatifs. La majeure partie des transactions, soit 60,9 %, a été réalisée par des étrangers résidant déjà en Espagne, ce qui suggère un achat davantage orienté vers l'acquisition d'une première résidence que vers un simple investissement. Les 39,1 % restants correspondent à des non-résidents, un groupe à la recherche de résidences secondaires ou de valeurs refuges pour leurs capitaux. Enfin, la répartition par nationalité confirme la vigueur des marchés les plus établis. Pour un semestre de plus, les Britanniques restent en tête , représentant 8,1 % du total des transactions. Les Marocains suivent de près, avec 7,9 % des achats, tandis que les Allemands complètent le podium parmi les acheteurs étrangers, représentant 6,7 % du total.